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28 novembre 2022

Les essentiels de la survie : voici pourquoi vous devez faire des réserves d'eau avant le désastre majeur

L'eau est essentielle à votre survie. Dans la plupart des scénarios de catastrophe, les gens meurent en trois jours s'ils n'ont pas accès à de l'eau potable.

Protégez votre famille de la déshydratation en stockant de l'eau, en utilisant des récipients de stockage solides et en sachant comment filtrer et purifier l'eau de diverses sources.

Une population croissante et la disponibilité de l'eau

La pollution de l'eau est en hausse en raison de diverses causes, comme les pesticides et les eaux usées humaines non traitées. Malheureusement, de nombreuses sources d'eau souterraine sont également de plus en plus contaminées car les produits chimiques industriels continuent de s'infiltrer dans les aquifères souterrains.

Des niveaux élevés de pollution peuvent vous rendre malade immédiatement et provoquer des épidémies massives. Leurs effets peuvent également être durables et passer inaperçus pendant des années, causant des dommages étendus et souvent irréparables à l'environnement et à la santé publique.

La population humaine a plus que doublé au cours des 50 dernières années, augmentant la pression sur les ressources de la planète en raison de l'industrialisation et de l'augmentation de la faim dans le monde.

La population mondiale a atteint les huit milliards d'habitants et de plus en plus de personnes se déplacent vers les villes, ce qui a donné naissance à des mégapoles qui sont maintenant plus grandes que New York et Londres. Cette évolution a également donné naissance à des bidonvilles périurbains où les gens vivent à proximité du bétail.

La croissance démographique en général et les décisions prises par les gens en matière d'aménagement du territoire ont entraîné un empiétement accru sur les espaces ouverts et une perturbation des écosystèmes. L'homme s'installant souvent à proximité des sources d'eau, la croissance démographique mondiale a mis à mal les bassins hydrographiques, réduisant ainsi la disponibilité d'eau douce sur la planète.

Cela souligne l'importance de mettre en place un approvisionnement en eau si vous voulez aider votre famille à survivre en cas de catastrophe.

Agriculture et catastrophes naturelles

L'agriculture utilise 70 % des réserves mondiales d'eau douce, mais au moins 60 % de cette eau est gaspillée en raison de facteurs tels que des méthodes d'application de l'eau inefficaces, des systèmes d'irrigation défectueux et la culture de plantes nécessitant trop d'eau dans des environnements inappropriés.

Cela assèche les rivières, les lacs et les aquifères souterrains du monde entier. Les pays risquent alors de manquer de ressources en eau.

Si les catastrophes naturelles n'entraînent pas toujours une pénurie d'eau à long terme, elles ont néanmoins un impact négatif sur les communautés à court terme, en provoquant souvent une augmentation de la transmission des maladies et de la pollution.

Les ouragans ne sont pas les seules catastrophes naturelles susceptibles de provoquer une crise de l'eau. Par exemple, Haïti a connu l'un des pires tremblements de terre au monde en 2010. Cette catastrophe a fait plus de 92 000 victimes.

Après le tremblement de terre, une épidémie de choléra liée à l'insalubrité de l'eau a tué près de 10 000 personnes. Au moins 890 000 Haïtiens ont été déplacés à cause de la catastrophe, mettant à rude épreuve les infrastructures d'eau douce déjà limitées.

Le tremblement de terre de 2010 en Haïti prouve que les migrations et les déplacements humains exacerbent la pénurie d'eau douce.

Faites des réserves d'eau douce pour vos besoins personnels et de jardinage.

Ne faites pas comme les civils qui ne donnent pas la priorité au stockage d'eau douce dans leur réserve de survie. Même s'il n'y a pas de catastrophe immédiate et à grande échelle, vous pouvez être confronté, lors de la SHTF, à un événement qui provoque des dommages collatéraux subtils et progressifs.

Vous devez également vous préparer à diverses catastrophes et à la pénurie d'eau qui peuvent affecter la région dans laquelle vous vivez. Comme le savent les survivalistes, il est préférable de planifier à l'avance car vous devriez déjà savoir quelles catastrophes peuvent vous toucher en fonction de l'endroit où vous vivez.

Faites des réserves d'eau suffisantes pour pouvoir faire face à des coupures de courant de longue durée ou à d'autres scénarios fréquents dans votre État.

Options de stockage de l'eau pour votre approvisionnement

Il existe de nombreuses façons de stocker l'eau sur votre propriété, en fonction de l'espace dont vous disposez, de votre budget et de votre connaissance des principes de stockage et de filtration.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommandent de boire au moins deux litres d'eau par jour. Mais si vous faites le suivi de la quantité d'eau dont vous avez besoin pour d'autres tâches, comme le nettoyage et l'hygiène, vous aurez besoin de plus d'un gallon d'eau par jour.

Les considérations relatives au stockage de l'eau varient selon l'endroit où vous vivez. Si vous vivez dans un désert sans sources d'eau facilement accessibles, vous devrez stocker l'eau différemment que si vous vivez dans une zone rurale avec un ruisseau à proximité et des options pour filtrer cette eau.

Vous devrez également stocker davantage d'eau si vous vivez avec des enfants, des personnes âgées, des femmes enceintes et des animaux domestiques. D'après l'analyse de vos besoins, il vous faut au moins deux semaines d'eau potable.

Stockez l'eau propre dans des récipients spécifiques, comme des seaux ou des vessies conçus pour le stockage de l'eau. Choisissez des récipients fabriqués dans des matériaux robustes et de qualité alimentaire.

N'utilisez pas de récipients qui ont déjà servi à stocker des produits chimiques ou d'autres ingrédients ou odeurs potentiellement dangereux ou désagréables.

Voici quelques options de qualité alimentaire à envisager pour stocker correctement l'eau :

Conteneurs d'eau pliables

Les récipients d'eau pliables ont une grande capacité de stockage. Ils sont souvent équipés d'un robinet et d'une poignée.

Cependant, les matériaux utilisés dans ces récipients ne sont pas aussi rigides que ceux utilisés dans les récipients d'eau plus permanents, car ils sont pliables. La plupart des récipients d'eau pliables peuvent contenir de trois à cinq gallons, mais il vaut mieux éviter de les remplir excessivement, car l'augmentation de la pression peut entraîner leur rupture plus longtemps ils sont conservés dans votre réserve. 

Fûts ou cuves

Un fût de 55 gallons fabriqué en plastique rigide de qualité alimentaire peut stocker suffisamment d'eau pour une personne pendant au moins deux mois.

Si vous avez une famille nombreuse, vous pouvez vous procurer d'autres fûts ou acheter une version améliorée d'un cuve d'eau robuste pouvant contenir des centaines de gallons.

L'un des inconvénients de l'utilisation de ces cuves est qu'une fois que vous avez choisi un lieu de stockage, il est presque impossible de le déplacer une fois qu'il est rempli d'eau.

Barils de pluie

Bien que l'eau stockée ne soit pas potable à moins d'être correctement filtrée et purifiée, l'eau stockée dans des récipients comme les barils de pluie est idéale pour des usages non potables comme l'irrigation des plantes.

Si vous avez un jardin sur votre propriété et que vous vous inquiétez de ce que vous allez faire de vos plantes en cas de pénurie d'eau, vous pouvez les arroser avec l'eau de pluie collectée dans des barils.

Conteneurs d'eau empilables

La plupart des conteneurs d'eau empilables sont fabriqués en plastique foncé résistant, généralement de couleur bleue, et peuvent être empilés les uns sur les autres pour optimiser l'espace de stockage.

Les conteneurs sont généralement dotés d'un robinet et d'une poignée pour transporter et distribuer l'eau et ils peuvent stocker de cinq à sept gallons d'eau. Les conteneurs peuvent coûter entre 15 et 30 dollars la pièce.

Lorsque vous empilez ces types de récipients, évitez de le faire de manière excessive, car les récipients du bas peuvent se fissurer sous le poids.

Bouteilles de soda de 2 litres ou briques de jus d'orange (à la portée de tous)

Si vous n'avez pas le budget pour acheter des conteneurs de stockage coûteux, les bouteilles de soda de deux litres sont une option bon marché et facilement disponible.

Si vous vivez en ville ou dans un petit appartement, récupérez des bouteilles de soda de 2 litres. Après avoir soigneusement lavé les bouteilles, remplissez-les d'eau et stockez-les dans un placard ou un garde-manger.

Les stockeurs d'eau

Les grands stockeurs d'eau, comme la Water BOB, sont idéales à la maison si vous avez une baignoire ou de grands éviers.

Ces stockeurs peuvent contenir une grande quantité d'eau et certains produits peuvent même stocker jusqu'à 100 gallons d'eau (presque 400 litres). Elles peuvent également être livrées avec des kits de siphonnage.

Les stockeurs d'eau présentent également quelques inconvénients. Comme elles sont presque aussi grandes qu'une baignoire, vous ne pourrez pas les utiliser à moins d'avoir plus d'une baignoire ou d'une douche.

Une fois remplie, un stockeur d'eau est difficile à déplacer car un stockeur de baignoire pleine peut peser plus de 100 livres (presque 50 kg).

Vous pouvez acheter un stockeur d'eau résistant qui peut être stockée à l'extérieur, mais l'intégrité du matériau pourrait être compromise à cause de la chaleur ou des perforations.

Conseils pour le stockage de l'eau à long terme

Une fois que vous avez choisi vos options de stockage de l'eau, gardez ces conseils à l'esprit :

  •     Stockez l'eau dans un endroit sombre et frais pour empêcher la lumière de l'atteindre. Cela permet de garder l'eau aussi fraîche que possible, car l'eau se dégrade plus rapidement lorsqu'elle se réchauffe. Vous pouvez stocker l'eau sous une cage d'escalier ou dans un placard, mais le sous-sol est généralement le lieu de stockage idéal.
  •     Ne stockez pas l'eau dans un grenier ou un garage où elle peut facilement se réchauffer en raison de la hausse des températures.
  •     L'eau en bouteille non commerciale doit être remplacée tous les six mois.
  •     Vérifiez la date d'expiration de l'eau achetée pour vous assurer que le produit est propre à la consommation humaine.
  •     Si vous disposez d'un système de collecte des eaux de pluie à la maison, étiquetez clairement l'eau destinée à la consommation et l'eau destinée à des fins non potables.

Même si vous n'êtes pas un survivaliste, le stockage de l'eau à long terme est crucial pour votre survie en cas de catastrophe.

Article traduit sur Natural News

25 novembre 2022

Les indispensables de la survie : 9 articles à stocker en prévision de l'hyperinflation

De nombreux pays à travers le monde sont actuellement confrontés à l'inflation et les survivants se préparent à faire face à la menace imminente de l'hyperinflation aux États-Unis.

L'hyperinflation s'est déjà produite par le passé, et elle peut se reproduire. Des pays comme l'Argentine, l'Allemagne et le Zimbabwe ont connu des cas historiques d'hyperinflation qui ont dévasté les économies locales.

Malheureusement, il semble que les États-Unis se dirigent actuellement dans cette direction. Mais vous avez encore le temps de vous approvisionner en produits essentiels à la survie comme les conserves et le carburant avant que les prix ne s'envolent.


Alcool et tabac

Si vous vous préparez à un effondrement économique potentiel, il serait sage de vous défaire de toute dépendance ou habitude malsaine que vous pourriez avoir à l'égard de substances comme le tabac ou l'alcool.

Et si vous ne consommez pas d'alcool ou de tabac, ces articles méritent tout de même une place dans votre stock car vous pouvez les utiliser pour le troc après la SHTF, surtout si vous avez l'intention d'échanger des fournitures avec d'autres personnes dont vous savez qu'elles ont des vices.

Munitions et armes

Lors de la SHTF, vous aurez besoin d'armes à feu et de munitions pour protéger vos biens, vous-même et vos proches. Faites le plein de munitions maintenant, car lorsque l'hyperinflation frappera, le coût des munitions va exploser.

Cependant, les ressources comme les munitions s'épuisent aussi si vous voulez vous entraîner afin de pouvoir utiliser vos armes à feu de manière sûre et efficace lorsqu'une catastrophe surviendra et que vous devrez vous défendre. Si vous avez les moyens de le faire, rechargez vos munitions et faites le plein de fournitures de rechargement si vous voulez économiser sur les munitions pour vos armes à feu.

Produits secs et conserves

Dans le cadre d'un scénario de survie à long terme, vous aurez besoin de beaucoup de produits alimentaires et de fournitures pour alimenter votre famille.

Si vous disposez déjà d'un stock de survie à la maison, veillez à faire une rotation régulière de vos provisions pour éviter qu'elles ne se détériorent. Réapprovisionnez tous les articles que vous consommez afin de disposer de ce dont vous avez besoin en cas de catastrophe.

L'hyperinflation rendra de nombreux articles de votre réserve plutôt chers, alors faites vos réserves maintenant, tant que les prix sont encore abordables.

Si votre budget est serré, achetez une ou deux boîtes de conserve supplémentaires chaque fois que vous faites vos courses. Cela peut sembler peu, mais tous les articles finiront par s'additionner dans votre réserve.

Avec la flambée des prix des denrées alimentaires, rien n'indique que les prix vont baisser de sitôt. Si vous n'avez pas encore constitué de réserve chez vous, commencez dès aujourd'hui avant qu'il ne soit trop tard.

Carburant

Même sans inflation, le prix des carburants continue d'augmenter et de vous priver d'une partie de votre fric durement gagné. Au milieu de crises mondiales comme les pandémies et les guerres, les compagnies pétrolières sont prêtes à tout pour augmenter le coût de tous les carburants, l'hyperinflation étant l'une de ces excuses commodes.

Il n'est pas pratique pour tout le monde de stocker de grandes quantités de carburant, mais si vous avez de la place dans votre garage, vous pouvez bénéficier du stockage de plusieurs jerricans de carburant pour votre voiture ou votre générateur. Lorsque vous stockez du carburant pour votre réserve, veillez à le stabiliser avant de le stocker afin de prolonger sa durée de vie.

Comme pour les produits alimentaires de votre réserve, vous devez également faire une rotation de votre stockage de carburant en vidant le jerrican suivant dans le réservoir de votre voiture et en le remplissant d'essence fraîche. Essayez de faire vos réserves de carburant les jours où vous savez que le prix est le plus bas.

Or et argent

Si vous voulez avoir un avantage significatif pendant l'hyperinflation, essayez de faire des réserves de métaux précieux comme l'or et l'argent.

L'or, l'argent et les autres métaux précieux n'étant pas liés aux monnaies fiduciaires, ils sont immunisés contre la défaillance des monnaies comme le dollar.

Faites des réserves de pièces d'or pour vous protéger de l'inflation. L'argent est préférable pour les petites transactions quotidiennes que vous feriez après un effondrement économique causé par une inflation galopante.

À ce jour, l'argent oscille autour de 20 dollars, tandis que l'or avoisine les 1 750 dollars. Il serait difficile d'acheter des produits alimentaires avec de l'or en cas de SHTF, mais vous pouvez utiliser de l'argent car sa valeur serait plus proche.

Viande

Le coût de la viande, comme d'autres articles à l'épicerie, continue de monter en flèche en raison de l'inflation régulière. Imaginez combien la viande peut coûter après une hyperinflation.

Faites face à cette situation en faisant des réserves de viande lorsque les prix sont bas, comme pendant les soldes ou les promotions des magasins. Vous pouvez également profiter des bons de réduction des magasins pour économiser du fric en achetant de la viande en gros.

Une fois que vous avez obtenu de la viande à un bon prix, faites durer votre approvisionnement en mettant la viande sous vide pour la conserver à long terme dans le congélateur. Vous pouvez également utiliser la viande pour fabriquer du pemmican ou du bœuf séché afin de la conserver longtemps.

Si vous savez chasser, utilisez vos compétences pour trouver de la viande et remplir votre congélateur avant le SHTF.

Fournitures médicales

Si vous ou d'autres membres de votre famille prenez régulièrement des médicaments pour traiter des maladies chroniques et si vous n'avez pas de bonne assurance, ces coûts vont s'alourdir à mesure que l'inflation devient incontrôlable.

Avant qu'une catastrophe ne survienne, essayez de constituer une réserve de trois ou six mois de tous les médicaments sur ordonnance dont vous avez besoin.

Si votre budget le permet, vous pouvez également faire des réserves de médicaments en vente libre pour votre famille. Cela peut également être utile si l'approvisionnement en médicaments anti-douleur en vente libre se raréfie après la SHTF ou si l'hyperinflation affecte les prix.

Produits en papier

Pendant la pandémie de coronavirus de Wuhan (COVID-19), les personnes qui n'avaient pas de réserve de survie ont eu du mal à s'approvisionner, car beaucoup d'autres personnes ont souvent vidé les rayons des magasins des articles les plus inattendus, comme le PQ et les serviettes en papier.

Avant que les prix n'augmentent, procurez-vous des produits en papier comme le papier toilette et les serviettes en papier pour votre réserve de survie.

Graines

Avant le SHTF, commencer un jardin familial et cultiver des fruits, des légumes, des herbes et des plantes médicinales est l'un des meilleurs moyens de faire face à la hausse des coûts alimentaires. Cependant, cela peut s'avérer assez difficile si vous n'avez pas de semences anciennes de haute qualité pour votre jardin.

Si vous n'avez pas encore de jardin, commencez à vous préparer dès maintenant et achetez des graines en prévision d'une éventuelle hyperinflation qui pourrait toucher votre région après un effondrement économique de grande ampleur. Les semences constituent également un excellent article de troc.

Voici quelques graines à stocker avant le SHTF :

  •     Haricots
  •     Betteraves
  •     Brocoli
  •     Choux
  •     Carottes
  •     Maïs
  •     Aubergine
  •     Chou frisé
  •     Laitue
  •     Oignons
  •     Cacahuètes
  •     Pois
  •     Poivrons
  •     Citrouille
  •     Radis
  •     Soja
  •     Epinards
  •     Tournesol
  •     Bette à carde
  •     Tomates

Bien que vous ne puissiez pas éviter l'hyperinflation, vous pouvez vous préparer à l'avance afin d'avoir des provisions dans votre réserve. Mettez du fric de côté et commencez à acheter des fournitures comme des munitions, armes du carburant et des produits alimentaires dès maintenant afin de pouvoir approvisionner votre famille avant que les prix ne s'envolent.

Article traduit sur Food Supply News

20 novembre 2022

FLASH - Immigration et guerre civile : faut-il s'en inquiéter ?

Certains partisans modernes de la restriction de l'immigration affirment que l'immigration provoquera une guerre civile aux États-Unis et en Europe ou dans d'autres pays si elle n'est pas limitée ou radicalement modifiée. Le récent livre de Reihan Salam, "Pot aux roses ou guerre civile ?", en est l'exemple le plus flagrant. Outre le titre, il souligne que l'immigration est un problème en soi qui accroît également la gravité d'autres questions qui divisent la société américaine. Le résultat pourrait être une guerre civile. Salam écrit que "les divisions qui définissent ce moment de l'histoire américaine ne sont pas encore aussi inquiétantes que celles qui ont conduit à la guerre de Sécession ou aux batailles sanglantes opposant les ouvriers aux industriels à l'aube du siècle dernier... nous pouvons néanmoins nous défaire du sentiment que notre chance pourrait bientôt tourner."

David Frum fait allusion à la possibilité d'une guerre civile racialisée en affirmant que les jeunes électeurs s'inquiètent également des changements démographiques provoqués par les immigrants, ce qui a conduit à la montée (une fois de plus) des partis politiques nationalistes en Europe qui se présentent sur des programmes visant à restreindre l'immigration. Les problèmes de l'immigration sont apparemment si connus que même des pays qui ne sont pas les destinations des immigrants, comme la Hongrie et la Pologne, se tournent vers des politiciens nationalistes - parfois. L'idée d'une guerre civile racialisée causée par les immigrants ou en réaction à ceux-ci a même fait son entrée dans la culture populaire. Le roman de Michel Houellebecq, "Soumission", qui traite de la victoire d'un parti politique musulman aux élections présidentielles en France dans un avenir proche et de la mise en œuvre de politiques visant à transformer ce pays en une théocratie islamique qui provoquera un exode massif de la population française vers d'autres pays, comprend des conversations entre les personnages sur une guerre civile en France.

Mais l'immigration pourrait-elle provoquer une guerre civile ? La plupart des recherches que j'ai menées ces dernières années portent sur la manière dont les immigrants influencent les institutions économiques et politiques des pays où ils s'installent, avec des effets positifs ou nuls. Mais si les immigrés provoquaient des guerres civiles, qui sont généralement les types de guerre les plus meurtriers, il s'agirait d'un coût très important que nous devrions prendre en compte.

Heureusement, il existe un vaste ensemble de publications évaluées par des pairs sur les causes des guerres civiles qui devraient atténuer les craintes des partisans de la restriction de l'immigration qui pensent que les États-Unis ou d'autres pays occidentaux pourraient sombrer dans des guerres civiles racialisées à cause de l'immigration. Selon une merveilleuse étude publiée dans le Journal of Economic Literature par Christopher Blattman et Edward Miguel, les guerres civiles sont plus susceptibles de se produire dans les pays pauvres, soumis à des chocs de revenus négatifs, dotés d'institutions étatiques faibles, dont les régions périphériques sont peu peuplées et qui possèdent des montagnes. Les pays développés modernes ne possèdent pas la plupart de ces caractéristiques.

Les guerres civiles ont probablement des causes à la fois au niveau microéconomique et au niveau macroéconomique. Au niveau micro, un modèle théorique de jeu multijoueur développé par Joan Esteban et Debraj Ray, dans lequel chaque joueur dispose d'informations imparfaites sur les coûts du conflit, montre que la prise de décision sociale améliorée par Pareto devient impossible et que le conflit est certain à partir de quatre joueurs. D'après les recherches supplémentaires de Ray, le conflit peut être inévitable même avec des contrats exécutoires entre les coalitions. Ainsi, dans une situation où la société se divise selon de multiples lignes - par la géographie, la religion, la race, l'ethnicité ou la classe économique - il peut être impossible pour le gouvernement d'organiser un ensemble de transferts ou de politiques qui empêchent les conflits entre toutes les divisions simultanément. Si l'immigration augmente le nombre de divisions dans la société, il est théoriquement possible qu'elle augmente le risque de guerre civile selon ces modèles.

Au niveau macro, le degré de fractionnement ethnique d'un pays réduit le risque de guerre civile, l'inégalité des revenus n'a pas d'effet, et le gouvernement démocratique n'est pas un facteur prédictif significatif du risque de conflit, sous réserve de l'existence de la pauvreté, de chocs de revenus négatifs, d'institutions étatiques faibles, de régions périphériques peu peuplées ou de montagnes. La conclusion selon laquelle un fractionnement ethnique plus important n'entraîne pas de guerre civile semble contre-intuitive, mais cela est dû à un biais d'observation. L'économiste Paul Collier a observé que "les conflits dans des pays ethniquement diversifiés peuvent présenter des caractéristiques ethniques sans être causés par l'ethnie. La couverture médiatique internationale des guerres civiles se concentre souvent sur l'histoire et l'ethnicité parce que les chefs rebelles adoptent ce type de discours. Les griefs sont à une organisation rebelle ce que l'image est à une entreprise. Le groupe rebelle a besoin de stimuler un sentiment de grief collectif pour renforcer la cohésion de son armée et pour attirer des fonds de sa diaspora vivant dans les pays riches."

En outre, les institutions républicaines réduisent le risque de guerre civile car elles contribuent à faire respecter les engagements intertemporels et à réduire les coûts de transaction. Par conséquent, les immigrants seraient plus susceptibles de provoquer une guerre civile s'ils affaiblissaient les institutions politiques républicaines, mais il n'y a aucune preuve de cela, aucune preuve que les institutions politiques démocratiques attirent les immigrants (indépendamment d'autres facteurs), et de nombreuses preuves que les immigrants se déplacent entre les pays ayant des niveaux similaires de démocratie.

L'exception à cette règle est que les flux de réfugiés augmentent le risque de guerres civiles dans des circonstances très spécifiques qui n'existent pas dans les pays développés. De 1951 à 2001, Salehyan et Gleditsch ont constaté que le risque de base qu'un pays se livre à une guerre civile, en l'absence de réfugiés et de guerre civile dans un pays voisin, était d'environ 3,5 % par an. Ce pourcentage passe à 4,5 % par an si le rapport entre le nombre de réfugiés et la population atteint la moyenne mondiale. Une augmentation similaire du nombre de réfugiés, combinée à une guerre civile dans un pays voisin, fait encore grimper le risque annuel de guerre civile à 6,2 %. Si l'on passe de zéro réfugié et d'une absence de guerre civile dans le pays voisin à un nombre moyen de réfugiés et à une guerre civile dans le pays voisin, le risque de guerre civile augmente de 2,7 points de pourcentage, soit 77 %. Des gouvernements démocratiques plus forts et un commerce interrégional plus important diminuent le risque de guerre civile, même en présence d'une guerre civile dans un pays voisin et de flux de réfugiés appartenant à des groupes ethniques transfrontaliers.

Étant donné qu'une guerre civile n'a jamais été provoquée par des immigrants dans un pays développé et que les flux de réfugiés n'augmentent le risque de guerre civile que dans des circonstances très spécifiques dans les pays en développement entre 1951 et 2001, les partisans de la restriction de l'immigration devraient se sentir soulagés. D'autre part, le risque extrême de l'élection de gouvernements nationalistes dans le monde développé est très élevé. Le risque extrême de guerre civile causée par l'afflux de réfugiés ou d'immigrants dans un pays développé a toujours été nul. Ces deux constatations, ou l'une d'entre elles, pourraient changer à l'avenir et il est possible que l'immigration conduise à l'élection de nationalistes, mais le nationalisme est une menace bien plus grande pour ceux qui s'inquiètent d'une guerre civile ou d'autres changements radicaux qui pourraient nuire à notre civilisation. Dans un cas comme dans l'autre, gérer la réaction nationaliste ou l'immigration semble plus facile et plus susceptible de réussir que d'accéder à leurs demandes politiques avant leur élection.

  • Pierre Brochand (ex-DGSE) : « Nous subissons une immigration sans précédent »

ENTRETIEN EXCLUSIF (HAUTEMENT EXPLOSIF) – L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème : « Pour une véritable politique de l’immigration ».

LE FIGARO - A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat ?

Pierre BROCHAND - Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage « parlé » d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile – selon la formule de Péguy, désormais consacrée – d’empêcher les Français de « voir ce qu’ils voient ». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

Passée une masse critique, les interactions individuelles – jamais irréparables – cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois

Pour autant, les choses n’ont pas tardé à « rentrer dans l’ordre » et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes : le « pouvoir d’achat », la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de « noyer le poisson ».

D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le « Grand Remplacement »), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] « illégaux »).

Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave ?

Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout – novation inouïe – évolution non-convergente au fil des générations.

A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration ?

J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation – classique mais rédhibitoire – de « repli frileux sur un hexagone rabougri ». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le « wishful thinking », constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les « pieds dans le plat », c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles – jamais irréparables – cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

De sorte que le monde que dessinent ces « collectivités en action » n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes – je dis bien toutes – les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète – couronnée par la Globalisation – a partout semé envie et ressentiment.

Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des « humiliés et offensés », l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises « chaudes » de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris – via l’immigration – sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

Quelles conclusions en tirez-vous ?

La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis : ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs – fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG – n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté – mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues « anormales » qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan « globalement positif ».

Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes ?

Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, « loud and clear », que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs.

Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur « push » (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur « pull » (qui attire vers le pays de destination), autrement dit le push-pull. N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier – l’invocation rituelle du « co-développement » ne dupant plus personne - nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

Je ne perçois pas, chez nos néophytes – et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort – la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de « rétropédalage » historique, qu’exige la restauration du « pouvoir de faire et d’empêcher » de l’Etat National, aux lieux et place du « laissez aller, laissez passer », que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

Il serait donc, selon vous, trop tard ?

En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais à faire non plus à des individus dispersés, soit autant de « cas particuliers », en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des « diasporas », c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale – la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée – qui a marqué symboliquement ce basculement.

Pour être plus explicite, une « diaspora » est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants – y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du « multi »), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements ?

Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la « Société des Individus ».

Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne ?

La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

Aussi cette configuration est-elle spontanément « immigrationiste ». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de « cas particuliers » et de « faits divers » sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du « tourisme », comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version « coloniale », lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre « petit cap » de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif « accélérationniste ». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe ?

Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté – le pouvoir du « dernier mot » – aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de « choisir » sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune « harrag » algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite : leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par « l’Etat de droit », autrement dit le « politiquement correct », mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs « enveloppes » (tolérance, transparence, « respect ») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs « contenus » (marché, contrat, communication). A cette « ceinture » officielle, s’ajoutent les « bretelles » officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la « guerre à nos portes »). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et « moral », prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à « déraper » hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du « Gentil Bobo », petit bourgeois des métropoles et de la « nouvelle ruralité », qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

Or, nous sommes là en présence d’une « espèce à protéger », tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société « ouverte » qui a besoin d’être « fermée » pour rester « ouverte » : la quadrature du cercle.

Nous sommes les seuls à avoir ce modèle ?

En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi – ce qui est plus grave – à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la « persistance des agrégats » et de « l’inertie des affections ».

Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement « en avance » par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la « guerre de tous contre tous ». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

La crise du coronavirus a été l’occasion d’un retour du « politique sur l’économique » dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maîtrise de nos frontières ?

Il est exact que la crise du coronavirus aurait pu être l’occasion théorique d’un « retour » du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

Au fond, qu’est-ce que le Politique ? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer : les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, « né orphelin, mort célibataire », la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

C’est dans ce contexte que nous est « tombée dessus » l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce « flash-back » inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès : d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

Êtes-vous optimiste ?

Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains « politique » des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

Sources : Cato Institute et Figaro

18 novembre 2022

Conseils de préparation et de stockage des aliments pour votre réserve alimentaire d'urgence

Une bonne préparation et un bon stockage des aliments sont essentiels pour votre réserve de survie. Ces deux éléments essentiels de la préparation peuvent vous permettre, à vous et à votre famille, d'avoir accès à suffisamment de produits alimentaires et d'eau potable si vous devez rester chez vous pendant un scénario de survie à long terme.

Si vous voulez prolonger la durée de conservation des produits de votre réserve de survie, suivez les bonnes techniques de préparation des aliments et utilisez le bon type de récipients de stockage des aliments.

Conseils de base pour constituer votre réserve alimentaire de survie

Si vous vivez dans une région sujette à des catastrophes naturelles majeures, il est sage de faire des réserves de nourriture avant que la catastrophe ne se produise et que votre approvisionnement en nourriture soit perturbé.

Si vous avez peu d'argent, essayez de toujours avoir une réserve alimentaire pour au moins trois jours pour votre famille, car il peut s'écouler plusieurs jours avant que votre épicerie locale puisse se réapprovisionner. Si possible, vous pouvez faire des réserves alimentaires pour au moins une semaine ou un mois afin de couvrir toutes les bases.

Voici quelques suggestions sur ce qu'il faut stocker avant une catastrophe :

- Aliments à longue durée de conservation

Les aliments lyophilisés peuvent être coûteux, mais si vous avez le budget pour les acheter, ils sont parfaits pour votre réserve car ils ont une durée de conservation plus longue que les aliments déshydratés.

Voici quelques-uns des autres avantages des aliments lyophilisés :

  •     Les aliments lyophilisés conservent les caractéristiques originales du produit, comme la couleur, le goût, la texture et les nutriments.
  •     Il se reconstitue à son état d'origine lorsqu'il est placé dans l'eau.
  •     Les aliments lyophilisés restent stables à température ambiante et il n'est pas nécessaire de les réfrigérer.
  •     Le poids des produits lyophilisés est réduit de 70 à 90 %, sans changement de volume.
  •     Les aliments lyophilisés offrent la meilleure qualité dans un produit sec par rapport aux autres méthodes de séchage des aliments.

Des aliments qui ne nécessitent pas de cuisson, d'eau ou de réfrigération

Lorsque la situation d'urgence se produit et que les services publics comme l'eau sont interrompus, avoir des aliments qui ne nécessitent pas de cuisson, d'eau ou de réfrigération signifie que vous pouvez manger des aliments sans aucune préparation.

- Aliments contenant très peu de sel

Les aliments salés peuvent vous donner soif, ce qui peut être un problème si vous n'avez pas beaucoup d'eau dans vos réserves ou si l'approvisionnement en eau de votre région est limité en raison d'une catastrophe.

- Des aliments qui répondent aux besoins alimentaires de votre famille

Disposer d'une variété d'articles répondant aux besoins alimentaires de chacun des membres de votre famille est crucial si vous avez un bébé ou si des membres âgés de votre famille vivent avec vous.

Avant le SHTF, planifiez et pensez à différentes recettes qui utiliseront tous les produits de votre réserve alimentaire afin que rien ne soit gaspillé.

Lorsque vous achetez des aliments pour votre réserve, pensez à ce que votre famille aime manger et achetez ces produits pour le stockage. Faites des réserves de produits en conserve comme les haricots, les fruits, les légumes, la viande, le thon et d'autres produits.

Vous devriez également faire des réserves d'aliments sains comme des céréales, des noix et des collations saines. Bien qu'il soit important d'avoir un régime alimentaire équilibré, les enfants et les adultes apprécieront de temps en temps des friandises comme des bonbons, du chocolat et d'autres snacks qui peuvent aider à remonter le moral dans les moments difficiles.

- Aliments et autres fournitures répondant aux besoins de vos animaux de compagnie

Si vous avez un ou plusieurs animaux de compagnie à la maison, comme des chiens ou des chats, veillez à faire des réserves d'aliments et de fournitures dont ils auront besoin, comme de la nourriture pour animaux, des friandises et de l'eau pour boire.
Comment stocker correctement les aliments d'urgence

Lorsque vous stockez de la nourriture pour votre réserve de survie, vous avez plusieurs options. Vous pouvez gagner du temps en achetant des aliments d'urgence déshydratés stockés dans de grands seaux dans certains magasins à grande surface et en ligne.

Vous pouvez également préparer et stocker vos propres aliments. Cela peut vous permettre d'économiser de l'argent si vous savez comment vous y prendre.

Voici quelques points à retenir lorsque vous stockez des aliments dans votre réserve de survie :

- Stockez les articles dans des conditions de stockage appropriées

Idéalement, vous devriez conserver vos réserves de nourriture dans une pièce sombre, fraîche et sèche, comme un sous-sol ou une cave à légumes. La température idéale se situe entre 40 F et 70 F.

Si vous ne disposez pas d'une telle pièce, faites au mieux avec l'espace dont vous disposez.

- Vérifiez les dates de péremption des conserves et des emballages secs

Faites une inspection de routine et notez la date de péremption des articles comme les emballages secs et les conserves. Faites tourner les articles de votre réserve avant qu'ils n'expirent et réapprovisionnez toujours ce que vous consommez afin de ne manquer de rien en cas de catastrophe.

S'il y a des aliments cultivés sur place dans votre réserve, ils doivent souvent être utilisés au bout d'un an.

- Protégez votre réserve alimentaire contre les insectes et les rongeurs.

Ne laissez pas la nourriture dans ses cartons et boîtes en papier d'origine, surtout si vous avez un problème d'insectes ou de rongeurs à la maison.

Si vous avez un budget serré, emballez les cartons et les boîtes en papier dans un matériau solide. Mieux encore, investissez dans des récipients hermétiques qui sont également étanches.

- Éloignez vos réserves alimentaires des sources de chaleur

Les sources de chaleur telles que les tuyaux d'échappement des réfrigérateurs, les bouches de chauffage, les cuisinières et tout autre type de chaleur peuvent faire vieillir et gâcher les aliments plus rapidement.

- Conservez les aliments à l'écart de tout produit chimique ou pétrolier dangereux.

Ces produits chimiques comprennent le pétrole, l'essence et les solvants dangereux.

Notez que certains aliments peuvent absorber l'odeur de ces solvants et vous ne voulez pas que les membres de votre famille mangent accidentellement des aliments contaminés.

Différents types d'équipements de stockage des aliments

Investissez dans ces solides récipients de stockage des aliments pour protéger vos réserves de nourriture contre les parasites et les insectes et pour prolonger leur durée de conservation.

- Récipients hermétiques

Les récipients hermétiques sont généralement fabriqués en plastique et sont disponibles en différentes tailles.

Ils peuvent être utilisés pour stocker des produits secs et des liquides dans votre garde-manger et votre réfrigérateur.

- Seaux de qualité alimentaire

Les seaux de qualité alimentaire sont parfaits pour le stockage à long terme des aliments. Certains seaux sont également équipés d'un absorbeur d'oxygène qui permet de conserver la fraîcheur.

Achetez toujours des seaux et des récipients de qualité alimentaire afin d'éviter les récipients contenant des produits chimiques dangereux qui pourraient s'infiltrer dans vos aliments.

- Bocaux en verre

Les bocaux en verre sont idéaux pour le stockage à court ou à long terme. Les couvercles créent un joint étanche à l'air et ils sont disponibles en différentes tailles.

Les bocaux en verre peuvent également être réutilisés. Cependant, vous devez être prudent avec les bocaux en verre car ils peuvent se casser facilement.

- Sacs en Mylar

Les sacs Mylar sont souvent utilisés pour le stockage à long terme car ils peuvent bloquer l'air, l'humidité, la lumière et les odeurs. Ces sacs sont également très résistants, vous n'avez donc pas à vous soucier des perforations ou des déchirures, surtout si vous achetez des sacs plus épais.

Conservez les sacs Mylar dans des seaux solides car les souris ou les rongeurs peuvent les ronger.

- Scelleuse sous vide

L'emballeuse sous vide est une machine principalement utilisée pour conserver les viandes ou les poissons, mais vous pouvez également l'utiliser pour les produits secs et les légumes.

L'emballeuse sous vide élimine tout l'air de l'emballage pour prolonger la durée de conservation des aliments. Vous pouvez utiliser une machine à sceller sous vide sur des bocaux d'un quart ou d'une pinte pour conserver des produits secs.

Comment cuisiner et préparer les aliments après le SHTF ?

Lors de la SHTF, vous pouvez perdre l'électricité et il peut être difficile de cuisiner pour votre famille. Préparez-vous à des coupures de courant de longue durée en vous assurant que vous pouvez cuisiner sans avoir recours à l'électricité.

Faites des réserves de ces articles afin de pouvoir préparer et cuisiner des aliments même pendant une panne de courant :

  •     Papier d'aluminium résistant
  •     Ouvre-boîtes et décapsuleurs manuels
  •     Ustensiles de cuisine
  •     Fourchettes, cuillères et couteaux
  •     Serviettes en papier, assiettes et tasses pour pouvoir manger sans avoir à vous soucier de la vaisselle si votre approvisionnement en eau est limité.
  •     Un gril au gaz propane ou au charbon de bois, mais n'utilisez pas ces appareils de cuisson à l'intérieur.
  •     Des casseroles et des poêles si vous avez des aliments à cuire.
  •     Combustible de cuisson comme le charbon de bois ou le propane, mais veillez à n'utiliser ce type de combustible qu'à l'extérieur, dans des endroits bien ventilés.

Comment préparer une réserve d'eau d'urgence pour votre stock ?

Avant le SHTF, vous devez également disposer d'une réserve d'eau d'urgence.

La quantité recommandée est d'un gallon par personne et par jour pendant au moins trois jours, mais si vous avez les moyens de le faire, augmentez-la à quatre gallons. Avec quatre gallons par personne, vous devriez avoir suffisamment d'eau propre pour boire, cuisiner, faire la lessive et l'hygiène personnelle.

Si vous utilisez l'eau d'un étang ou d'une rivière, faites-la bouillir, purifiez-la ou filtrez-la avant de l'utiliser. L'eau doit être bouillie pendant une minute, mais si vous êtes à une altitude supérieure à 6 562 pieds, elle doit être bouillie pendant trois minutes.

Vous pouvez également traiter l'eau d'un étang avec des comprimés de purification. Suivez les instructions figurant sur l'emballage.

Vous avez besoin de récipients de stockage d'eau afin de pouvoir faire des réserves d'eau et de la garder propre jusqu'à ce que vous en ayez besoin. Lorsque vous stockez ces récipients, tenez-les à l'abri de la lumière directe du soleil.

Si vous avez utilisé de l'eau de Javel non parfumée, changez l'eau tous les six mois pour éviter toute contamination.

Vous pouvez également recueillir l'eau de pluie dans des récipients propres si vous souhaitez obtenir plus d'eau pour votre approvisionnement. Procurez-vous des récipients solides avec des couvercles pour éviter toute contamination.

Matériel de stockage de l'eau à acheter avant le SHTF

Pour un stockage efficace de l'eau, investissez dans des conteneurs de fûts en plastique de 55 gallons. Si l'espace est un problème, vous pouvez également stocker l'eau dans des récipients plus petits de cinq gallons.

Lorsque vous stockez des conteneurs d'eau, tenez-les éloignés du béton en plaçant des 2x4 sur le sol ou en les empilant sur des palettes. Vous protégerez ainsi l'eau des produits chimiques qui s'infiltrent du béton dans le récipient et dans l'eau.

Préparez-vous avant la catastrophe et faites des réserves de nourriture et d'eau pour toute la famille. Stockez vos provisions dans des récipients solides et adaptés aux aliments pour prolonger leur durée de conservation.

Article traduit sur Food Supply News

11 novembre 2022

Les prochaines pénuries s'annoncent imminentes

Vous souvenez-vous qu'au début de 2020, on nous a dit que les pénuries que nous connaissions ne seraient que temporaires ?  Bien sûr, certaines d'entre elles l'étaient, mais ensuite, de nouvelles pénuries ont continué à se produire.  Ce n'était pas censé se produire, et il semble maintenant que les problèmes de notre chaîne d'approvisionnement pourraient potentiellement s'aggraver.  Dans quelques mois à peine, nous serons à trois ans du début de la pandémie aux États-Unis.  Mais au lieu d'un "retour à la normale", de nouvelles pénuries sont à prévoir.  Et dans certains cas, elles pourraient même mettre la vie en danger.

Laissez-moi vous donner un exemple.  Nous avons besoin d'amoxicilline pour traiter certaines des infections les plus courantes chez nos enfants.  Malheureusement, la FDA nous avertit que nous sommes confrontés à une très grave pénurie d'amoxicilline...

    Les infections de l'oreille et l'angine streptococcique.

    Il s'agit de deux maladies infantiles courantes, pour lesquelles la prescription habituelle est en rupture de stock, selon une récente alerte nationale de la Food and Drug Administration américaine.

    L'alerte concerne spécifiquement la poudre, que les pharmaciens utilisent pour mélanger l'Amoxicilline liquide pour les infections infantiles.
Il s'agit d'un problème très grave.

Selon une enquête récente, près des deux tiers de toutes les pharmacies du pays ont des difficultés à obtenir de l'amoxicilline en ce moment, et la pénurie nationale d'Adderall est encore pire...

    Près de 66 % des pharmacies ont des difficultés à obtenir de l'amoxicilline, selon une nouvelle enquête de la National Community Pharmacists Association (NCPA) menée auprès de 8000 propriétaires et gestionnaires de pharmacies, tandis que 89 % réalisent une pénurie d'Adderall.

Bien entendu, nous sommes également confrontés à de nombreuses autres pénuries de médicaments en ce moment.

En fait, selon la liste officielle des pénuries de médicaments de la FDA, il existe actuellement aux États-Unis : 183 pénuries de médicaments différents.

Nous sommes vraiment en territoire inconnu.

Au Canada, la situation est encore pire.

Si vous pouvez le croire, les Canadiens sont actuellement confrontés à "une pénurie aiguë d'analgésiques de base"...
    Le système de santé canadien connaît une pénurie aiguë d'analgésiques de base, en particulier d'acétaminophène et d'ibuprofène, qui sont couramment utilisés pour soulager la douleur et la fièvre chez les enfants pendant la saison de la grippe.

    L'Association canadienne des évaluateurs et des fournisseurs d'aide médicale à mourir (CAMAP) a choisi ce moment peut-être délicat pour diffuser un webinaire à l'intention des professionnels de la santé, qui leur conseille de proposer le suicide assisté à leurs patients souffrants.
Alors pourquoi les Canadiens n'ont-ils pas assez d'acétaminophène et d'ibuprofène en ce moment ?

Eh bien, on nous dit que la raison principale est "un manque de matières premières pour fabriquer les médicaments"...
    CBC News cite des responsables de la santé qui attribuent la pénurie d'analgésiques pour enfants à "un manque de matières premières pour fabriquer les médicaments", à "une recrudescence des virus respiratoires alimentée par l'assouplissement des mesures relatives au [coronavirus chinois]" et à "des achats de panique (= Fuel Run et panique alimentaire)".
Comme je l'ai indiqué dans des articles précédents, la plupart des ingrédients de base qui entrent dans la composition de nos médicaments proviennent de Chine.

Donc, si vous pensez que les circonstances vont mal maintenant, attendez simplement que la guerre avec la Chine éclate.

À ce moment-là, nos pharmacies seront vraiment vides et l'ensemble de notre système de santé connaîtra un effondrement historique.

Pour changer de sujet, à l'approche de Thanksgiving, je voulais parler du fait que nous sommes confrontés à une pénurie nationale de dindes...
    Comme le rapporte CNBC, le prix de la dinde a augmenté de 73 % par rapport à l'année dernière, un chiffre assez étonnant. Les experts l'attribuent à la grippe aviaire, qui a dévasté les stocks de dinde cette année. Apparemment, la maladie ne se développe normalement pas pendant l'été, lorsque les agriculteurs rassemblent leurs troupeaux de vacances. Mais, vous savez, les années 2020 n'ont pas été faciles, alors naturellement, la grippe a frappé fort en plein milieu de l'année, au moment où elle pouvait faire le plus de dégâts.
La bonne nouvelle, si on peut l'appeler ainsi, c'est que vous pourrez probablement encore obtenir une dinde si vous êtes prêt à payer suffisamment.

La mauvaise nouvelle, c'est que les stocks de dinde sont de plus en plus restreints.

Un chef d'entreprise de San Francisco a récemment déclaré qu'à ce stade, c'est "comme arracher des dents que d'essayer d'obtenir des dindes des entreprises"...
    Mais ce n'est pas seulement l'oiseau de Thanksgiving qui est menacé - c'est aussi votre sandwich à la dinde du midi. Les charcutiers et les bouchers de San Francisco ressentent déjà les effets de la pénurie.

    "C'est comme si on arrachait des dents en essayant d'obtenir des dindes des entreprises", a déclaré Sal Qaqundah, propriétaire d'Arguello Market, un lieu de culte de San Francisco pour son sandwich à la dinde "mondialement connu".

Malheureusement, nous sommes également confrontés à une pénurie de beurre dans les semaines à venir.

L'USDA exhorte les consommateurs à ne pas "acheter en panique" du beurre afin qu'il y en ait assez pour tout le monde...

    Le beurre est un autre domaine où la guerre et le coût des produits laitiers ont affecté l'offre, puisque le prix du condiment et de l'ingrédient de cuisson a augmenté d'un dollar par livre depuis janvier de cette année, selon Eater. Craignant une véritable pénurie de beurre, l'USDA a demandé aux consommateurs de ne pas se précipiter ni de paniquer, mais simplement de se procurer ce dont ils ont besoin à un moment donné, selon Best Life.
Auriez-vous jamais imaginé que nous parlerions d'une pénurie de beurre à la fin de l'année 2022 ?

Les circonstances deviennent de plus en plus folles.

Et si les pénuries de carburant diesel finissent par être aussi graves que certains le prévoient, nous pourrions bientôt être confrontés à de graves pénuries d'innombrables produits.

Nos navires, nos trains et nos camions fonctionnent au carburant diesel.

Par conséquent, s'il n'y a pas assez de carburant diesel, nous aurons un réel problème pour essayer de remplir nos magasins avec suffisamment de produits pour tout le monde.

Même aujourd'hui, l'approvisionnement en carburant diesel est si serré qu'un grand acteur du secteur vient de lancer une alerte majeure...
    Une grande entreprise d'approvisionnement en carburant et de logistique a lancé un signal d'alarme sur les pénuries de carburant diesel à venir.

    Mansfield Energy a lancé l'alerte vendredi en indiquant qu'une pénurie de carburant diesel se développait dans le sud-est des États-Unis. Selon la société, la pénurie pourrait être due à de "mauvaises économies d'expédition par pipeline" et à une offre historiquement faible de réserves de diesel.

    "Les mauvaises économies d'expédition par pipeline et les stocks de diesel historiquement bas se combinent pour provoquer des pénuries sur divers marchés du Sud-Est", a déclaré la société. "Ces pénuries se sont produites de manière sporadique, des régions comme le Tennessee connaissant des problèmes particulièrement aigus."
Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles l'approvisionnement en carburant diesel est devenu si serré.

Mais la plus importante est le fait que les importations en provenance de Russie ont été totalement coupées...
    Mais la raison principale est la coupure des importations russes. Avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les États-Unis importaient près de 700 000 barils par jour (BPD) de pétrole et de produits pétroliers. La plupart de ces importations étaient des produits finis et des intrants de raffinage qui augmentaient l'offre de distillats aux États-Unis.

    La perte de ces importations russes a causé des problèmes aux raffineries, qui s'efforcent de combler les trous dans leurs gammes de produits. Les raffineries disposent d'une petite marge de manœuvre pour passer de la production d'essence à la production de diesel. Mais il s'agit d'une marge relativement faible (par exemple, ~5% dans une raffinerie où j'ai travaillé). Cela signifie également que si les raffineurs changent de production, cela peut aussi créer des pénuries sur le marché de l'essence.
Alors pourquoi ne produisons-nous pas davantage nous-mêmes ?

Eh bien, grâce à nos politiciens, le nombre de raffineries aux États-Unis a en fait diminué ces dernières années, alors même que notre population a augmenté.

À l'heure actuelle, nous n'avons tout simplement pas assez de raffineries, et c'est un problème qui n'est pas prêt de disparaître.

Dans les mois à venir, nous ne serons pas complètement à court de carburant diesel comme le suggèrent certaines personnes.

Mais l'approvisionnement pourrait devenir si serré qu'il pourrait potentiellement créer des cauchemars généralisés de la chaîne d'approvisionnement qui sont assez graves.

Espérons qu'un tel scénario ne se concrétise pas.

Parce que le peuple américain est déjà suffisamment en colère contre l'économie.  En fait, une toute nouvelle enquête a révélé qu'il s'agit du problème numéro un pour les électeurs américains en ce moment...
    Le Washington Post et ABC ont donné aux Américains huit questions principales qu'ils prendront en compte au moment de prendre leur décision dans un sondage qui montre que les électeurs probables sont divisés entre les démocrates et les républicains.

    L'économie a été citée par 26 % des électeurs probables comme l'un des facteurs les plus importants, suivie par l'avortement avec 22 % et l'inflation et les menaces pour la démocratie avec 21 % chacun.

Pendant des décennies, nous avons pu compter sur nos chaînes d'approvisionnement pour remplir continuellement nos magasins de montagnes de marchandises bon marché.

Mais maintenant, nos chaînes d'approvisionnement sont en train de s'effondrer.

En fait, c'est tout notre système économique qui s'effondre et la plupart des gens ne sont absolument pas préparés aux temps difficiles qui s'annoncent.

Je sais que beaucoup d'entre vous attendent patiemment depuis longtemps que la vie "revienne à la normale".

Malheureusement, cela ne va pas se produire.  Les décisions incroyablement mauvaises que nos dirigeants ont prises sont en train de nous rattraper de façon majeure, et une grande souffrance nous attend.

Article traduit sur EOTAD

7 novembre 2022

DOCU - L'anticipation, on verra ça plus tard

Lorsque surviendra la prochaine catastrophe majeure (= SHTF), sur qui compterez-vous pour la gérer, répondre à vos besoins essentiels ? Le citoyen est théoriquement sensé être le premier acteur de sa sécurité civile, pour autant, cette question est un point aveugle du débat public. Dès lors qu’on pose le problème comme cela, deux angles d’attaque émergent : notre état est-il à la hauteur dans la gestion des catastrophes majeures d’une part, et le citoyen est-il conscient de son rôle dans la sécurité civile de son état ?

6 novembre 2022

« J'ai prédit le crash de 2008 - voici les 'méga-menaces' mondiales que je vois aujourd'hui »

La vie telle que nous la connaissons est menacée, car les politiciens qui pensent à court terme ne prennent pas en compte les signes qui annoncent un avenir dystopique et difficile.

Au cours des prochaines décennies, le monde sera confronté à des méga-menaces qui mettront en péril non seulement notre économie mondiale et nos actifs financiers, mais aussi la paix et la prospérité.

Dans notre monde politique partisan, où l'on se contente de botter en touche, où l'on privilégie la planification à court terme et où l'on laisse aux autres le soin de penser à l'avenir, ces menaces sont différentes. Si on les laisse se développer, elles rendront la vie des gens plus difficile dans le monde entier. Il est essentiel pour le bien public que ces menaces ne soient pas ignorées par nos dirigeants, mais qu'elles soient reconnues, prises au sérieux et contrées - rapidement.

Certaines de ces méga-menaces sont d'ordre économique : le spectre de l'inflation et de la récession en même temps ; la mère de toutes les crises de la dette, les ratios d'endettement privé et public atteignant des sommets historiques ; le vieillissement de la population qui fera s'effondrer nos systèmes de retraite et de santé, pour n'en citer que trois. Dans les années qui ont précédé la crise financière de 2008, j'ai prédit à juste titre que nos cycles virulents d'expansion et de ralentissement entraîneraient un effondrement économique total. Je crains que nous ne soyons à nouveau confrontés à cette perspective.

Voici à quoi ressemblerait la crise économique cette fois-ci. Une récession mondiale qui sera grave - et non courte et superficielle - car les ratios d'endettement élevés et la hausse des taux d'intérêt entraînent une forte augmentation des problèmes de service de la dette. Des défauts de paiement pour les ménages, les entreprises, les institutions financières, les gouvernements et les pays zombies, les banques centrales étant obligées d'augmenter les taux d'intérêt - et non de les réduire comme nous l'avons vu au cours des dernières décennies - pour lutter contre l'inflation. Les économies avancées telles que le Royaume-Uni commencent à être évaluées comme des marchés émergents après des politiques économiques et fiscales désastreuses, telles que celles de l'éphémère gouvernement Truss. Les bulles du capital-investissement, de l'immobilier, du capital-risque et des crypto-monnaies vont éclater maintenant que l'ère de l'argent bon marché est terminée.

Mais au-delà de cela, notre époque turbulente nous présente des méga-menaces géopolitiques plus larges pour notre façon d'être. Le retour de bâton mondial contre la démocratie libérale et la montée des partis radicaux et autoritaires d'extrême droite et d'extrême gauche sont en partie motivés par la forte augmentation des inégalités de revenus et de richesses. Les travailleurs se sentent laissés pour compte alors que les élites gagnent en richesse et en pouvoir. Cette situation va s'aggraver à mesure que des emplois seront perdus, non pas à cause du commerce et des migrations, mais parce que l'IA, la robotique et l'automatisation entraîneront un chômage technologique permanent. Si l'on n'y prend garde, on assistera certainement à l'arrivée au pouvoir de régimes populistes dangereux et agressifs.

De manière plus urgente, le conflit en Ukraine a accru le risque d'une nouvelle guerre froide entre l'Occident et des puissances comme la Chine, la Russie ou la Corée du Nord. Les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan ont atteint un pic ces derniers mois et pourraient s'intensifier. Le risque constant de conflit entre l'Iran et Israël pourrait encore nous déstabiliser tous.

Et puis il y a la méga-menace la plus urgente et la plus réelle de toutes : la crise climatique mondiale, qui provoquera des désastres économiques et humains incalculables et irréversibles si on continue à l'ignorer. Elle est déjà à notre porte, bien sûr. Rien que cette année, les catastrophes naturelles ont entraîné des millions de réfugiés climatiques. Des sécheresses et des vagues de chaleur ont balayé l'Inde et le Pakistan, l'Afrique subsaharienne et l'ouest des États-Unis. Ce ne sont que des signes avant-coureurs, et pourtant les puissants ne font pas grand-chose pour y remédier. La plupart des discours, et même des investissements, ne sont rien d'autre que du green-washing et du green-wishing. Ce n'est pas l'action urgente et tangible dont nous avons besoin.

Ce ne sont là que quelques-uns des signes inquiétants qui annoncent des méga-menaces bien plus graves et dangereuses dans la décennie à venir - des méga-menaces que je vois nos dirigeants ignorer chaque jour, alors qu'il devrait être clair que les 75 dernières années de calme relatif sont désormais menacées.

Voici une voie possible pour notre monde futur : ces menaces se matérialisent et se nourrissent les unes des autres dans une boucle destructrice, conduisant à un chaos économique, une instabilité, des effondrements et des conflits pires que ceux que nous connaissons déjà. Mais il existe un autre avenir, moins dystopique : celui où les responsables politiques nationaux et internationaux coopèrent sur des politiques et des solutions judicieuses pour assurer la poursuite - même cahoteuse - du demi-siècle de paix et de prospérité.

Il est important que nos dirigeants soient conscients des méga-menaces de ce type afin de pouvoir y faire face avant qu'il ne soit trop tard. Tant que les dysfonctionnements, la polarisation des politiques et les rivalités géopolitiques empêcheront une collaboration mondiale indispensable, la voie dystopique semblera plus probable.

Nouriel Roubini est professeur émérite à la Stern School of Business et auteur de Megathreats : "10 tendances dangereuses qui mettent en péril notre avenir, et comment y survivre"

Article traduit sur Guardian