Aujourd’hui, pour changer, c’est un article un petit peu atypique que j’avais envie d’écrire, puisqu’il ne s’agira ni de livres, ni de cuisine, mais purement et simplement de mon outil de travail, à savoir mon iMac.
J’ai depuis maintenant 5 ans un iMac 27 pouces dont j’étais, jusqu’il y a peu, très satisfait : j’avais mis pour l’acheter toutes mes économies, et j’étais plutôt fier, à l’époque, de me débarrasser de ma vieille tourelle sous Windows pour cet ordinateur qui, en plus d’être beau, était particulièrement performant.
Mon iMac, c’est un peu le compagnon de route sur lequel j’ai développé toute la restructuration de toute ma vie professionnelle, vous voyez... C’est sur lui que j’ai créé L’Ivre de Lire, mon tout premier blog devenu aujourd’hui une des plus importantes plateformes littéraires ! C’est aussi avec lui que j’ai créé mon entreprise, Storytelling.fr, et que, pour finir, j’ai pensé l’architecture du blog que vous êtes en train de lire, In Wonderland.
Oui, 5 ans de bons et loyaux services... Sauf que depuis quelques mois, je me suis progressivement rendu compte qu’il y avait quelque-chose de pourri dans ce tableau si idyllique...
Pour commencer, depuis maintenant quelques années, le rythme des mises à jour s’est considérablement accéléré chez Apple, pour se caler sur le rythme de mises à jour d’iOS.
Bien entendu, au départ, j’ai applaudi, comme tout le monde, des deux mains ! Je n’allais plus avoir à acheter la prochaine mise à jour : celle-ci me serait livrée gratuitement, avec tout son lot de nouvelles fonctionnalités, directement sur mon précieux ordinateur ! Pourquoi s’en plaindre ?
Sauf que ce que je ne réalisais pas, c’est que je venais d’entrer sans le savoir dans le monde de l’obsolescence programmée à la Apple. En effet, si chaque nouvelle mise à jour apporte son lot de nouveautés, chacune apporte aussi son lot de nouvelles ressources nécessaires pour permettre son exécution. Car chacune de ces nouvelles fonctionnalités est pensée pour peser plus lourd, toujours plus lourd... La où mon iMac tournait comme une horloge, il a commencé, depuis deux ans, à devenir de plus en plus lent, inexorablement... Au point que pour ouvrir un simple dossier, ou encore son navigateur internet, là où tout cela se réalisait de manière instantanée, le temps de latence s’était porté à près de deux secondes. Ça peut sembler n’être rien, mais c’est suffisant pour être désagréable, notamment dans le cadre d’un usage professionnel, au point de commencer à vous donner des envies de changement...
Car c’est là qu’est tout le business d’Apple : vous donner l’impression que c’est votre matériel qui est défectueux alors que ce sont ces mises à jour pas nécessairement indispensables (cosmétiques, ou de l’ordre des fonctionnalités, mais pas forcément liées à la sécurité) qui mettent le matériel à la peine.
De même, j’ai réalisé progressivement qu’Apple m’avait enfermé dans son système pour que je consomme toujours plus de ses produits, exclusivement.
Ma relation depuis 5 ans avec Apple ne s’est pas arrêtée qu’à cet iMac ! Je me suis parallèlement équipé d’un iPhone, parce que c’est tellement cool de pouvoir synchroniser tous ses contenus de manière transparente entre son téléphone et son ordinateur ! Puis, d’un MacBook Pro, parce que j’avais besoin d’un ordinateur pour mes déplacements, et que, bien entendu, il m’était impensable de ne pas rester dans le même écosystème...
Mais là aussi, la médaille a son revers, puisque bien entendu, ces différents périphériques non seulement n’évoluent pas au même rythme, mais subissent également le même effet d’obsolescence ! Sous prétexte de te simplifier la vie, Apple ne fait qu’une chose : te faire passer régulièrement à la caisse, le plus souvent possible !
Linux, une évidence pour sortir enfin de ce carcan !
Sauf qu’il y a quelques mois, lorsque j’ai eu besoin de changer de téléphone, j’ai décidé que ça suffisait : me dire que j’allais devoir dépenser plus de 1000 Euros pour un iPhone 6S, désolé, mais je n’ai pas pu m’y résoudre... J’ai opté pour un Nexus 6P qui m’a coûté, parce qu’en promotion, plus de deux fois moins cher, et je ne l’ai pas regretté ! Sauf que d’un seul coup, parce que je venais de mettre un coup de canif dans le contrat de mariage, j’allais commencer à rencontrer mes premières vraies difficultés d’utilisation depuis 5 ans : plus de synchronisation des contacts, en tous cas, pas de manière simple, avec mon iMac, nouvelles applications avec leurs lots de nouveaux usages, etc... Bref, comme tout le monde, j’ai commencé par pester contre mon nouveau téléphone, puis, j’ai réalisé qu’il n’y était pour rien. J’avais tellement pris l’habitude que mes appareils fassent les choses à ma place que j’avais, en 5 ans, et contrairement à ce que je pensais, perdu la volonté d’aller chercher par moi-même des solutions.
Enfin, il y a quelques semaines, s’est posée la question du destin de mon iMac : allais-je racheter un ordinateur, ce qui aurait été en soi un gaspillage effarant sachant que ce n’était pas la machine qui était en cause, mais l’OS trop gourmand pour elle, ou allais-je chercher une autre solution ?
C’est là que j’ai pensé à passer la bête sous Ubuntu, une distribution Linux que j’avais déjà utilisé par le passé. En effet, il y a huit ans, j’ai eu l’opportunité de diriger un réseau de librairies ou l’ensemble du parc informatique était sous Debian, une distribution Linux particulièrement intéressante, notamment pour sa convivialité et sa stabilité. J’avais ainsi installé sur mon propre ordinateur Ubuntu, une distribution dérivée et particulièrement populaire, que j’ai utilisée durant trois ans, en même temps que Windows. À l’époque, c’était justement l’achat de mon iMac qui m’avait fait changer : c’était un choix plus lié au matériel que lié à une insatisfaction car j’avais pris énormément de plaisir à utiliser Ubuntu !
Il faut savoir, même si la plupart des distributions Linux et des logiciels libres sont gratuits, que je ne suis pas nécessairement un aficionado de la gratuité : je suis tout à fait prêt à acheter un logiciel, ce que je fais régulièrement, s’il est vraiment fonctionnel. Mais il faut savoir aussi que la plupart des logiciels libres fournis avec Ubuntu et la plupart des distributions Linux couvrent LARGEMENT la majorité de mes besoins informatiques, y compris professionnels, de monsieur tout le monde !
Libre Office, Gimp, Firefox ou VLC, pour ne citer qu’eux, me suffisent amplement : et vous allez vous rendre compte qu’ils sont beaucoup plus simples à utiliser que leurs homologues payants. De même, les dernières années ont vu littéralement exploser l’offre de logiciels en ligne : aujourd’hui, je n’ai besoin que de TRÈS PEU de logiciels installés sur mon ordinateur. Pour être franc, le seul logiciel pour lequel, pour le moment, je ne vois pas d’équivalent, c’est Camtasia, que j’utilise pour réaliser des tutos, par exemple, ou des formations online : mais je ne doute pas que je vais trouver rapidement une solution, ou que l’éditeur du logiciel va, au vu du nombre de demandes, sortir une version pour Linux.
Bref, je me suis lancé dans l’installation d’Ubuntu sur mon iMac...
En préambule, je dois vous dire, même si je ne vais pas entrer dans le détail de la procédure que j’ai réalisé seul, que je vous conseille vivement d’être accompagné pour cela : sur un Mac, il va vous falloir en effet passer par un partitionnement manuel particulier de votre disque dur, a fortiori si, comme moi, vous décidez de virer purement et simplement OS X. Sauf à avoir un minimum de connaissances en la matière, vous risquez vraiment de gros problèmes à vous lancer la fleur au fusil, d’autant plus que vous perdrez la garantie sur votre appareil, même si vous avez souscrit au prix fort à Apple Care !
Voici la marche à suivre comment installer Ubuntu sur votre Mac via une clef USB (Mac OS X et Refit non-requis) :
- Sauvegardez vos données importantes sur un disque dur externe USB
- Avec un ordinateur basé sous Ubuntu (en mode "Essai"/"Live" si possible) ou Windows, installez Etcher après avoir téléchargé le fichier ISO de la version 64 bits
- Insérez votre clé USB de 8 Go ou + reformatée
- Lancez Etcher. La fenêtre s'ouvre, cliquez sur "Select Image" pour rechercher l'image disque ISO en parcourant le disque dur
- Ensuite, cliquez sur "Select Target" pour sélectionner la clef USB à formater
- Lancez la procédure en cliquant sur "Flash" et entrez mot de passe administrateur (non demandé sous Windows et Mac). Quand le processus est terminé, vous pouvez retirer la clef USB
- Insérez la clef USB sur votre Mac et démarrez-le en restant appuyé sur la touche ALT pour que l'écran de démarrage s'affiche (s'assurer que le câble réseau est bien branché pour que Ubuntu se mette à jour pendant l'installation)
- Sélectionnez USB et suivez les instructions affichées sur l'écran - ATTENTION : Le fait d'installer Ubuntu supprimera définitivement Mac OS X -
- Une fois l'installation finie, redémarrez votre Mac et vous voilà sous Ubuntu qui redonne une seconde vie à votre Mac
Mais une fois l’opération réalisée, environ 30 minutes, j’ai tout simplement récupéré un tout nouvel ordinateur : le bureau d’UBUNTU 16.04 (la toute dernière version LTS : Long Term Support) est simplement magnifique. Si vous n’aimez pas l’interface Unity, vous pourrez très facilement faire en sorte d’avoir un autre environnement via des variantes comme Kubuntu, Xubuntu, Lubuntu ou Ubuntu Mate !
INFO : Le développement de Unity a été arreté pour laisser place à Gnome pour la prochaine version LTS en 2018. Autrement dit, Ubuntu 18.04 LTS aura l'interface Gnome à la place de Unity
Tout mon matériel a été immédiatement reconnu : Wifi, carte son, carte graphique, etc... Je n’ai pas du tout eu besoin d’aller bidouiller quoi que ce soit.
J’ai même pu très simplement installer des logiciels que j’utilise couramment, comme Google Chrome ou encore Slack.
Mais le vrai gain, c’est en termes de performance : là où mon vieux Mac se traînait lamentablement sous « El Capitan », j’ai retrouvé une machine réactive, puissante, comme si je venais tout juste de la sortir du carton. Mon vieux, fidèle, iMac, toujours si beau, mais que beaucoup auraient remplacé sans ménagements, a récupéré une seconde jeunesse !
Et même pour les très anciens ordinateurs, il existe une distribution capable de les booster comme jamais !
Et la suite... Objectif : quitter définitivement OS X
Mais ne croyez pas que les distributions Linux ne soient réservées qu’aux vieilles machines : sur les machines récentes, c’est bien entendu le top du top.
C’est pour cela que je me suis fixé comme objectif de migrer progressivement toutes mes machines pour quitter définitivement OS X. Parce que j’ai décidé de ne plus subir ma vie digitale, mais de la reprendre en mains ! C’est une question de conscience, d’ailleurs, la même prise de conscience qui m’a poussée à devenir végane par exemple. Car de même que je me refuse à subir le diktat de l’industrie agro-alimentaire, je me refuse à vivre sous la férule d’Apple ou de Microsoft, voire même de Google, lorsque je vais sur le web.
Mon objectif est donc de migrer, progressivement, l’ensemble de mon matériel sous Linux : pourquoi pas, même, en allant essayer d’autres distributions comme Fedora par exemple. Cela va prendre du temps, c’est certain, mais j’ai pris la décision de ne plus acheter de produits Apple, de ne plus me montrer complice de ce système qui ne me correspond plus.
Et si je devais, demain, racheter un ordinateur, nul doute que j’opterai pour une distribution Linux préinstallée !
Source : In Wonderland (site fermé)
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