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10 mai 2019

Pourquoi les ascenseurs dans les HLM sont souvent en rade ?

Pannes récurrentes, manque d’entretien, techniciens en sous-effectif en surcharge de travail,… Les défaillances dans les HLM sont-elles dues à des problèmes techniques ou proviennent-elles d’un mépris social ? Se retrouver coincé dans l'ascenseur devient infernal.

Certains habitants de Noisy-le-Sec vivent au rythme des pannes d’ascenseurs : 17 en moyenne chaque année. Un cauchemar dans une tour de 13 étages… Les familles n’en peuvent plus, les plus âgés sortent de moins en moins par peur de devoir remonter à pied.

A Grenoble, Djawad se bat depuis dix ans pour faire réparer son ascenseur continuellement bloqué. En vain. Courriers, coups de téléphone… Rien ne change. Les locataires ne se sentent plus en sécurité dans cet ascenseur vétuste, dont les portes se referment sur eux.

Ne plus être des laissés-pour-compte

Partout en France, souvent dans les logements destinés aux plus modestes, la maintenance des ascenseurs laisse parfois à désirer. Alors les locataires ont décidé de se révolter : manifestation au pied des immeubles, dénonciation des bailleurs sur les réseaux sociaux, appel aux politiques locaux… Ils ne veulent plus être les laissés-pour-compte.


Les ascenseurs en fin de vie sont légion dans les HLM. Entre bailleurs débordés ou délibérément passifs, la grogne monte chez certains locataires qui doivent parfois monter plusieurs étages par les escaliers. Des techniciens débordés et surchargés soumis à des cadences infernales. Les bailleurs sociaux gèrent 5 millions de logements et 50 000 ascenseurs. Chaque appareil fait l'objet d'un contrat de maintenance prévoyant son entretien. Pour chaque ascenseur, le temps est limité. Les gestes de réparation sont chronométrés à la seconde. "On procède comme si on était sur une chaîne", détaille Adrien Péttré, technicien. Chaque technicien gère entre 140 et 160 ascenseurs. La pression et le stress engendrés par les entreprises peut provoquer des erreurs à la clef compromettant la sécurité. Dans les grandes sociétés de maintenance, le nombre d'ascenseurs à gérer par technicien aurait doublé en dix ans.

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