Alors que les ressources naturelles s'épuisent, les Français font d'avantage de "Récup" en revendant ou donnant tout ce qui ne sert plus ou achetant de l'occasion. Le fait de faire de la "Récup" vous fera des économies et un geste pour la planète
Électroménager, alimentation, voiture, vêtements. de plus en plus de Français changent leur manière de consommer. Que ce soit par nécessité économique ou par conviction environnementale, ils n'ont jamais autant acheté d'occasion, réparé, recyclé. Cette révolution, qui ne fait pas de bruit, touche tous les milieux, toutes les tranches d'âge, les urbains comme les ruraux.
Pendant un an, enquête sur ces nouvelles pratiques que la crise économique et sanitaire renforce encore. Comment font ces Français pour vivre mieux en dépensant moins ?
Clélia et Rudy, la trentaine, vivent et travaillent à Bordeaux (Gironde). Ils gagnent correctement leur vie mais se sont lancés un défi : ne plus rien acheter de neuf afin de réduire leur impact sur l'environnement. Pour y parvenir ils utilisent chaque jour les applications anti-gaspi 'To Good to Go' pour se nourrir et 'Geev' pour donner gratuitement les objets dont ils n'ont plus besoin plutôt que de les jeter.
Une application qui a déjà séduit plus de deux millions d'utilisateurs en trois ans. Philippe et Marie-Hélène vivent dans le pays de Gex face à la Suisse. Lui gagnait 12 000 euros par mois avant de faire brutalement faillite. Parents de cinq enfants, ils ont dû vendre tous leurs biens pour régler leurs dettes. Marie-Hélène fait maintenant des heures de ménage, c'est le seul revenu fixe du couple.
Désormais ils troquent, recyclent, récupèrent et la famille ne ressent pas ce changement comme un déclassement mais comme l'opportunité d'une vie plus sereine, recentrée sur l'essentiel.
Marie, 54 ans, a quitté Paris pour un environnement moins stressant. Elle s'est installée en Provence. Cette jeune grand-mère a décidé de transformer sa résidence secondaire en chambre d'hôtes, sans rien dépenser. Marie a aussi choisi d'enseigner à ses clients les méthodes pour consommer sans gaspiller et limiter les déchets. Cette reine du 'Do It Yourself' arrivera-t-elle à donner suffisamment d'ampleur à son projet pour que son mari qui travaille encore dans la capitale, puisse la rejoindre définitivement ?
Vincent, 34 ans, a décidé de créer son business grâce à la récup'. Sur le site 'Le Bon Coin' il a trouvé la perle rare : une grande propriété dans le Perche à 150 km de Paris pour 125 000 euros. Aujourd'hui sa maison est son outil de travail ! Meublée entièrement avec des meubles récupérés ou achetés d'occasion, Vincent en a fait un lieu unique qu'il loue pour des réceptions ou des mariages. Ses clients sont séduits. Quels sont ses secrets pour faire du chic avec un mini-budget ?
De nouvelles applications et de nouvelles enseignes accompagnent cette révolution douce. Mais la plus ancienne et la plus connue, c'est 'Le Bon Coin'. Pendant la crise sanitaire, ce site qui est aujourd'hui l'un des préférés des Français, a enregistré des records de fréquentation.
Pour Antoine Jouteau, son patron, le phénomène s'explique : ses utilisateurs récupèrent en moyenne cinq cents euros de pouvoir d'achat par an et d'après lui le marché de l'occasion devrait rapidement supplanter celui du neuf. Surfant sur cette tendance, une nouvelle génération d'entrepreneurs émerge, ils ont un point commun : ils cherchent à donner du sens à leur business.
Vincent Justin, 46 ans, travaillait auparavant dans le luxe. Il a inventé un nouveau concept de magasins pour lutter contre le gaspillage alimentaire à grande échelle.
Déco design et prix cassés, ses six épiceries baptisées 'Nous antigaspi', réparties en Bretagne et à Paris, proposent tous les produits de la grande distribution et des petits producteurs jusqu'à 30 % moins chers. Vincent négocie même pour offrir à ses clients des produits d'exception, toujours à prix plancher, comme des magrets de canard ou de la viande des Grisons, jusque-là inabordables pour certains foyers. En faisant ses courses chez lui, une famille réalise en moyenne deux cents euros d'économie par mois. Il compte prochainement ouvrir cinquante nouveaux points de vente à travers la France.
À plus petite échelle, Benoît et Francesco, garagistes, ont créé Carisco, un atelier de mécanique en banlieue parisienne où l'on peut réparer soi-même sa voiture. Faire une vidange, changer des plaquettes de freins, avec les bonnes explications, c'est à la portée de tous et cela permet de diviser sa facture par deux. Leur garage ne désemplit pas, ouvert même le week-end, leurs clients adorent s'y retrouver autour d'un barbecue. Financièrement, c'est une bonne affaire pour tout le monde, avec la convivialité en plus.
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