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04 juillet 2023

NO COMMENT - La France en feu !

Ca pète de partout !! Pillages de magasins, incendies de véhicules et bâtiments publics, transports suspendus, supermarchés fermés, civils pris pour cible,... Quand la France frôle la guerre civile mais vraiment très près !

Les manifestants et émeutiers sont jeunes, parfois très jeunes qui pillent et détruisent tout en direct en multipliant les appels au feu sur les réseaux sociaux, jouant à coups de "likes" pour se faire remarquer, face à des policiers soumis à rude épreuve.

Des grandes villes de France s'embrasent, la colère s'étend vite dans les agglomérations et petites communes dont les riverains constatent l'étendue des dégâts dont les assurances vont raquer plusieurs milliards.

Et que feriez-vous si un flash spécial informant que la France vient de sombrer dans la guerre civile en direct à la télé ?

03 juillet 2023

EDITO - Zemmour sur les émeutes : « Les prémices d'une guerre civile en France »

Les émeutes massives devraient être décrites comme un stade précoce de la guerre civile en France. Selon Éric Zemmour, homme politique français de l'opposition, il s'agit d'une conséquence évidente de la politique d'immigration menée au cours des 40 dernières années.

- Nous sommes au début d'une guerre civile, on le voit bien. C'est une confrontation d'une partie de la population contre l'État, voilà ce que l'on voit. Il s'agit d'une révolte ethnique, a déclaré M. Zemmour lors d'une interview accordée à la chaîne française Europe 1.

M. Zemmour, ancien journaliste du Figaro pendant de nombreuses années, a joué un rôle de premier plan dans la récente élection présidentielle et estime que les émeutes sont très différentes de celles qui ont secoué le pays en 2005, par exemple. Les émeutes ont atteint un nouveau niveau de gravité et de violence qui a été décrit comme le pire jamais connu en France : le domicile du maire de Paris a été percuté par des voitures en feu qui ont blessé sa famille, des postes de police ont été visés par des tirs de lance-grenades et de nombreux bâtiments ont été détruits dans tout le pays.

- La politique de répartition des immigrés sur l'ensemble du territoire français signifie aujourd'hui que tout le monde est concerné par ces émeutes. Tous les Français peuvent voir que c'est le résultat de la folle politique d'immigration de ces 40 dernières années.

Il critique également l'image que les médias donnent du jeune homme de 17 ans qui a été tué.

- C'est toujours triste quand un jeune meurt, même si, comme Kylian Mbappé, je voudrais dire que ce n'était pas un ange. L'ange avait des marques sur les ailes, à 17 ans il avait déjà un casier judiciaire chargé, poursuit Zemmour.

  • Les violentes manifestations à Marseille ressemblent à une véritable guerre civile, selon un ressortissant britannique

Benjamin Klene, 33 ans, a qualifié les émeutes et la présence policière dans la ville portuaire « d'inquiétantes » et de « très tendues ».

Un ressortissant britannique vivant à Marseille a qualifié de « guerre civile » les manifestations qui ont eu lieu dans toute la France à la suite de la mort d'un jeune de 17 ans abattu par la police mardi dernier.

Six nuits de troubles violents, qui ont semblé se calmer dans la nuit de lundi à mardi, ont été motivées par une réaction contre l'État français qui, selon de nombreux jeunes issus de l'immigration, les discrimine régulièrement.

Les émeutes ont touché plusieurs régions du pays, notamment la banlieue parisienne de Nanterre, où l'adolescent - identifié uniquement par son prénom, Nahel - a été tué dans sa ville natale.

Selon le ministère de l'intérieur, 99 mairies ont été attaquées lors des émeutes, ainsi que d'autres bâtiments publics.

Benjamin Klene, 33 ans, originaire d'Oxford, qui vit près de la gare Saint-Charles à Marseille, a qualifié les émeutes et la présence de la police « d'inquiétantes » et de « très tendues ».

M. Klene rentrait chez lui en voiture après avoir fêté l'anniversaire d'un ami vendredi soir lorsqu'il a remarqué un nombre « inquiétant » de policiers dans les rues.

Les habitants ont été invités à ne pas se débarrasser de leurs déchets pendant le week-end, de peur qu'ils ne servent à allumer des incendies, et les transports publics de la deuxième ville de France ont été interrompus après 19 heures, a-t-il déclaré.

M. Klene, qui travaille dans la vente, a déclaré à l'agence de presse PA : « Je rentrais chez moi jeudi soir et j'ai vu des camionnettes banalisées remplies de forces de police tactiques et d'unités spéciales en tenue d'assaut. »

« C'est comme si une guerre civile avait soudainement éclaté. »

« Tous les transports publics ont été arrêtés la nuit pendant quatre nuits consécutives et on nous a dit de ne pas sortir les ordures car les poubelles sont utilisées pour allumer des feux et bloquer les routes. »

« Tous les restaurants et les bars autour de chez moi sont fermés depuis trois soirs à cause des émeutes. »

« Vendredi matin, la police nous a dit de quitter le centre-ville et de rester chez des amis ou des parents si possible pour le week-end. »

« Il y avait des policiers en tenue anti-émeute dans toute la ville et l'atmosphère était très tendue. »

Lundi après-midi, les troubles semblaient se calmer et Peter Pam, 26 ans, qui était en vacances dans le centre de Paris avec sa petite amie, a déclaré qu'ils n'avaient eu « aucune rencontre négative » à la suite des émeutes.

« Nous sommes ici depuis près d'une semaine et nous n'avons eu aucune rencontre négative », a déclaré M. Pam, originaire de Californie, à l'agence de presse PA.

« Nous sommes à 10 minutes à pied de la Tour Eiffel. »

« Je ne savais même pas que la France était en difficulté ou qu'il y avait des émeutes jusqu'à ce que mes amis et ma famille d'Amérique m'envoient un message hier pour me demander si j'allais bien ».

M. Pam, qui a demandé sa compagne en mariage le deuxième jour de leur voyage, a ajouté que « tout semble paisible et que tous les commerces sont ouverts ».

« Nous avons marché tôt le matin, toute la journée et la nuit, nous avons même pris les transports publics et, honnêtement, nous sommes tombés amoureux de la ville », a-t-il déclaré.

« Je n'ai entendu aucun habitant en parler ou s'y préparer. »

« Les gens promènent leurs chiens et la plupart ont l'air heureux.  »

« Tous les commerces sont ouverts et les épiceries sont pleines. »

30 juin 2023

Les émeutes soulignent la profondeur des tensions sociales en France

La mort d'un adolescent aux mains de la police place Emmanuel Macron devant un nouveau défi

Trois nuits d'émeutes à travers la France ont une fois de plus mis en évidence les tensions sociales aiguës du pays à un moment où la polarisation politique s'accentue.

Les dernières manifestations montrent que les quartiers pauvres et ethniquement mixtes de France restent une poudrière, déchirée par un sentiment d'injustice, de discrimination raciale et d'abandon de la part de l'État. Les désordres criminels, bien que choquants, n'ont pas encore atteint l'ampleur de 2005, lorsque plus de 10 000 voitures avaient été incendiées et plus de 230 bâtiments publics endommagés au cours d'une orgie de violence qui avait duré trois semaines. Mais les autorités craignent, à juste titre, que cela ne se reproduise.

Les troubles de cette semaine, comme ceux d'il y a 18 ans, ont été déclenchés par la mort d'un adolescent à la suite d'un contrôle routier avec la police. Cette fois-ci, la différence réside dans le pouvoir des réseaux sociaux à propager les troubles. L'extrême droite est également plus forte qu'en 2005. Et cette fois-ci, le président Emmanuel Macron et son gouvernement ont cherché à désamorcer les tensions plutôt qu'à les attiser.

En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, avait qualifié les jeunes impliqués dans les troubles des cités de la banlieue parisienne de « racaille » dont il fallait « se débarrasser ». Quelques jours plus tard, deux adolescents, l'un d'origine mauritanienne, l'autre d'origine tunisienne, ont été électrocutés alors qu'ils se cachaient de la police dans un poste électrique de la banlieue nord-est de la capitale. M. Sarkozy et son premier ministre, Dominique de Villepin, se sont rangés du côté de la police et ont laissé entendre que les deux garçons étaient des voleurs.

En revanche, M. Macron a qualifié d'« inexcusable » et d'« inexplicable » le fait que la police ait tiré sur un jeune homme de 17 ans d'origine nord-africaine alors qu'il prenait la fuite en voiture à Nanterre, au nord-ouest de Paris. Le policier concerné a été suspendu de ses fonctions, arrêté et mis en examen pour meurtre.

M. Macron a été attaqué par ses opposants de droite et par les syndicats de police pour avoir porté atteinte à la présomption d'innocence, et a été accusé de trahir la police. Mais la nécessité de l'intervention du président est devenue évidente lorsqu'une vidéo de la fusillade est apparue sur les réseaux sociaux, contredisant clairement le récit initial de sources policières selon lequel le policier avait tiré parce que sa vie était en danger. Ne pas donner l'impression de cautionner les violences policières est un premier pas nécessaire, sinon suffisant, vers le rétablissement de l'ordre public.

Certains experts ont attribué la fusillade de mardi à une loi adoptée en 2017, avant l'arrivée au pouvoir de M. Macron. Cette loi semble donner à la police davantage de pouvoirs pour tirer sur une voiture si ses occupants ne respectent pas un ordre de la police et mettent la vie d'un agent en danger.

Les détracteurs de M. Macron seront tentés d'affirmer qu'il a favorisé le dysfonctionnement des forces de police, avec son ministre de l'intérieur intransigeant Gérald Darmanin, en calculant qu'agir autrement ferait le jeu de l'extrême droite. Mais les preuves récentes des lacunes de la police sont nombreuses : usage excessif de la force lors des manifestations antigouvernementales ; violence raciste, comme le passage à tabac sauvage d'un producteur de musique d'origine africaine filmé par une caméra ; maintien de l'ordre public incompétent, comme on l'a vu lors de la finale de la Ligue des champions l'année dernière ; rupture de la confiance avec les résidents locaux, qui pourrait être inversée grâce à une réorientation vers la police de proximité. La police manque de ressources, mais aussi de formation. Le niveau élevé de soutien à l'extrême droite parmi les officiers est également inquiétant.

Les émeutes rappellent les problèmes sociaux et économiques profondément ancrés dans les quartiers pauvres de France et le long héritage de la négligence du gouvernement. Des progrès ont été accomplis depuis que Macron a pris le pouvoir en 2017, notamment la baisse du chômage global et du chômage des jeunes. Mais la pauvreté, la criminalité, la discrimination raciale et les mauvais résultats scolaires, qui sont profondément enracinés, requièrent davantage d'attention et de ressources de la part du gouvernement, même si les finances publiques sont serrées. Le plan Quartiers 2030 promis par Macron pour ces zones tarde à prendre forme.

Aucun de ces problèmes ne justifie un déchaînement de violence. Certains des jeunes hommes qui se battent contre la police dans les rues éprouvent une juste colère ; d'autres se contentent de savourer le frisson - et aiment encore plus le partager sur les médias sociaux. Plus les émeutes se prolongeront, plus il sera difficile pour le gouvernement de ne pas adopter une approche plus musclée. Si les troubles s'étendent, cela ne peut que favoriser l'extrême droite, qui a le vent en poupe et tout intérêt à brandir le spectre du désordre civil voire une guerre civile.

03 juin 2023

Comprendre la guerre civile : causes, étapes et exemples historiques

Les guerres civiles sont un phénomène récurrent dans l'histoire de l'Humanité, qui laisse souvent des traces profondes dans les sociétés qu'elles affectent. Ces conflits, qui se déroulent au sein d'une même nation, sont marqués par une violence intense et ont pour objectif la prise ou la conservation du pouvoir. Qu'elles surviennent spontanément ou qu'elles soient méticuleusement planifiées, les guerres civiles peuvent remodeler le paysage politique d'un pays. Dans cet article, nous nous pencherons sur les causes, les étapes et les exemples historiques marquants des guerres civiles afin de mieux comprendre leur complexité et leur impact.

Quelles sont les causes d'une guerre civile ?

Pour comprendre les causes d'une guerre civile, il faut examiner les tensions sous-jacentes au sein d'une société. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l'éclatement d'un conflit civil :
  • Une gouvernance inefficace : Lorsqu'un gouvernement ne parvient pas à fournir les services de base, à maintenir l'ordre public ou à répondre aux besoins et aux griefs de sa population, il peut créer un terrain fertile pour la rébellion.
  • Griefs non satisfaits : Ils peuvent découler de l'inégalité économique, de l'injustice sociale, de la discrimination ethnique ou religieuse et de la répression politique. Lorsque ces problèmes sont ignorés ou exacerbés par ceux qui détiennent le pouvoir, ils peuvent déclencher une guerre civile.
  • Les luttes de pouvoir : Des factions ou des groupes concurrents au sein d'un pays peuvent s'engager dans une guerre civile pour prendre le contrôle du gouvernement ou maintenir leur domination.
  • Influences extérieures : Il arrive que des nations ou des groupes étrangers soutiennent l'une des parties d'un conflit civil pour promouvoir leurs propres intérêts, ce qui complique encore la situation.
Les étapes d'une guerre civile

Les guerres civiles se déroulent généralement en plusieurs étapes, chacune ayant sa propre dynamique et ses propres défis. Comprendre ces étapes peut aider à appréhender la progression de ces conflits :

1. Construire une structure de résistance

Cette première étape implique l'organisation de groupes d'opposition. Ces groupes s'efforcent de mobiliser des soutiens, de rassembler des ressources et d'établir une structure de direction. Ils peuvent également s'engager dans des efforts de propagande pour gagner la population en général.
  • Mobilisation : Les groupes d'opposition recrutent des membres, souvent au sein de communautés marginalisées ou mécontentes du statu quo.
  • Collecte de ressources : Des fonds, des armes et d'autres fournitures nécessaires sont collectés pour soutenir la résistance.
  • Leadership : Une hiérarchie et une structure de commandement claires sont établies au sein de l'opposition.
2. L'application d'un climat de violence

À mesure que la résistance gagne en force, elle commence à défier le gouvernement en place par des moyens violents. Cette étape est marquée par des escarmouches, une guérilla et des actes de sabotage. L'objectif est d'affaiblir le contrôle du gouvernement et de démontrer les capacités de la résistance.
  • Tactiques de guérilla : De petites unités mobiles se livrent à des attaques ponctuelles, en exploitant l'effet de surprise.
  • Sabotage : les infrastructures, telles que les ponts, les routes et les réseaux de communication, peuvent être prises pour cible afin de perturber les opérations du gouvernement.
  • Guerre psychologique : Les actes de violence visent souvent à susciter la peur et l'incertitude au sein de la population civile et des forces gouvernementales.
3. Gagner publiquement le pouvoir

La dernière étape consiste pour la résistance à tenter de prendre le contrôle du gouvernement et de s'imposer comme la nouvelle autorité en place. Cela peut se faire par la victoire militaire, la négociation ou une combinaison des deux.

Victoire militaire : Les forces de la résistance peuvent renverser le gouvernement en place par des batailles décisives ou une campagne prolongée.
Négociation : Dans certains cas, un accord de paix ou de partage du pouvoir est conclu, permettant à la résistance de prendre pied au sein du gouvernement.
Consolidation : Une fois au pouvoir, le nouveau régime s'efforce de stabiliser le pays, souvent confronté au défi de passer de la ferveur révolutionnaire au maintien du statu quo.

Exemples historiques de guerres civiles

Pour saisir les implications des guerres civiles dans le monde réel, explorons deux exemples historiques significatifs :
  • La guerre civile du Pakistan oriental et la naissance du Bangladesh
En 1971, le Pakistan oriental (aujourd'hui le Bangladesh) a été le théâtre d'une guerre civile brutale qui a conduit à son indépendance du Pakistan occidental. Le conflit était alimenté par les disparités politiques, économiques et culturelles entre les deux régions. La Ligue Awami, dirigée par Sheikh Mujibur Rahman, a défendu la cause de l'autonomie du Pakistan oriental. La guerre a été marquée par de nombreuses atrocités, notamment la tristement célèbre opération Searchlight menée par l'armée pakistanaise pour écraser le mouvement indépendantiste.

Malgré la violence, la résistance du Pakistan oriental, soutenue par l'Inde, a finalement réussi. Le Bangladesh est devenu une nation indépendante, mais la guerre a laissé de profondes cicatrices, avec des millions de vies perdues ou déplacées.
  • La guerre civile sri-lankaise et la montée en puissance des LTTE
La guerre civile sri-lankaise, qui a duré de 1983 à 2009, est un conflit prolongé et dévastateur entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). Les LTTE cherchaient à établir un État tamoul indépendant dans les régions du nord et de l'est du Sri Lanka, en invoquant la discrimination et la marginalisation de la minorité tamoule.

La guerre a été marquée par des combats intenses, des attentats suicides et des violations des droits de l'homme de part et d'autre. Le gouvernement sri-lankais a fini par remporter une victoire militaire sur les LTTE en 2009, mais le conflit a laissé des blessures durables et des questions sur la réconciliation et la justice.

Les conséquences d'une guerre civile : Les défis de la gouvernance

La conclusion d'une guerre civile n'est que le début d'une nouvelle série de défis. La gouvernance d'après-guerre exige de passer des tactiques révolutionnaires au maintien de la stabilité et au traitement des causes profondes du conflit. Voici quelques-uns des principaux défis à relever :
  • Reconstruire les infrastructures : Les guerres civiles laissent souvent des traces de destruction, ce qui nécessite des efforts de reconstruction considérables.
  • Redressement économique : La guerre peut paralyser l'économie, ce qui nécessite des politiques de relance de la croissance et de lutte contre la pauvreté.
  • Réconciliation sociale : Il est essentiel de guérir les divisions au sein de la société et de favoriser un sentiment d'unité pour prévenir de futurs conflits.
  • Stabilité politique : L'établissement d'un gouvernement stable et inclusif qui représente toutes les factions et tous les groupes est essentiel pour une paix à long terme.
Conclusion

Les guerres civiles sont des conflits complexes et multiformes qui découlent de problèmes profondément ancrés dans une société. La compréhension de leurs causes, de leurs étapes et des exemples historiques peut fournir des indications précieuses pour la prévention et la résolution de ces conflits. Cependant, l'après-guerre civile présente son propre lot de défis, nécessitant des efforts concertés de reconstruction et de réconciliation. En étudiant ces conflits, nous pouvons œuvrer pour un monde plus pacifique et plus juste.

22 mai 2023

L'insurrection ouvrière qui a fait trembler le monde

Alors que Paris se prépare à commémorer le 150e anniversaire, la vision des communards d'une nouvelle forme de démocratie radicale divise à nouveau la France.

Il y a quelques années, alors que les cheminots manifestaient à Paris contre les réformes proposées par le gouvernement, une banderole dans la foule offrait une explosion du passé révolutionnaire de la France : "Nous nous moquons de Mai 68", disait son slogan. "Nous voulons 1871."

Ce message montrait que les manifestants n'avaient pas froid aux yeux. De nos jours, on se souvient avec nostalgie de la révolte des étudiants de 1968 et de ses injonctions : "Soyez réalistes... exigez l'impossible". Mais dans les annales des bouleversements révolutionnaires français, le souvenir de la Commune de Paris de 1871 et de ses barricades sanglantes a un statut plus sombre et plus nerveux. "Contrairement à 1789, la Commune n'a jamais été véritablement intégrée à l'histoire nationale", explique Mathilde Larrère, historienne spécialisée dans les mouvements radicaux de la France du XIXe siècle. Sauvage, anarchique et dominée par les pauvres parisiens, la Commune est détestée par la bourgeoisie libérale ainsi que par les conservateurs et les monarchistes de droite. Sa répression sauvage par l'armée française et ses propres actes de violence brutale ont créé des blessures qui n'ont jamais cicatrisé. "La Commune de 1871 ne s'est pas inscrite dans une mémoire collective consensuelle", explique M. Larrère. Dans la société respectable, elle était considérée comme inacceptable.

Mais exactement 150 ans plus tard, les "communards" reviennent sur le devant de la scène et divisent à nouveau Paris. Pour marquer cet anniversaire, la maire de Paris, Anne Hidalgo, plantera ce mois-ci un arbre commémoratif à Montmartre, le creuset de la révolte. La place Louise Michel, qui porte le nom de la plus célèbre des communardes, sera envahie par des Parisiens portant des silhouettes grandeur nature des boulangers, cordonniers et lavandières qui prirent le contrôle de la capitale en 1871. Intitulé Nous La Commune, cet événement donnera le coup d'envoi d'une série d'expositions, de conférences et de concerts, de pièces de théâtre et de lectures de poèmes, qui se dérouleront jusqu'en mai. Selon Laurence Patrice, conseillère de Paris chargée de superviser cet anniversaire, il est temps que les révolutionnaires de 1871 soient reconnus comme des pionniers radicaux : "Il s'agit d'un grand groupe de citoyens qui se sont rassemblés pour prendre leur destin en main", dit-elle. "Il y avait une modernité dans ce que la Commune représentait et ses aspirations étaient proches de ce que certaines personnes veulent aujourd'hui."

"Les communards se sont battus pour avoir des représentants politiques légitimes et responsables. Ils voulaient donner le droit de vote aux femmes, qui ont joué un rôle important dans la Commune. Ils ont défendu l'égalité salariale et réquisitionné des logements vides pour y loger les sans-abri. La Commune offre la citoyenneté aux étrangers et le libre accès au droit. Il y a beaucoup d'échos avec aujourd'hui".

Cette analyse n'a pas fait l'unanimité, c'est le moins que l'on puisse dire. Les hommages ont mis en colère les conservateurs, dont Rudolph Granier, conseiller municipal de Montmartre et membre du conseil municipal de Paris. M. Granier a l'intention de boycotter l'événement organisé place Louise Michel. "C'est une provocation", a-t-il déclaré à l'Observer. "Je suis d'accord pour une commémoration, mais pas pour une célébration. Ecoutez, quand la gauche défend la Commune, c'est la même chose que quand la gauche défend le communisme. Ils disent que les idées étaient belles, c'est juste qu'elles n'ont pas été appliquées correctement."

"Mais que l'on parle du communisme ou de la Commune, cela se termine par une effusion de sang, et si une idéologie englobe le meurtre, alors, à mon avis, ce n'est pas le rôle de la politique de célébrer cette idéologie."


Le mois dernier, lors d'une réunion enflammée à l'Hôtel de Ville de Paris, M. Granier a accusé Mme Hidalgo d'exploiter cet anniversaire pour renforcer sa position à gauche en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine. Les conservateurs parisiens s'opposent également aux subventions accordées à l'Association des amis de la Commune, une organisation qui, selon M. Granier, "glorifie les événements les plus violents de la Commune". Alors que les esprits s'échauffent, Le Monde consacre une page à la querelle, titrée : "La Commune de 1871 : un anniversaire extrêmement tendu". Le dernier numéro de l'hebdomadaire politique L'Express s'interroge : "Faut-il célébrer le 150e anniversaire de la Commune ?".

La réponse n'est pas évidente. L'existence de la Commune a été brève et extrêmement sanglante. En janvier 1871, la France se rend à l'armée prussienne d'Otto von Bismarck, après un siège de trois mois qui met Paris à genoux. Alors que le Second Empire français s'effondre, un nouveau gouvernement pro-monarchiste est élu pour négocier avec les Allemands. Mais dans le chaos et l'humiliation nationale, la moitié pauvre de Paris refuse de rendre les armes. Le 18 mars, les révolutionnaires s'emparent des bâtiments du gouvernement. Le président récemment élu, Adolphe Thiers, s'enfuit à Versailles.

Assiégée de toutes parts, la Commune, de plus en plus autoritaire, dure 72 jours tumultueux avant d'être sauvagement réprimée. "Jamais crise plus terrible ne s'est déroulée dans une grande ville", a écrit le romancier Emile Zola. Au moins 8 000 communards parisiens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, sont morts sur les barricades ou ont été fusillés par les pelotons d'exécution pendant la "semaine sanglante" du 21 au 28 mai. Alors que la violence échappe à tout contrôle, l'archevêque de Paris et plus de 50 autres otages, dont de nombreux prêtres, sont tués par les communards.

L'héritage d'une expérience révolutionnaire qui a secoué l'Europe a été réquisitionné par les futures générations de communistes. Karl Marx a décrit la Commune comme le "glorieux signe avant-coureur d'une nouvelle société". Lénine y voit le précurseur de la révolution russe. En 1936, à l'époque du gouvernement antifasciste français du Front populaire, 500 000 gauchistes se sont rendus en pèlerinage au cimetière du Père Lachaise, à Paris, pour honorer les martyrs de la Commune.

Mais à la fin du XXe siècle, alors que le parti communiste français s'est retrouvé du mauvais côté de l'histoire, la Commune fait moins parler d'elle. Selon M. Larrère, la polémique actuelle témoigne d'une nouvelle pertinence, car la politique moderne redonne vie aux idéaux de la Commune. "L'interprétation communiste de 1871 était très partielle", explique-t-elle. "Les communards n'étaient pas la classe ouvrière de la théorie marxiste et la Commune n'était pas un proto-soviet d'ouvriers industriels et de soldats. Ces gens étaient les successeurs des sans-culottes de 1789 - des artisans, des petits commerçants et des producteurs. Ils voulaient une meilleure démocratie et une république plus sociale".

Un siècle et demi plus tard, dit Larrère, dans la France post-industrielle, un nouveau précariat mal payé exprime des revendications similaires. Des mouvements populaires en marge du courant politique dominant ont commencé à invoquer la mémoire de 1871. En 2016, alors que les manifestants occupaient le centre de Paris et tenaient des assemblées nocturnes sur la place de la République, celle-ci a été officieusement rebaptisée place de la Commune. Les slogans du mouvement parfois violent des gilets jaunes - "Le peuple est souverain", "Élus, vous êtes responsables" - étaient communards dans l'esprit, même si la compréhension des dates par les manifestants était parfois incertaine. Un graffiti réalisé sur le côté de la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, largement diffusé sur les réseaux sociaux, se lit comme suit : "La Commune de Paris de 1781" : "La Commune de Paris de 1781 [sic] / Gilets jaunes 2018".

"Il y a des points d'affinité avec le mouvement des gilets jaunes", explique M. Granier. "La révolution et la lutte contre l'injustice sont une tradition française. Mais la grande différence avec les siècles passés, c'est que nous avons aujourd'hui un État de droit. Je ne comprends pas qu'un mouvement politique veuille célébrer un mouvement insurrectionnel comme la Commune. Cela me choque."

"Les conservateurs deviennent très sensibles à ce sujet parce qu'il est là, devant eux, dans les rues et sur les murs", explique M. Larrère. "La Commune a posé des questions sur le pouvoir centralisé, la démocratie représentative et la souveraineté populaire. Les gilets jaunes ont posé les mêmes questions, bien que dans un contexte différent. Sommes-nous vraiment servis par nos élus et notre démocratie représentative ? Existe-t-il d'autres moyens d'exercer la souveraineté populaire ? Ces thèmes ont été ravivés et c'est pourquoi, à l'autre bout du spectre, il y a un refus de respecter la mémoire de la Commune".

Avec la montée des températures, le Sacré-Cœur, qui domine la place Louise Michel à Montmartre, a été pris dans la mêlée. Cette vaste basilique blanche, l'une des plus grandes attractions touristiques de Paris, a été conçue comme un acte de pénitence nationale après l'issue désastreuse de la guerre franco-prussienne. Lorsque les travaux ont commencé, financés par des dons privés, elle était inextricablement associée à l'hostilité des catholiques à l'égard de la Commune.

Pour éviter d'envoyer des messages contradictoires gênants, le conseil municipal a reporté la décision qui devait être prise cette année de classer l'église, ce qui lui permettrait de recevoir des subventions de l'État. "Il y a des gens dans la coalition d'Hidalgo qui veulent détruire le Sacré-Cœur parce qu'ils le considèrent comme un monument contre la Commune", dit Granier. "Après Notre-Dame, c'est l'église la plus visitée de Paris. Réécrire l'histoire pour marquer des points politiques n'est pas une façon digne de faire de la politique".

Patrice est quelque peu déconcerté par la fureur générale et attribue les guerres culturelles de la Commune à la volonté désespérée de ses adversaires d'afficher leurs références conservatrices : "Avec Macron, la France a un président qui prétend être au-delà de la gauche et de la droite, mais qui agit de plus en plus comme un politicien de droite. L'espace politique des conservateurs est réduit entre le président et [la dirigeante du Rassemblement national] Marine Le Pen à l'extrême droite. Cette controverse leur permet de durcir leur profil".

Elle espère qu'une fois les événements lancés, la guerre des mots sera oubliée : "Ces commémorations n'ont pas pour but de célébrer la violence. Et il faut rappeler que ce sont les communards qui ont payé le plus lourd tribut à l'insurrection, en morts et en déportations".

En ce qui concerne la controverse sur le Sacré-Cœur, Patrice adopte une attitude conciliante : "Je ne vois pas pourquoi, comme d'autres églises, elle ne serait pas classée. La décision a été reportée, c'est tout. Les gens ont avancé des arguments très agressifs, mais il s'agit de rappeler un épisode constitutif de la mémoire collective de la ville. Quand on aime Paris et qu'on y vit, il est important de connaître son histoire".

Mais les vieilles inimitiés ont la vie dure. En 1875, lors de la pose de la première pierre du Sacré-Cœur, l'un des principaux financiers de l'édifice affichait son mépris pour les communards vaincus. "Pour tous ceux qui aiment la religion et la patrie", dit Hubert Rohault de Fleury, "la construction d'une église à l'endroit où les canons ont été arrachés pour cause d'insurrection, sera une source de joie".

Article traduit sur Guardian (2021)

01 avril 2023

ANALYSE - La France est-elle sur la route d'une Sixième République ?

Alors que la colère suscitée par la réforme des retraites passée au 49-3 s'est répandu comme une traînée de poudre dans les rues, il est peut-être temps pour le pays de repenser sa toute-puissante présidence.

Les manifestants de la place de la République à Paris scandaient, bizarrement, en italien : "Siamo tutti antifascisti", "Nous sommes tous antifascistes". En français, ils s'en prennent à leur principal ennemi, le président : "Nous sommes là, même si Macron ne le veut pas".

Ils étaient suivis par des rangs de policiers anti-émeutes qui, dans la tradition française, n'ont fait aucun effort pour se mêler à la foule et désamorcer les troubles, mais ont plutôt attendu le moment de lancer leurs gaz lacrymogènes et leurs matraques. La foule l'attendait aussi. "ACAB", scandaient-ils, abréviation anglaise de "All Cops Are Bastards" (tous les flics sont des connards). "A-ca-buh", a-t-on entendu en français.

Puis quelqu'un a mis le feu à une poubelle - l'image parfaite pour Instagram - et d'autres manifestants ont commencé à la filmer. Ils savaient qu'ils prenaient place dans une tradition parisienne glamour, qui s'étend de 1789 à 1968 en passant par 1944. Enfin, la police a avancé et les gens ont commencé à lancer des bouteilles.

La France était en ébullition avant même la décision unilatérale d'Emmanuel Macron, la semaine dernière, de relever l'âge minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans, alors qu'il n'avait pas réussi à faire voter cette mesure par le Parlement. À Paris, après un hiver de grèves reconductibles, le métro devient un concept théorique, tandis que les rats fouillent les tas d'ordures non ramassées.

Le pic parisien a sans doute été atteint samedi dernier, avec une manifestation pour les rats. "Non, les rats ne sont pas responsables de tout ce qui ne va pas en France", a déclaré le groupe organisateur, Paris Animaux Zoopolis.

La colère des Français transcende les retraites et l'autoritarisme de Macron. Il s'agit d'une rage généralisée et durable contre l'État et son incarnation, le président. Après 20 ans de vie ici, je me suis habitué à la présomption des Français selon laquelle celui qu'ils ont élu président est un méchant abruti, et que l'État, au lieu d'être leur émanation collective, est leur oppresseur. Mais l'adoption impopulaire par Macron d'un relèvement de l'âge de la retraite sans vote augmente le risque que les Français suivent les Américains, les Britanniques et les Italiens et votent populiste : Marine Le Pen en 2027. Le vote d'extrême droite au second tour des élections présidentielles a progressivement augmenté au cours de ce siècle, pour atteindre 41 % l'année dernière.

La France ne peut pas continuer ainsi. Il est temps de mettre fin à la Cinquième République, avec sa présidence toute puissante - la chose la plus proche d'un dictateur élu dans le monde développé - et d'inaugurer une Sixième République moins autocratique. Macron pourrait bien être la personne qu'il faut pour cela.

La Cinquième République a été proclamée en 1958, dans le chaos de la guerre d'Algérie et dans la crainte d'un coup d'État militaire. La constitution a été rédigée pour et en partie par Charles de Gaulle, le héros de guerre d'un mètre quatre-vingt-dix, "l'homme providentiel" dont le nom même en faisait l'incarnation de l'ancienne France. Il a accepté de revenir à la tête du pays si la France muselait les partis politiques et les parlementaires. (Il n'aimait même pas son propre parti, le RPF, le Rassemblement du peuple français).

La Constitution a donc créé un pouvoir exécutif fort, même s'il n'est pas centré sur le président. L'article 49.3 permettait à l'exécutif d'outrepasser le parlement et d'adopter des lois sans vote. Le déclenchement du 49.3 permet aux partis d'opposition de déposer une motion de défiance. Si la motion échoue, la loi est considérée comme adoptée. La manœuvre sur les retraites était la 11e fois qu'Élisabeth Borne, premier ministre de Macron, invoquait le 49.3 en 10 mois de pouvoir.

Dans la constitution de 1958, le président était encore un personnage relativement modeste, élu par environ 80 000 fonctionnaires. Mais en 1962, de Gaulle renforce le statut du président : il est élu au suffrage universel. Comme il l'expliquera plus tard : "L'autorité indivisible de l'État est entièrement confiée au président".

La philosophie de gouvernement de la Cinquième République est devenue une sorte de règle franco-confucianiste appliquée par les garçons les plus intelligents de la classe, issus de tous les rangs de la population. Le père du Premier ministre Pierre Mendès France vendait des vêtements pour dames à des prix abordables, celui du président Georges Pompidou était instituteur dans une petite ville et celui du président François Mitterrand était le chef de gare d'Angoulême. Lors des sommets du G7, c'est généralement le président français qui possède le QI le plus élevé et l'arrière-pays le plus vaste au-delà de la politique.

Les technocrates de la République ont progressivement étendu leur pouvoir aux villages les plus isolés. Presque tout ce qui bouge dans le plus grand pays d'Europe occidentale est administré depuis quelques kilomètres carrés à Paris. Les différentes vagues de "décentralisation" depuis 1982 n'ont jamais abouti. Selon l'écrivain libéral Gaspard Koenig, les technocrates parisiens sont guidés par l'"étatisme". Il note qu'ils sont typiquement décrits comme des "serviteurs de l'État", plutôt que du peuple.

L'idée était que les Français remettent une grande partie de leurs revenus à l'État, et naviguent dans une bureaucratie souvent cauchemardesque, en échange d'une éducation gratuite, de soins de santé, de pensions et souvent même de vacances subventionnées.

Jusqu'aux années 1990, le système a plus ou moins fonctionné. La France a connu ses Trente Glorieuses, de 1945 à 1975. Elle construit les trains les plus rapides d'Europe, les TGV, participe à la création de l'avion de ligne le plus rapide du monde, le Concorde, invente le proto-internet, le Minitel, que les Français utilisent pour réserver des courts de tennis et avoir des relations sexuelles par téléphone, pousse l'Allemagne à créer l'euro et devient un acteur indépendant dans les affaires du monde. La toute-puissance de la présidence a renforcé la position internationale de la France : l'administration parlait d'une seule voix et les dirigeants étrangers savaient toujours quel numéro français appeler.

Le moment où la Cinquième République a perdu son lustre a peut-être été le choc pétrolier de 1973, depuis lequel l'économie a pratiquement stagné. Ou peut-être est-ce le 21 avril 2002, lorsque le leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour des élections présidentielles. Il a perdu contre Jacques Chirac, mais à partir de ce moment-là, sous l'impulsion de l'inquiétude des Français face à l'immigration et au chômage, une menace crédible pesait sur la république.

Le désenchantement à l'égard du président se traduit par des taux d'approbation. Mitterrand (président de 1981 à 1995) et Chirac (1995-2007) bénéficiaient généralement d'une cote de popularité comprise entre 40 et 60 %, selon l'institut de sondage Kantar Sofres. Mais les trois derniers présidents, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Macron, se situent généralement entre 20 et 40 %. Dans un sondage, la cote de François Hollande a atteint 4 % (ce n'est pas une faute de frappe). Ces chiffres de l'ère post-héroïque étaient trop faibles pour le travail de de Gaulle. Aujourd'hui, peu d'électeurs s'attendent à ce que le prochain président soit le sauveur de la nation. Marine Le Pen pourrait devenir présidente, mais elle aussi a perdu sa magie après des années de scandales. Il est difficile de lui associer des fantasmes aujourd'hui.

Mais les technocrates semblent également ternis, d'autant plus qu'ils se sont fondus dans une caste qui s'auto-perpétue. La classe dirigeante d'aujourd'hui est composée de manière disproportionnée de cols blancs de la haute bourgeoisie bouquiniste, qui ont voyagé ensemble de l'école maternelle parisienne de la rive gauche à l'école préparatoire de la rive gauche, où ils ont bachoté pour les examens des grandes écoles, avant d'acquérir leur propre appartement de la rive gauche. S'ils ne sont pas originaires de Paris, ils s'y installent généralement à l'adolescence, comme Hollande, fils d'un riche médecin normand, ou Macron, fils d'un neurologue picard.

Comme le sociologue Pierre Bourdieu, fils de facteur du sud-ouest, l'avait annoncé des décennies plus tôt, l'élite française se reproduisait elle-même. (Et personne ne maîtrisait mieux l'autoreproduction des élites que Bourdieu lui-même : ses trois fils l'ont suivi dans la grande école la plus intellectuelle, l'École normale supérieure de la rive gauche, qui forme les spécialistes des sciences sociales).

Les technocrates français passent leur vie professionnelle dans quelques arrondissements à l'intérieur du Périphérique, le boulevard périphérique qui entoure la cour de Paris comme un fossé. Ils traitent le reste de la France presque comme une colonie, habitée par des paysans malodorants qui n'ont pas réussi à assimiler la culture parisienne qu'on leur a enseignée à l'école et qui votent à l'extrême droite ou à l'extrême gauche.

Les faits fondamentaux de la vie en dehors de Paris échappent à de nombreux décideurs. Jean-Pierre Jouyet, ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA) et bras droit de M. Hollande, s'est rendu compte que de larges pans de la campagne n'avaient pas d'accès à l'internet à haut débit uniquement parce qu'il en a fait l'expérience dans sa résidence secondaire (l'ancienne maison de ses parents) en Normandie. Il n'a jamais pris le temps d'alerter M. Hollande. "À ma décharge, note-t-il dans ses mémoires 'L'Envers du décor', personne au gouvernement ne s'intéressait au sujet. Lorsque Macron a décidé d'ajouter quelques centimes à la taxe sur les carburants en 2018, il ne se doutait pas que cela déclencherait un soulèvement national de plusieurs mois de la part des gilets jaunes, car lui et les technocrates qui l'entouraient n'avaient pas compris à quel point les gens au-delà du Périphérique dépendaient de leurs voitures."

Quand les conditions ne sont pas réunies, les Français rejettent la faute sur les technocrates - et surtout sur le président, qui décide sans les consulter. La vie des gens ordinaires se sent déterminée, jusqu'au jour de leur retraite, par une prétendue méritocratie parisienne dont ils ont été exclus à la naissance. Les trois quarts des personnes qui s'identifient comme appartenant aux "classes populaires" disent se sentir l'objet d'un mépris social et d'un manque de reconnaissance, rapporte Luc Rouban, expert en politique à Sciences Po, une université d'élite parisienne. C'est d'autant plus rageant que la promesse du pays est proclamée sur les façades de tous les bureaux de poste et de toutes les écoles primaires : "Liberté, égalité, fraternité" (mon cul). La France n'est pas le Royaume-Uni ou les États-Unis, où le pouvoir de la classe sociale ou de l'argent est franc.

Si la population française se défie des technocrates, les technocrates se défient de la population, diagnostique Chantal Jouanno, qui vient de passer cinq ans à la tête de la Commission nationale du débat public. Les "décideurs" français décrivent souvent la société comme "conflictuelle, incontrôlable, irréformable", explique-t-elle au Monde. Peut-être pensait-elle à la plaisanterie de Macron sur les "Gaulois réfractaires". Mercredi, il a déploré : "Nous n'avons pas réussi à faire partager [...] la nécessité de faire cette réforme", comme si le problème était l'incapacité du public à comprendre la réalité.

Depuis que Macron est devenu président en 2017, la colère populaire l'a pris pour cible. On disait du président américain George HW Bush qu'il rappelait à chaque femme son premier mari. Macron rappelle à chaque Français son patron : un je-sais-tout cultivé qui méprise son personnel. Il a compris que Hollande avait manqué de grandeur présidentielle et s'est présenté comme "jupitérien" ; mais la plupart des électeurs n'ont vu qu'un petit ex-banquier sautillant se déguisant en roi. Même ceux qui ont voté pour lui ne l'ont jamais aimé et n'ont pas eu l'impression d'approuver son programme, avec sa promesse d'augmenter l'âge de la retraite. Lors des scrutins de 2017 et de 2022, l'autre choix était Marine Le Pen. En 60 ans, le président français est passé d'"homme providentiel" à "pas le diable".

Le bref emploi de M. Macron chez Rothschild a inévitablement donné lieu à des théories antisémites de conspiration parmi les personnes qui confondent la banque d'investissement parisienne d'aujourd'hui avec le mastodonte européen du XIXe siècle. On entend souvent dire que Macron est "néolibéral" ou, pire encore, "ultralibéral" : il est occupé à démanteler le filet de sécurité sociale français au profit des forces obscures du capital mondial.

Cette accusation est ridicule : La France reste l'endroit le moins néolibéral de la planète. En 2021, les dépenses publiques représentaient 59 % du PIB, soit le taux le plus élevé de l'OCDE, le club des pays riches. L'éternelle crainte des Français de perdre leurs droits - surtout leur retraite de 25 ans - trahit la qualité de leur vie. En revanche, les Français paient tellement à l'État que beaucoup d'entre eux se retrouvent à court d'argent à la fin du mois. Le revenu médian net français - 22 732 euros en 2021 - est inférieur à celui des pays d'Europe du Nord que la France aime à considérer comme ses homologues.

Surtout après les gilets jaunes, Macron a tenté de limiter les privilèges de l'élite. Sarkozy et son ancien premier ministre François Fillon ont tous deux été condamnés pour corruption, bien qu'aucun d'entre eux ne soit encore allé en prison et qu'ils fassent tous deux appel. Une nouvelle sobriété a été imposée au Parlement : l'époque où les députés emmenaient de jolies stagiaires déjeuner au Château Lafite sans que leurs dépenses soient réglementées est révolue.

Les ministres de Macron ont été retirés des dossiers où ils présentaient des conflits d'intérêts - bien que cela ait mis en évidence le nombre considérable de ces conflits au sein de la minuscule caste dirigeante parisienne : Marlène Schiappa, ministre déléguée à l'économie sociale et solidaire, a dû céder une grande partie de son portefeuille après s'être acoquinée avec le patron d'une grande mutuelle de santé. La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ne peut pas toucher aux affaires de la compagnie pétrolière Perenco, que son père dirigeait, ni à celles de l'entreprise énergétique Engie, dont son ex-mari est l'un des principaux directeurs. Quant à Jean-Noël Barrot, ministre délégué à l'économie numérique, il ne peut s'occuper d'affaires concernant Uber, où sa sœur est responsable de la communication.

Ces concessions n'ont pas apaisé la population. Pas plus que la résorption du fléau français qu'est le chômage. Il atteint aujourd'hui 7,2 %, son niveau le plus bas depuis 2008, sans que Macron ne reçoive le moindre remerciement. La colère suscitée par l'adoption sans vote du nouvel âge de la retraite est telle qu'il pourrait avoir du mal à faire passer des lois au cours des quatre prochaines années, à moins qu'il n'ose à nouveau les faire adopter sans vote.

Les fruits de la Cinquième République ne sont pas si mauvais. Mais le système lui-même est devenu obsolète, estime Catherine Fieschi, fondatrice du groupe de réflexion Counterpoint. La nature autocratique de l'État explique en partie pourquoi les Français sont si en colère alors qu'ils vivent relativement bien. On pourrait décrire le fonctionnement de la République sans parler du Parlement, qui n'a pratiquement aucune importance. La France dispose aujourd'hui de trois pouvoirs : la présidence, le pouvoir judiciaire et la rue. Si le président décide de faire quelque chose, seule la rue peut l'en empêcher - en arrêtant le pays par des manifestations et des grèves. La rue et le président cherchent rarement un compromis. L'un gagne, l'autre perd.

Historiquement, les syndicats contrôlent la rue. Mais à mesure qu'ils perdent de leur importance - Macron les a à peine consultés sur les retraites - la rue est devenue de plus en plus violente et incontrôlée, depuis les gilets jaunes sans leader jusqu'aux poubelles en feu d'aujourd'hui. Le lycée de ma fille est bloqué par intermittence par des élèves brandissant des banderoles avec des slogans tels que "Contre le capital". Dans une école voisine, un groupe d'élèves et d'enseignants conspirent pour transformer leur propre blocus en une occupation d'une semaine, une soirée pyjama avec des activités amusantes telles que la conception de banderoles et la peinture de bâtiments. L'amie de ma fille prévoit d'y participer jusqu'à samedi : "Ensuite, je prendrai mon week-end".

Ce n'est pas une façon de gérer un pays. Lors des élections présidentielles de l'année dernière, le candidat d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a fait campagne en promettant une "Sixième République". Il souhaitait une nouvelle constitution qui réduise les pouvoirs du "monarque-président".

Mais la personne la mieux placée pour inaugurer la Sixième République est Macron lui-même. C'est un homme politique qui chasse le gros gibier, note M. Fieschi. Il a déjà essayé de charmer Donald Trump et Vladimir Poutine, et de refaire le marché du travail français, la défense européenne et l'UE. Ses projets échouent généralement, mais au moins il vise haut. Une Sixième République est une idée à l'échelle macronienne. Elle pourrait être son héritage, suggère M. Fieschi. Cela pourrait remettre le train français sur les rails.

Lundi, son parti, actuellement appelé Renaissance, a envoyé un courriel à ses membres intitulé "Sur la réforme des institutions". Les membres étaient invités à donner leur avis sur les élections parlementaires, l'utilisation ou non des référendums et les pouvoirs locaux. Une question ouverte était posée : "En quelques mots, sur quel(s) sujet(s) pensez-vous qu'il serait utile d'organiser une convention de citoyens ?"

C'est une force de la France que de pouvoir s'actualiser en révisant sa constitution, comme elle l'a fait 24 fois sous la Cinquième République. À quoi pourrait ressembler une Sixième République, ou du moins une Cinquième République réformée ? Koenig recommande d'abandonner l'innovation de Gaulle, à savoir un président élu. Cela permettrait de dégonfler le rôle du président et de renforcer le statut du parlement. M. Koenig est également favorable à la délégation de pouvoirs aux 35 000 communes de France, c'est-à-dire aux autorités locales. Des enquêtes répétées montrent que les Français font beaucoup plus confiance à leurs représentants locaux qu'à leurs représentants nationaux.

L'année dernière, M. Koenig s'est présenté symboliquement à l'élection présidentielle, sur la base d'un programme libéral visant à réduire la taille de la présidence. En parcourant le pays, il s'est montré enthousiaste : de nombreux Français vivent dans des endroits magnifiques, près des montagnes, des plages ou des prairies à moutons. Ils sont raisonnablement bien lotis, mangent bien et ont le temps de développer des passions en dehors de leur travail.

Ils pourraient même fonctionner encore mieux sans qu'un type à Paris ne vienne contrôler leur vie.

A savoir, le président de la République peut se faire virer via l'article 68 de la Constitution mais peut prendre les pleins pouvoirs via l'article 36 de la Constitution (= état de siège / dictature militaire)

Article traduit sur Financial Times

24 janvier 2023

L’offensive mondiale émergente de la classe ouvrière

Quand le choc énergétique et alimentaire déclenchent grèves, manifestations et parfois des révoltes. Alors que des grèves se répandent en Europe et internationalement contre l’austérité et l’inflation, un conflit explosif émerge entre la classe ouvrière et l’oligarchie financière. 

En 2022, la pression accumulée de ces éléments s’entre-croisant de la crise capitaliste mondiale a atteint l’équivalent d’une masse critique, c’est-à-dire qu’ils ont atteint le point où la dynamique de la crise dépasse la capacité des gouvernements à contrôler le mouvement vers un cataclysme social. Faut-il redouter un second Mai 68 puissance 2 dans le futur ?

55. La flambée des prix a accéléré les processus sous-jacents qui entraînent une montée de la lutte des classes dans le monde entier. La longue période de stagnation imposée par le mécanisme des appareils syndicaux se heurte à une opposition massive. Dans chaque pays, on assiste à un renouveau du militantisme de la classe ouvrière. « Les lois de l’histoire », comme l’a écrit Trotsky, « sont plus puissantes que l’appareil bureaucratique ».

56. L’augmentation du coût de la vie, notamment la flambée des prix des denrées de première nécessité, est un des principaux facteurs de la montée de l’agitation sociale. Selon le Fonds monétaire international, le prix du blé a augmenté de 80 % entre avril 2020 et décembre 2021, à mesure que la pandémie de COVID-19 s’installait dans le monde, faisant monter les prix alimentaires à leur plus haut niveau depuis les années 1970. En 2022, le prix du blé a encore bondi de 37% et celui du maïs de 21%. Les contrats à terme sur le blé sont 80% plus élevés qu’il y a six mois et ceux sur le maïs de 58%.

57. Au Sri Lanka, les manifestations contre le gouvernement ont commencé fin mars et se sont poursuivies en avril et mai, culminant dans trois grèves générales massives qui ont forcé à la démission le président Gotabhaya Rajapakse, qui a fui le pays. D’importantes manifestations centrées sur les prix des denrées alimentaires et du carburant ont également eu lieu en Équateur, au Pérou, au Liban, au Pakistan et dans d’autres pays.

58. En Turquie, il y eut une série de grèves sauvages en décembre et en janvier, impliquant des travailleurs de l’acier, du papier, de la chaussure, du fer et de la construction.

59. En Iran, les manifestations antigouvernementales ont commencé en septembre après la mort de Mahsa Amin, arrêtée par la Police de la moralité pour avoir prétendument enfreint la loi sur le hijab obligatoire. Les premières manifestations ont impliqué principalement des couches de la classe moyenne motivées par l’hostilité au régime bourgeois clérical de l’ayatollah Khamenei. L’impérialisme américain cherche également à exploiter la crise intérieure en Iran pour promouvoir ses propres intérêts au Moyen-Orient.

60. En décembre, des couches de la classe ouvrière iranienne – notamment, des ouvriers de la pétrochimie, des travailleurs de l’acier et du ciment, et des chauffeurs de bus – ont participé à une «grève nationale» de trois jours dans le cadre des manifestations. Le développement des protestations dans une direction progressive – en opposition au gouvernement bourgeois en Iran sans soutenir les opérations de changement de régime de l’impérialisme américain – dépend de la construction d’une direction trotskyste dans la classe ouvrière.

61. L’inflation a un impact immense sur le développement de la lutte des classes en Afrique. Vingt-trois des 54  pays d’Afrique dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour plus de la moitié des importations d’un de leurs produits de base. La flambée des prix exacerbe la faim dans des conditions où la plupart des pays africains n’offrent aucun filet de sécurité sociale. L’impact est particulièrement extrême dans les pays qui importent la plupart de leurs denrées alimentaires et où les effets économiques du COVID-19 ont été les plus durement ressentis, comme au Nigeria, au Kenya, au Ghana, au Rwanda et en Égypte. Le nombre de gens confrontés à la faim en Afrique devrait dépasser 500  millions sur les 1,2  milliard d’habitants du continent.

62. Dans toute l’Afrique, des travailleurs sont entrés en lutte malgré les efforts des appareils syndicaux. Les travailleurs de la santé du Kenya ont défié une décision de justice et se sont mis en grève le 9  décembre. Le Nigeria a connu des grèves de professeurs d’université, de chauffeurs de bus et de fonctionnaires. La grève des chauffeurs de bus de Lagos (Nigeria), qui a défié la bureaucratie du syndicat officiel NURTW (Syndicat national des travailleurs du transport routier), a eu une importance particulière.

63. L’Afrique du Sud a également connu des grèves allant des travailleurs de Makro, en grève pour des questions de salaire, aux travailleurs licenciés de la compagnie d’électricité sud-africaine Eskom qui ont fait grève pour leur réintégration. En Afrique du Sud, les travailleurs de la base affrontent la bureaucratie de la confédération syndicale COSATU qui forme une alliance tripartite avec le parti bourgeois ANC (African National Congress) et le Parti communiste sud-africain, stalinien. Des milliers de travailleurs sud-africains de la fonction publique ont participé à des manifestations nationales en novembre pour réclamer une augmentation de 10% de leurs salaires. Ces manifestations ont débouché sur une grève générale d’une journée dans tout le secteur public.

64. L’Amérique latine, qui a été il y a trois ans le théâtre de soulèvements massifs contre les inégalités sociales et les régimes politiques pourris de la région, a connu une nouvelle vague de lutte des classes en 2022. En plus de grèves générales des travailleurs des docks, de l’industrie du pneu, des transports, des enseignants, des soignants et d’autres secteurs, l’Argentine a enregistré plus de 9.000  manifestations de rue en 2022, ce qui en fait l’année avec le plus grand nombre de « piquets de grève » de l’histoire du pays. Au Brésil, une vague de luttes salariales au cours du premier semestre a entraîné 75% de grèves de plus et deux fois plus d’heures en arrêt de travail qu’à la même période l’année précédente.

65. Des manifestations massives contre l’augmentation du coût de la vie ont éclaté dans un certain nombre de pays d’Amérique latine, notamment, après les chocs économiques provoqués par la guerre déclenchée par les États-Unis et l’OTAN en Ukraine, à plus de 10.000  km de là. Les gouvernements ouvertement de droite – comme ceux d’Ariel Henry en Haïti et de Guillermo Lasso en Équateur – et ceux de la « marée rose » soutenue par la pseudo-gauche – comme Pedro Castillo au Pérou et Gabriel Boric au Chili – ont répondu à ces manifestations par une répression d’État brutale.

66. En Europe, le gouvernement français du président Emmanuel Macron a été secoué par une série de grèves des travailleurs des raffineries. Après avoir menacé de réquisitionner les grévistes pour les forcer à reprendre le travail, Macron s’est finalement assuré les services du syndicat CGT pour étrangler l’offensive. L’évolution en Allemagne a également été marquée par une radicalisation de la classe ouvrière, qui s’est traduite par une série de grèves. À l’automne, le syndicat des métallurgistes, IG Metall, s’est vu forcé d’appeler des centaines de milliers de travailleurs à une grève d’avertissement pour maîtriser la colère croissante des travailleurs face aux effets de l’inflation et à la politique de guerre du gouvernement allemand. D’autres grèves importantes ont eu lieu dans les secteurs des soins médicaux et de l’aviation durant toute l’année et en été chez les dockers.

67. Au Royaume-Uni, les cheminots, les dockers, les travailleurs des télécoms, du courrier et d’autres sections de la classe ouvrière se sont engagés dans une série de luttes. Celles-ci ont joué un rôle majeur dans la déstabilisation d’un gouvernement britannique qui a connu trois Premiers ministres en une seule année pour la première fois depuis 1924. A la fin de l’année, les syndicats cherchaient à contenir les demandes croissantes de grève générale dans ce que les médias ont appelé le nouvel « hiver du mécontentement » en Grande-Bretagne.

68. En Australie, les grèves ont atteint des proportions qu’on n’avait pas vues depuis plus de dix ans, malgré les tentatives de l’appareil syndical de limiter et de diviser les grèves. L’élection du gouvernement travailliste dirigé par Anthony Albanese en mai 2022 a été suivie d’une recrudescence des grèves de soignants, d’enseignants, de travailleurs du rail, de la mer et des transports et d’autres, contre les charges de travail intolérables et la baisse des salaires due à l’inflation. La réponse du gouvernement Albanese et des gouvernements des États fut d’intensifier les lois et mesures anti-grèves utilisées depuis plus de quatre décennies pour supprimer les luttes de la classe ouvrière.

69. En Nouvelle-Zélande, face à une inflation à 7,2%, de larges sections de travailleurs sont entrées en lutte contre le coût de la vie et les pressions générées par la crise du COVID. Les pompiers ont fait grève dans tout le pays pour la première fois en 20 ans, de même que les universitaires, les travailleurs de l’industrie manufacturière et de l’hôtellerie. Les soignants des hôpitaux publics ont refusé de faire des heures supplémentaires et se sont opposés à la suppression par le gouvernement Ardern (travailliste) du paiement temporaire de la «prime d’hiver».

70. Au Canada, 55.000  travailleurs de l’éducation de l’Ontario ont défié une loi anti-grève et engendré dans la classe ouvrière un large soutien pour une grève générale contre le gouvernement provincial d’extrême droite de Doug Ford, qui ne fut bloquée qu’à travers l’arrêt de la grève par les syndicats mêmes.

71. Enfin, certaines des batailles de classe les plus explosives se déroulent aux États-Unis, le centre du capitalisme mondial, où le nombre des grèves a considérablement augmenté en 2022 par rapport à l’année précédente, plus de 40% selon une base de données gérée par l’université Cornell. Cela comprend des grèves des travailleurs du pétrole, de l’industrie manufacturière, des soignants et d’autres salariés de la santé, d’enseignants et d’autres travailleurs de l’éducation. L’année s’est terminée sur l’arrêt d’une puissante grève de 48.000  travailleurs de l’Université de Californie, liée à des contrats de concessions acceptés par le syndicat automobile UAW (United Auto Workers).

72. Le nombre des grèves n’exprime cependant pas pleinement l’opposition existant dans la classe ouvrière. Une lutte beaucoup plus vaste a été empêchée par l’appareil bureaucratique qui a collaboré étroitement avec les entreprises et le gouvernement dans une tentative désespérée de contenir la colère sociale. Cela a pris la forme de la suppression de la lutte de 100.000  travailleurs du rail où les syndicats ont bloqué les grèves malgré les refus répétés de contrats et les votes d’autorisation de grève. Cette situation a culminé avec l’intervention directe du gouvernement pour rendre une grève illégale en décembre, une mesure de caractère essentiellement fasciste à laquelle l’appareil syndical ne s’est pas opposé – et qu’il a en fait soutenu.

Extrait traduit sur WSWS

14 décembre 2022

DOCU - Automne 2018 : Gilets Jaunes, quand la France s'embrase !

Retour sur une fin d'année agitée qui a secouée la France dont le pouvoir a failli être renversé. Depuis le 18 octobre 2018, les Gilets jaunes, mouvement inédit né sur les réseaux sociaux pour protester contre une hausse des carburants, agitent la France.

Novembre 2018, cette "France des Oubliés" a décidé de se faire entendre en organisant une journée de blocages de routes. Mais les manifestations s'accompagnent de violences, plusieurs factions venant ternir l'image du rassemblement. 

Les samedis 1er et 8 décembre 2018, ces violences ont atteint un niveau inouï. Mais qui se cache derrière le Gilet jaune ? Rencontre sur le terrain avec ces Français qui se soulèvent comme Charly, routier dans le Nord de la France, ou Laurence, une mère de famille interpellée sous l'Arc de triomphe. La France n'avait pas connu de telles violences depuis des décennies... Comment les forces de l'ordre tentent-elles de gérer cette situation explosive ?

  • 4e anniversaire des Gilets Jaunes : leurs plus grandes réussites historiques

Le 1er décembre 2018, les Gilets Jaunes se sont annoncés à la France, au monde et aux livres d'histoire avec leur graffiti révolutionnaire taguant l'Arc de Triomphe.

"Les Gilets Jaunes vont gagner" était un slogan gazouillé dans le monde entier alors qu'ils allaient devenir la menace la plus grande, la plus organique, la plus dévouée et la plus véritablement révolutionnaire à laquelle tout pays occidental avait été confronté depuis 50 ans. C'était leur troisième semaine de protestation, et il n'y avait désormais plus de retour en arrière possible.

Le monde colonisé ne s'attendait pas à voir naître un véritable mouvement de résistance dans l'un des pires impérialismes de l'Occident moderne. Les Français étaient - beaucoup l'affirmaient - trop imbus d'eux-mêmes, trop gâtés, trop propagandés, etc., et pourtant, pendant les six mois suivants, chaque samedi était une zone de guerre dans toute la France. Et pourtant, pendant les six mois suivants, chaque samedi était une zone de guerre dans toute la France. La France était vraiment dans une situation révolutionnaire à l'époque, et c'était parce que le mode de vie français n'est pas aussi somptueux que les gens peuvent le penser.

Les Gilets jaunes n'ont pas supporté courageusement tout cela - au moins 11 000 arrestations, 1 000 prisonniers politiques, 5 000 manifestants grièvement blessés, 1 000 blessés graves, des dizaines de mutilés à vie et 11 morts - parce qu'ils ont un mode de vie luxueux.

Je ne sais pas ce qui est le pire : la répression exercée par le régime français ou la façon dont les médias occidentaux et les ONG ont dénigré et ignoré les bains de sang hebdomadaires, les gaz lacrymogènes et les arrestations massives. Les Gilets jaunes sont une réplique immédiate et permanente à tout Occidental qui prétend que ses gouvernements sont plus protecteurs de la démocratie et moins brutaux que ceux des pays non occidentaux. C'est l'un des trois grands héritages des Gilets jaunes.

La clé pour comprendre les Gilets Jaunes est la suivante, et elle est implicitement comprise par l'Européen moyen, totalement incomprise dans des endroits comme les États-Unis, et a été intellectuellement maîtrisée par les Gilets Jaunes d'avant-garde :

Depuis que le projet paneuropéen a été mis en ligne en 2009, il n'a fait qu'échouer. Prospérité, stabilité et démocratie - rien n'a été mis en œuvre. La France n'est plus vraiment la France - à moins que Bruxelles ne le dise - et elle ressemble de moins en moins à la France chaque jour qui passe, sous un système politique qui est en fait encore tout nouveau.

Les Gilets Jaunes ont donc vraiment attendu 10 ans avant de se manifester. Ils sont même arrivés après une décennie pleine de grands mouvements sociaux, car la première guerre de l'Union européenne n'était pas une guerre par procuration contre la Russie, mais la guerre sociale qu'elle a menée contre ses propres citoyens.

Le problème n'était pas seulement la grande récession de 2008, mais le fait que l'Union européenne/la zone euro était le seul bloc macroéconomique qui n'a mis en œuvre absolument aucun plan de relance majeur. Pire encore, sa réponse a été d'imposer de manière antidémocratique des politiques d'austérité d'extrême droite. Les Gilets jaunes étaient cette "classe ouvrière pauvre" cimentée par les changements de "Bruxelles", et leur adversaire était le "bloc bourgeois" hautement inégalitaire qui ne voyait le projet paneuropéen que dans la lueur arc-en-ciel d'un succès total.

Les Gilets jaunes ont réfuté l'insistance de l'anglosphère - dont les cultures sont toutes extrêmement conservatrices sur le plan politique - selon laquelle tous les groupes populistes en Occident sont nécessairement d'extrême droite. Dès décembre 2018, il était clair en France que les Gilets jaunes étaient imprégnés d'économie de gauche, d'anti-impérialisme et d'une conception non islamophobe et moderne d'un patriotisme sain. Cela explique leur taux d'approbation de près de 80 %, une popularité stupéfiante partout mais surtout dans une France devenue extrêmement cynique, en raison des échecs antidémocratiques du projet paneuropéen. .

Si l'on ne donne qu'un seul mot pour décrire les Gilets jaunes, je demande un trait d'union, s'il vous plaît : civisme. Le souci de leurs concitoyens et de la spirale descendante des masses non élites est ce qui a motivé toute révolution populaire, après tout.

Ces concepts simples, évidents et pro-communautaires sont interdits dans les grands médias occidentaux. Il n'y a pas de "classe de travailleurs pauvres" en France - il n'y a que des Français racistes, arriérés, paresseux et toujours en train de se plaindre. Il n'y a pas de "bloc bourgeois" - il n'y a qu'une élite de technocrates éclairés et méritants qui ont toutes les réponses pour décider à notre place de ce qui constitue la "réalité".

Ce sont véritablement les deux classes de l'Occident du 21e siècle - oubliez la "classe moyenne", car le projet paneuropéen a été (jusqu'à présent) le coup de grâce à ce que les Reaganomics/Thatcherism ont commencé. Comprendre pleinement la réalité actuelle des classes sociales de l'Occident et s'y opposer est la deuxième grande réalisation des Gilets Jaunes, mais bien sûr, on ne trouve pas de discussion sur les classes sociales dans les médias anglophones.

Cependant, il y a une autre réalisation qui est encore plus grande mais encore moins discutée, et probablement parce qu'elle nécessite une vue d'ensemble complète de la politique occidentale moderne, qui a commencé en 1789 avec la Révolution française anti-monarchie/anti-aristocrate/anti-privilège.

L'arrivée et la répression des Gilets Jaunes nous rappelle à tous l'échec indéniable du "libéralisme". Les Gilets Jaunes ne sont pas vraiment nouveaux, mais sont un véritable morceau de l'histoire révolutionnaire française transportée de 1848 à 1971 - la lutte d'aujourd'hui est la même que celle d'alors.

C'est une lutte contre le libéralisme toujours élitiste et son cortège : le parlementarisme oligarchique et antidémocratique, le chaos du marché libre, l'idéologie anti-gouvernementale résumée par les coupes d'austérité dans les services sociaux, et l'encouragement à la course au rat pour "devenir bourgeois". Les Gilets Jaunes ont ramené la France et l'Europe en 1848, lorsque la "2ème République" a rétabli la monarchie française et revendiqué le manteau de la "1ère République" révolutionnaire française. Le libéralisme a été installé pour la première fois et... a immédiatement prouvé qu'il était en proie à tous les problèmes décrits ci-dessus.

Le libéralisme a échoué depuis 1848, et les principes libéraux ("néolibéral" est plus couramment utilisé aujourd'hui, afin de se différencier du "libéralisme" originel discrédité) qui sous-tendent le projet paneuropéen ont échoué aujourd'hui. Ils échouent toujours. L'arrivée, la passion désespérée et la durabilité des Gilets jaunes en sont la preuve, et montrer l'hypocrisie, la brutalité et l'inefficacité du libéralisme toujours inégalitaire est la troisième et plus grande réalisation historique des Gilets jaunes.

Le libéralisme, tristement célèbre, ne promet à personne le droit à une existence décente. En 1848, Marx et d'autres socialistes ont démontré ces faits à propos des démocraties libérales occidentales - les Gilets Jaunes nous ont ramenés à ces vérités politiques et sociales inéluctables.

Pourquoi les Gilets Jaunes ont-ils "échoué" ? Tout simplement : Via la violence policière garantie, les amendes, les arrestations et les emprisonnements, le gouvernement français a effrayé la personne moyenne pour qu'elle ne manifeste pas. C'est pourquoi leurs protestations ont diminué - la peur d'une répression absolument certaine.

Cette peur a eu des conséquences dramatiques et durables : les Français sont passés du statut de nation la plus active politiquement en Occident à celui de nation apathique et non impliquée - typique des démocraties libérales occidentales. L'apathie qui a entouré la réélection d'Emmanuel Macron cette année était tout à fait atypique pour la France, mais la nation a vu très clairement que rien ne pouvait arrêter la volonté des 1% et de leurs lèches-bottes fanatiques du "bloc bourgeois".

Les Gilets jaunes ont défilé pour commémorer leur 4e anniversaire, mais vous n'en avez probablement pas entendu parler. Vous n'avez probablement pas entendu qu'ils défilent tous les samedis depuis le début de la "saison 2" en octobre 2021, après une pause de 1,5 an due au coronavirus - une pause qu'aucun dirigeant mondial n'a embrassé avec plus de joie et de soulagement que l'embastillé Emmanuel Macron. Cependant, le black-out médiatique a en réalité commencé en juin 2020.

La France n'est plus dans une situation révolutionnaire, mais les Gilets jaunes ne sont pas partis. Le citoyen moyen a rangé son gilet jaune réfléchissant là où la loi l'autorise - dans la voiture - mais le réseau, les relations et les expériences créés par le mouvement sans précédent des Gilets jaunes garantissent qu'ils reviendront un jour (et promettent une révolution pour tout faire péter).

Et ils reviendront - l'histoire du libéralisme occidental a prouvé à maintes reprises que le droit de la personne moyenne à vivre décemment ne sera jamais garanti.

Article traduit sur The Saker

01 novembre 2022

AVERTISSEMENT - 2023 s'annonce chaud sur le front alimentaire !

Il y a plusieurs années, Donald Trump avait prévenu qu'elle allait arriver. Aujourd'hui, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations unies, David Beasley, affirme qu'elle est arrivée et décrit la déstabilisation des pays résultant de la famine.

"Une tempête parfaite au sommet d'une tempête parfaite", a récemment déclaré Beasley, a atteint notre porte. Les deux gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Europe ont pété et sont devenus inutilisables pour de bon. Les prix de l'énergie ont atteint des sommets. Les engrais sont trop chers pour les agriculteurs - s'ils peuvent même en trouver.

L'économie mondiale telle que nous la connaissons actuellement est à bout de souffle. Et M. Beasley souhaite que la classe des milliardaires, ainsi que certains pays riches du Golfe, fassent tout ce qu'ils peuvent pour éviter une pénurie alimentaire généralisée l'année prochaine.

"Sinon, ce sera le chaos dans le monde entier", a prévenu M. Beasley lors d'une interview accordée à l'Associated Press (AP)

Il y a cinq ans et demi, lorsque M. Beasley a été nommé à son poste actuel, seulement 80 millions de personnes dans le monde étaient menacées de famine. Puis ce chiffre a grimpé à 135 millions. Puis il a doublé pour atteindre environ 276 millions de personnes en raison de l'escroquerie du coronavirus.

Aujourd'hui, 345 millions de personnes, soit plus que la population totale des États-Unis, risquent de mourir de faim suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"Parmi elles, 50 millions de personnes dans 45 pays frappent à la porte de la famine", explique M. Beasley.

"Si nous n'atteignons pas ces personnes, vous aurez la famine, la déstabilisation des nations comme nous ne l'avons jamais vu en 2007-2008 et 2011, et vous aurez une migration de masse. Nous devons réagir maintenant."

L'ONU affirme que le monde vit désormais dans "un état permanent d'urgence humanitaire".

Selon le président de l'Assemblée générale des Nations unies, Csaba Korosi, le monde vit désormais, "semble-t-il, dans un état permanent d'urgence humanitaire."

Les conflits et les crises humanitaires, a ajouté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, sont désormais si importants que le déficit de financement des appels humanitaires est le plus élevé qu'il ait jamais été, à 32 milliards de dollars.

La guerre en Ukraine a amplifié la crise en bloquant les expéditions de céréales en provenance d'Ukraine, une nation qui produirait assez de produits alimentaires pour alimenter 400 millions de personnes.

La Russie, deuxième exportateur mondial d'engrais, est également un grand producteur alimentaire, tout comme l'Ukraine. Si ces deux nations n'exportent pas normalement, alors des millions de personnes vont mourir de faim.

Ensuite, il y a l'inflation, qui prive de nombreuses familles de la classe moyenne qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Les personnes les plus pauvres ont été particulièrement touchées par les mesures de confinement de la grippe Fauci, qui les ont "dévastées économiquement", selon M. Beasley.

"Avec la crise des engrais à laquelle nous sommes confrontés en ce moment, avec les sécheresses, nous sommes confrontés à un problème de prix des aliments en 2022", a ajouté Beasley. "Cela a créé des ravages dans le monde entier".

"Si nous ne prenons pas le dessus rapidement - et je ne veux pas dire l'année prochaine, je veux dire cette année - vous aurez un problème de disponibilité alimentaire en 2023. Et ça va être l'enfer."

En d'autres termes, l'enfer sur terre est ce qui nous attend en 2023 en dehors d'un miracle. Même si les interventions réclamées par Beasley se concrétisent, cela ne suffira pas à contenir ce qui s'annonce comme les quatre chevaux de l'Apocalypse chevauchant avec abandon.

"Nous devons faire circuler ces engrais, et nous devons le faire rapidement", a ajouté M. Beasley dans un appel à l'aide passionné. "La production asiatique de riz est dans un état critique en ce moment. Les semences sont dans le sol."

Plus de 70 % de la population en Afrique est alimentée par 33 millions de petites exploitations familiales qui ont désespérément besoin d'engrais pour atteindre la récolte. Selon l'ONU, "il nous manque plusieurs milliards de dollars pour les engrais".

  • Les mondialistes utilisant la faim comme une arme, la violence croissante dans les villes dirigées par les démocrates dans toute l'Amérique explosera lorsque les gens réaliseront que la chaîne alimentaire qu'ils connaissaient ne reviendra jamais

Pourtant, la guerre des mondialistes contre l'humanité se poursuit, avec tous ces objectifs de la "bonne réinitialisation" presque hors de portée, alors que les mondialistes inaugurent leur avenir anti-vie, considérant la race humaine comme un "fardeau" que la planète sera incapable de loger et d'alimenter convenablement dans les années à venir, alors qu'ils poussent à la dépopulation.

La vision sombre des globalistes du monde est parfaitement illustrée par ce nouveau reportage de MSN intitulé "La chaîne alimentaire entière a commencé à s'effondrer, les scientifiques nous avertissent". Ce reportage n'a même pas pris la peine d'enquêter sur ce qui a été rapporté comme étant la destruction INTENTIONNELLE et EN COURS de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire par les globalistes qui poussent à transformer notre monde en quelque chose de bien plus sinistre que ce que les êtres humains libres méritent dans leur propre "grande réinitialisation", avec le système d'approvisionnement alimentaire américain frappé par un désastre après l'autre au cours des dernières années.

Comme Susan Duclos l'avait correctement souligné dans le titre de cet article de l'ANP du 18 août : "Les Américains à une crise de la famine - Les chances que tant de problèmes de la chaîne d'approvisionnement alimentaire se produisent en même temps sont tellement astronomiques qu'elles sont impossibles... à moins que ce ne soit à dessein". Quelles sont les probabilités ?

Et comme Mac Slavo l'a souligné dans ce récent article sur le site SHTF Plan, ces "attaques" flagrantes contre notre chaîne d'approvisionnement alimentaire continuent de se produire, et avec les agriculteurs bizarrement ciblés par la cabale mondialiste, comme cet article de Zero Hedge l'a signalé, sans alimentation, il n'y a pas de vie. C'est ce que veulent les mondialistes ? Si oui, l'Amérique suggère qu'ils commencent par eux-mêmes. De cette histoire.. :

Le monde est maintenant confronté à une catastrophe alimentaire causée par l'homme. Elle atteint des niveaux de crise...

Les politiques actuelles dans de nombreuses régions du monde donnent la priorité au changement climatique pour réaliser une nouvelle donne verte. Dans le même temps, ces politiques contribueront à ce que des enfants meurent de malnutrition sévère en raison de systèmes alimentaires défaillants, avec des pénuries alimentaires et d'eau, du stress, de l'anxiété, de la peur et une exposition à des produits chimiques dangereux.

Une pression négative accrue sur les agriculteurs et le système alimentaire ne peut que provoquer une catastrophe. Le système immunitaire de nombreuses personnes, notamment des enfants, a perdu sa résilience et s'est trop affaibli, avec des risques élevés d'intoxication, d'infections, de maladies non transmissibles et infectieuses, de décès et d'infertilité.

Les agriculteurs néerlandais, dont beaucoup seront confrontés à une crise du coût de la vie après 2030, ont tiré un trait. Ils sont soutenus par un nombre croissant d'agriculteurs et de citoyens du monde entier.

Ce ne sont pas les agriculteurs qui sont les plus gros pollueurs de l'environnement, mais les industries qui fabriquent les produits nécessaires à une révolution technocratique vers l'énergie verte, l'extraction de données et l'intelligence artificielle. Plus les plans du Forum économique mondial (WEF) sont mis en œuvre par les politiciens, plus les inégalités se creusent et plus les conflits se multiplient dans le monde.

La forte révolte des agriculteurs aux Pays-Bas est un appel à une transition urgente vers un monde orienté vers les personnes, libre et sain, avec des aliments nutritifs cultivés et récoltés dans le respect des processus naturels. La coopération des gens ordinaires dans le monde entier est en hausse pour empêcher une catastrophe de famine de masse causée par le plan du scientisme et de la technocratie pour diriger et contrôler le monde par des scientifiques et des élites non élus.

Alors que la destruction intentionnelle et bien réelle de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire se déroule sous nos yeux, alors que les mondialistes s'empressent de mettre en place leur grande réinitialisation tyrannique qui ressemble terriblement à certaines des dictatures les plus brutales de l'histoire, il est sage de garder les yeux fixés sur ce qui se passe actuellement dans le monde. Car comme Susan Duclos l'a prévenu dans cet article de la PNA du 13 septembre, l'Amérique n'est qu'à un événement près d'une catastrophe alimentaire irréversible qui serait sûrement instrumentalisée par Biden et les Démocrates.

Biden étant sûr d'utiliser un tel "événement" pour instaurer la loi martiale en Amérique, les mondialistes cherchant à trouver n'importe quel moyen de mettre en place leur "jeu final", imaginez une violence sanctionnée par l'État et exercée sur le peuple américain, en plus de ce que Zero Hedge met en garde dans ce tout nouvel article écrit par Michael Snyder intitulé "La violence en Californie atteint des niveaux épidémiques alors que notre société se détériore rapidement tout autour de nous".

Et pour en revenir à la boucle, avec une telle violence qui est un signe de l'effondrement de l'Amérique et un signe que les choses vont continuer à s'emballer complètement si nous restons sur le même chemin que Biden et les démocrates, la possibilité très réelle que les circonstances s'aggravent encore plus existe avec l'alimentation absolument nécessaire à la survie humaine et l'alimentation faisant l'objet d'une attaque généralisée par les mondialistes qui poussent au chaos.

C'est pourquoi nous continuons donc à servir au mieux nos familles et nos proches en faisant des réserves maintenant, tant que c'est encore possible, alors que les mondialistes sont dans la "phase de mise à mort du plan de dépeuplement de leur nouvel ordre mondial", comme le souligne cet article du 15 septembre sur The Expose, et que nous apprenons chaque jour quelque chose de nouveau qui a un impact sur la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Et comme l'eau potable (ou d'autres liquides) est quelque chose que nous DEVONS absolument avoir pour survivre, nous allons commencer ici même avec quelques options de stockage et de traitement de l'eau qui pourraient faire la différence entre la vie et la mort dans un scénario de catastrophe.

  • La crise alimentaire de 2023 sera bien pire que ce que la plupart des gens osent imaginer

J'essaie de tirer la sonnette d'alarme à ce sujet aussi fort que possible. La crise alimentaire mondiale ne cesse de s'intensifier, et les choses vont vraiment empirer en 2023.  Comme vous le verrez ci-dessous, les deux tiers de la production européenne d'engrais ont déjà été arrêtés, les problèmes de devises causent d'énormes maux de tête aux nations pauvres qui doivent importer des produits alimentaires, les modèles météorologiques mondiaux continuent d'être complètement fous et la grippe aviaire tue des millions et des millions de poulets et de dindes sur toute la planète.  Pour couronner le tout, la guerre en Ukraine va restreindre le flux des exportations de produits agricoles et d'engrais de cette partie du monde pendant longtemps encore, car la fin de la guerre n'est pas en vue.  En substance, nous sommes confrontés à une "tempête parfaite" pour la production alimentaire mondiale, et cette "tempête parfaite" ne fera qu'empirer dans les mois à venir.

La faim dans le monde est en hausse depuis des années, et le Programme alimentaire mondial des Nations unies nous avertit que nous nous dirigeons vers "une nouvelle année de faim record"...

    Le monde risque de connaître une nouvelle année de famine record, car la crise alimentaire mondiale continue de plonger un nombre croissant de personnes dans une situation de famine grave, avertit le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies dans un appel à une action urgente pour s'attaquer aux causes profondes de la crise actuelle, à l'approche de la Journée mondiale de l'alimentation du 16 octobre.

    La crise alimentaire mondiale est une confluence de crises concurrentes - causées par des chocs climatiques, des conflits et des pressions économiques - qui a fait passer le nombre de personnes souffrant de faim sévère dans le monde de 282 millions à 345 millions au cours des seuls premiers mois de 2022. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a revu à la hausse ses objectifs en matière d'aide alimentaire afin d'atteindre un nombre record de 153 millions de personnes en 2022 et, à la mi-année, il avait déjà fourni une assistance à 111,2 millions de personnes.
Mais comme je ne cesse de le répéter, ce n'est que le début.

À terme, des milliards de personnes n'auront pas assez à manger de façon régulière.

De toutes mes années, je n'ai jamais vu la faim se répandre aussi rapidement.  En fait, un grand nombre de personnes sont actuellement menacées de famine dans l'arrière-cour des États-Unis...
    Les Nations unies signalent que la faim dans l'un des plus grands bidonvilles d'Haïti atteint des niveaux catastrophiques, alors que la violence des gangs et les crises économiques poussent le pays au "point de rupture".

    Selon l'ONU, près de 20 000 personnes vivant dans le quartier pauvre de Cité Soleil ont un accès dangereusement limité aux
produits alimentaires et risquent de mourir de faim,

    Dans l'ensemble d'Haïti, près de cinq millions de personnes luttent contre la malnutrition.

    "Haïti est confronté à une catastrophe humanitaire", a déclaré un haut fonctionnaire de l'ONU.
Mais la plupart des Occidentaux ne s'en soucieront pas tant qu'ils ne souffriront pas eux-mêmes de la faim.

Malheureusement, ce jour pourrait être beaucoup plus proche que ce que beaucoup de gens ont jamais imaginé.

À l'heure actuelle, les deux tiers de la capacité de production d'engrais en Europe ont déjà été fermés en raison de la hausse vertigineuse du prix du gaz naturel...
    La crise des engrais en Europe s'aggrave : plus des deux tiers des capacités de production ont été arrêtées en raison de la flambée des prix du gaz, ce qui menace les agriculteurs et les consommateurs bien au-delà des frontières de la région.

    La pression exercée par la Russie sur les livraisons de gaz à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou porte préjudice aux industries de toute l'Europe. Mais les fabricants d'engrais sont particulièrement touchés, car le gaz est à la fois une matière première essentielle et une source d'énergie pour le secteur.

Il n'y aura tout simplement pas assez d'engrais pour les agriculteurs européens en 2023.

Et il n'y en aura pas assez pour tous ceux qui dépendent de la production d'engrais en Europe.

C'est un problème très grave, car sans engrais, nous ne pourrions alimenter qu'environ la moitié de la planète.

Voulez-vous vous porter volontaire pour faire partie de ceux qui ne reçoivent pas assez de produits alimentaires ?

Pendant ce temps, la flambée du dollar américain cause d'immenses maux de tête aux importateurs de produits alimentaires du monde entier...

    Au Ghana, les importateurs mettent en garde contre les pénuries à l'approche de Noël. Des milliers de conteneurs chargés de denrées alimentaires se sont récemment entassés dans les ports du Pakistan, tandis que les boulangers privés d'Égypte ont augmenté le prix du pain après que certaines minoteries ont manqué de blé parce qu'il était bloqué à la douane.

    Partout dans le monde, les pays qui dépendent des importations de denrées alimentaires sont aux prises avec une combinaison destructrice de taux d'intérêt élevés, d'une envolée du dollar et de la hausse des prix des produits de base, qui érode leur capacité à payer des biens dont le prix est généralement libellé en billets verts. Dans de nombreux cas, la diminution des réserves de devises étrangères a réduit l'accès aux dollars, et les banques sont lentes à débloquer les paiements.
La valeur du dollar américain s'est envolée parce que la Réserve fédérale a augmenté les taux d'intérêt.

Lorsque la valeur du dollar augmente, les pays pauvres doivent payer beaucoup plus cher leurs produits alimentaires dans leur monnaie locale.

La Réserve fédérale aggrave donc la crise alimentaire mondiale en augmentant les taux.

Mais elle va continuer à le faire de toute façon.

Dans le même temps, les modèles météorologiques mondiaux continuent de se détraquer complètement.

Cet été, nous avons assisté à la pire sécheresse de l'histoire de la Chine, l'Europe a subi la pire sécheresse depuis 500 ans et l'ouest des États-Unis a continué à souffrir de la pire méga-sécheresse pluriannuelle depuis au moins 1 200 ans.

Inutile de dire que toute cette sécheresse est absolument dévastatrice pour la production agricole.

Selon le Washington Post, "plus de 80 % des États-Unis sont actuellement confrontés à des conditions de sécheresse troublantes".  Au centre du pays, cela a provoqué une crise horrible pour le trafic de barges le long du fleuve Mississippi...
    L'industrie des barges est très importante. Elle est cruciale pour le transport de l'aluminium, du pétrole, des engrais et du charbon, notamment sur le fleuve Mississippi et ses affluents. Environ 60 % des céréales et 54 % du soja destinés à l'exportation des États-Unis sont transportés par la noble barge. Les barges touchent également plus d'un tiers de notre charbon exporté.

    À l'heure actuelle, le secteur de la batellerie - et tous ceux d'entre nous qui dépendent de ses produits - est en crise. Les niveaux d'eau du bassin du fleuve Mississippi sont à leur point le plus bas depuis plus de dix ans.
La semaine dernière, environ 2 000 barges ont été frappées à un moment donné.

Malheureusement, des conditions très sèches sont attendues "au cours des prochaines semaines", et les choses ne devraient donc pas s'améliorer de sitôt...
    Les faibles niveaux d'eau et le dragage ont interrompu le trafic des barges se dirigeant vers le nord et le sud sur le Mississippi la semaine dernière. À un moment donné, plus de 100 remorqueurs et 2 000 barges étaient bloqués en attente. La section bloquée du fleuve, entre la Louisiane et le Mississippi, a rouvert lundi. Le trafic est limité à un seul sens, selon le quartier-maître Jose Hernandez, des garde-côtes américains.

    C'est certainement mieux que la circulation à sens unique, mais on s'attend à ce que le Mississippi devienne encore plus aride. Lisa Parker, représentante de l'U.S. Army Corps of Engineers, a déclaré à FreightWaves que des conditions plus sèches sont attendues au cours des prochaines semaines. Le fleuve engloutit actuellement des réserves d'eau, a ajouté Mme Parker, mais ces réserves finiront par s'épuiser.
En raison de cette crise, les tarifs de transport des marchandises par barge ont atteint des sommets, et nous pourrions voir des quantités massives de produits agricoles pourrir avant d'arriver aux consommateurs...
    Étant donné que de nombreuses barges sont bloquées et ne peuvent pas bouger du tout, les prix des barges seraient en hyperinflation. À l'heure où nous écrivons ces lignes, le prix le plus élevé affiché par tonne en USD est de 90,44 $. Avant cette flambée massive, il fallait compter moins de 10 dollars pour transporter une tonne de marchandises.

    La grande majorité des tas de haricots et autres produits agricoles désormais échoués étaient destinés aux grands terminaux d'exportation du Golfe du Mexique. Bien qu'au moins une partie d'entre eux semblent être couverts et ventilés, combien de temps vont-ils vraiment durer avant de se gâter ?
Dans un autre ordre d'idées, nous continuons à voir les crabes mourir à un rythme effarant.

En fait, on rapporte maintenant que la récolte hivernale de crabe des neiges en Alaska a été suspendue parce que la population de crabes a connu un déclin catastrophique...

    Les autorités de l'Alaska ont annulé plusieurs pêches de crabe dans un effort de conservation qui a provoqué une onde de choc dans l'industrie de la pêche au crabe de la région.

    Les autorités ont annulé la récolte automnale de crabe royal rouge de Bristol Bay et, pour la première fois, elles ont également suspendu la récolte hivernale de crabe des neiges, selon plusieurs rapports.

    Cette décision fait suite à une forte diminution récente de la population de ces animaux. Les données d'une enquête de la NOAA sur l'est de la mer de Béring montrent un déclin de 92 % de l'abondance globale du crabe des neiges entre 2018 et 2021, a confirmé le département de la pêche et de la chasse de l'Alaska à USA TODAY. Un déclin de 83 % s'est produit de 2018 à 2022, car certains petits crabes sont entrés dans la population en 2022, selon la Division of Commercial Fisheries du département.
Et grâce à la pandémie mondiale de grippe aviaire, les oiseaux continuent eux aussi de mourir en nombre stupéfiant.

Si vous pouvez le croire, près de 100 millions de poulets et de dindes ont déjà été décimés pendant cette pandémie rien qu'aux États-Unis et en Europe, et les experts préviennent que cette pandémie ne fera que s'intensifier maintenant que le temps froid arrive.

Ceux d'entre vous qui sont allés à l'épicerie dernièrement savent déjà que les prix des œufs, des poulets et des dindes ont atteint des niveaux absolument fous.  À ce stade, les prix sont si élevés qu'une enquête récente a révélé qu'un Américain sur quatre prévoit de ne pas fêter Thanksgiving cette année afin d'économiser du fric...
    Un Américain sur cinq n'est pas sûr de pouvoir couvrir les coûts de Thanksgiving cette année, et un sur quatre prévoit de le sauter pour économiser de l'argent, selon une récente enquête de Personal Capital.

    L'état des affaires économiques dans l'Amérique du président Joe Biden affecte les projets de vacances des Américains. Selon l'enquête, un quart des Américains prévoient de ne pas passer Thanksgiving cette année pour économiser de l'argent, et un sur cinq "doute d'avoir assez d'argent pour couvrir les coûts de Thanksgiving cette année".

    Plus précisément, un tiers d'entre eux s'attendent à ce que leur dîner de Thanksgiving 2022 soit "plus petit", et 45 %, dans l'ensemble, ont déclaré être "financièrement stressés" par Thanksgiving.
Oui, les choses vont déjà si mal.

Mais selon Joe Biden, tout va très bien.  En fait, il dit que "notre économie est forte comme l'enfer"...
    Ce commentaire a été fait lors d'une conversation avec un journaliste dans un Baskin Robbins à Portland, dans l'Oregon, qui a demandé au président s'il s'inquiétait de la force du dollar américain dans un contexte d'inflation croissante.

    Avec un cornet de glace aux pépites de chocolat à la main, Biden a répondu : "Je ne suis pas inquiet de la force du dollar. Je suis préoccupé par le reste du monde. Notre économie est forte comme l'enfer."
Vous le croyez, n'est-ce pas ?

Nos dirigeants voudraient nous faire croire que tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce moment ne sont que temporaires et qu'un nouvel âge d'or de paix et de prospérité est à portée de main.

Mais si c'est vrai, pourquoi sont-ils si désireux de nous faire manger des insectes ?

Une quantité énorme de temps, d'énergie et de ressources est investie dans une campagne visant à promouvoir les insectes comme l'une des solutions à la crise alimentaire mondiale qui se développe rapidement.

Mais je n'ai pas l'intention de manger des insectes, et je suis sûr que vous non plus.

Malheureusement, il n'y aura pas assez de produits alimentaires pour tous les habitants de la planète en 2023, et des millions et des millions d'individus souffrant profondément seront bientôt désespérément affamés.

Ils peuvent pousser à manger des insectes autant qu'ils le veulent, mais cela ne va pas résoudre nos problèmes.  Pour l'instant, ils n'ont absolument aucune solution qui empêchera un grand nombre de personnes de mourir de faim pendant les années difficiles qui sont devant nous.
🇳🇱 L'agenda du WEF est en plein essor : Des centaines d'écoles aux Pays-Bas ont lancé une campagne visant à présenter aux enfants de 10 à 12 ans les vers de farine et les insectes comme un substitut de viande "durable". L'objectif est de provoquer des "changements de comportement par le biais d'enfants sans préjugés". pic.twitter.com/jiQTbvzTFZ - Eva Vlaardingerbroek (@EvaVlaar) 15 octobre 2022

  • La crise alimentaire mondiale vient de prendre une ampleur considérable

Il semble que la crise alimentaire mondiale qui a commencé en 2022 va passer à un tout autre niveau en 2023.  Comme je l'ai documenté sur mes sites Web, les réserves mondiales de produits alimentaires sont de plus en plus restreintes depuis des mois.  Des sécheresses historiques ont paralysé la production alimentaire dans tout l'hémisphère nord, les pays pauvres utilisent beaucoup moins d'engrais en raison de leur coût exorbitant, et la guerre en Ukraine a restreint le flux des exportations agricoles de l'un des greniers les plus importants de la planète.  Heureusement, un accord signé en juillet avait permis à des centaines de navires chargés de précieuses céréales de traverser sans encombre la zone de guerre.  Mais maintenant cet accord est complètement mort et les Russes ont repris leur blocus des ports ukrainiens...
    La Russie a repris son blocus des ports ukrainiens dimanche, interrompant les exportations de céréales dont le besoin est urgent vers les régions affamées du monde, dans ce que le président Biden a appelé un acte "vraiment scandaleux".

    M. Biden, qui s'exprimait à Wilmington, dans l'État de New York, a prévenu que la faim dans le monde pourrait s'aggraver en raison de la suspension par la Russie d'un accord conclu sous l'égide des Nations unies pour permettre le passage en toute sécurité des navires transportant des céréales en provenance d'Ukraine, l'un des greniers à blé du monde.

    "C'est vraiment scandaleux", a déclaré M. Biden samedi. "Ce qu'ils font n'a aucun mérite. Les Nations unies ont négocié cet accord et cela devrait s'arrêter là."
Alors pourquoi les Russes ont-ils fait cela ?

Est-ce simplement parce qu'ils ont décidé d'être méchants ?

Non, c'est parce que les Ukrainiens (avec l'aide de leurs alliés occidentaux) ont stupidement décidé d'attaquer la flotte russe de la mer Noire avec un groupe de drones...
    Quelques heures plus tard, un communiqué du ministère des affaires étrangères à Moscou a déclaré : "La partie russe ne peut pas garantir la sécurité des cargos secs civils qui participent à l'"initiative de la mer Noire" et suspend sa mise en œuvre à partir d'aujourd'hui pour une période indéterminée."

    Il a précisé que cette démarche était "en lien avec les actions des forces armées ukrainiennes, qui étaient dirigées par des spécialistes britanniques" et que ces actions "étaient dirigées... contre les navires russes qui assuraient le fonctionnement dudit corridor humanitaire".

    Moscou a affirmé que 16 drones aériens et maritimes avaient été détruits, et que seul un dragueur de mines avait subi des dommages.
Que pensaient-ils qu'il allait se passer ?

Croyaient-ils vraiment que les Russes allaient rester à l'écart et permettre aux Ukrainiens de vendre leurs céréales au reste du monde après l'attaque de leurs navires ?

Ce n'est pas ainsi que fonctionne le monde réel.

Depuis la signature de l'accord en juillet, plus de 9 millions de tonnes de céréales ont quitté les ports ukrainiens en toute sécurité.

Aujourd'hui, cet accord est mort, et cela va encore aggraver notre crise alimentaire qui s'aggrave rapidement.

En ce moment même, des dizaines de millions de personnes dans les pays pauvres du monde entier sont au bord de la famine...
     En effet, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture indique que la guerre en cours en Ukraine a amené 70 millions de personnes au bord de la famine. En outre, la guerre a également affecté l'approvisionnement alimentaire de 345 autres millions de personnes. Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations unies, David Beasley, a récemment déclaré : "Il est incroyablement troublant que 50 millions de ces personnes dans 45 pays souffrent de malnutrition très aiguë..." Selon M. Beasley, depuis que la Russie a envahi son voisin le 24 février, la flambée des prix des aliments, du carburant et des engrais a rapproché 70 millions de personnes de la famine.
À mesure que les pénuries s'intensifient et que les prix des denrées alimentaires s'envolent, des troubles vont inévitablement éclater un peu partout sur la planète.

Par exemple, il suffit de voir ce qui se passe déjà en Tunisie...
    Ces dernières semaines, les Tunisiens ont été confrontés à une flambée des prix des denrées alimentaires et à des pénuries de produits de base, menaçant de transformer le mécontentement qui couvait dans ce pays d'Afrique du Nord - berceau des manifestations du printemps arabe - en une agitation de plus grande ampleur.

    Le sucre, l'huile végétale, le riz et même l'eau en bouteille disparaissent périodiquement des supermarchés et des épiceries. Les gens font la queue pendant des heures pour obtenir ces produits alimentaires de base qui ont longtemps été subventionnés et qui sont désormais de plus en plus souvent disponibles sous forme de rations uniquement. Lorsqu'ils apparaissent dans les rayons, de nombreuses personnes n'ont pas les moyens de payer le prix exorbitant de ces produits.
Malheureusement, ce n'est que le début.

Ici, aux États-Unis, les conditions sont certainement bien meilleures qu'en Tunisie, mais plusieurs facteurs pourraient entraîner une détérioration significative de notre situation dans les mois à venir.

Tout d'abord, près de 75 % des régions où le blé d'hiver est cultivé aux États-Unis souffrent actuellement d'au moins un certain niveau de sécheresse...
    La Niña est revenue pour le 3e hiver consécutif, permettant des conditions plus sèches que la moyenne dans toute la zone de culture américaine. Certains agriculteurs ont déclaré à Bloomberg que les conditions sont si sèches que "les engrais s'évaporent du sol et que les plantes ont du mal à sortir du sol".

    Les chances s'accumulent pour que la saison de croissance de cet hiver dans le Midwest soit mauvaise. Les dernières données gouvernementales montrent que la sécheresse s'intensifie dans la moitié ouest des États-Unis.

    En ce qui concerne le blé d'hiver, près de 75 % des zones de culture sont en situation de sécheresse, soit le niveau le plus élevé depuis des décennies.
Deuxièmement, une grève potentielle des cheminots menace de causer de graves problèmes de chaîne d'approvisionnement dans toute l'Amérique à partir du mois prochain.

Espérons que cette grève ne se concrétise pas, car elle perturberait réellement le flux de marchandises à travers le pays tant qu'elle durera.

Troisièmement, il semble que l'ensemble du monde occidental pourrait être confronté à des pénuries temporaires de carburant diesel dans les mois à venir.  Pour en savoir plus à ce sujet, veuillez consulter mon récent article intitulé : "Une pénurie catastrophique de diesel risque de dévaster les économies occidentales en 2023".

Ces derniers problèmes ne font que s'ajouter à la liste croissante des problèmes rencontrés par l'industrie alimentaire.  Selon Miguel Patricio, PDG de Kraft Heinz, la hausse des prix et les maux de tête de la chaîne d'approvisionnement devraient continuer à nous accompagner dans un avenir prévisible...
    Selon Miguel Patricio, PDG de Kraft Heinz, la hausse de l'inflation et les problèmes d'approvisionnement traversent l'industrie alimentaire, obligeant les entreprises à adopter de nouvelles stratégies pour tout, de la production à la promotion en passant par l'emballage.

    Et il ne voit pas la fin de ces problèmes de sitôt.

    "Nous avons déjà augmenté les prix prévus cette année, mais je prévois que l'année prochaine, l'inflation se poursuivra et que, par conséquent, nous aurons d'autres séries d'augmentations de prix", a déclaré M. Patricio dans une interview accordée à CNN Business.
Mais tandis que nous devons faire face à des prix nettement plus élevés et à des pénuries occasionnelles, les habitants des pays pauvres de l'autre côté de la planète vont littéralement essayer de trouver de quoi alimenter leur famille.

Les Nations unies nous ont déjà prévenus que des "famines multiples" étaient probables en 2023, et chaque jour qui passe voit augmenter le nombre de personnes au bord de la famine.

Il s'agit d'une crise mondiale qui ne disparaît pas, et grâce aux nouveaux développements en Ukraine, elle vient d'empirer.

Article traduit sur Food Supply News, End Of The American Dream et The Economic Collapse