OUT OF FUEL et quand la panique provoque des pénuries - Lorsqu'il y a grève et blocages annoncés dans les raffineries et dépôts de carburants, c'est simple : les gens cèdent à la panique en prenant d'assaut les stations-services formant des files d'attente monstrueuses pouvant déborder sur les routes provoquant des bouchons et cela peut prendre des heures pour faire le plein du véhicule (= Fuel Run). En fait, ce sont les gens paniqués qui déclenchent la pénurie voire la rupture pouvant chambouler le rechargement des cuves en station. Toutefois, si les grèves et blocages persistaient : c'est la panique alimentaire qui est inévitable !
Crise pétrolière : des experts en psychologie expliquent pourquoi les gens achètent de l'essence en panique
Des files d'attente de voitures ont été observées à l'entrée des stations-service et des milliers de pompes sont à sec, les automobilistes se précipitant pour faire le plein de carburant, suite à des rapports faisant état de problèmes d'approvisionnement causés par une pénurie de chauffeurs de poids lourds et les grèves.
C'est le dernier exemple en date d'achats de panique, et les rapports suggèrent que le manque de CO2 pourrait entraîner des problèmes d'approvisionnement alimentaire dans les mois à venir.
Alors, pourquoi certaines personnes ressentent-elles le besoin de se précipiter au magasin - ou à la station-service - et de stocker des marchandises, alors que d'autres ne le font pas ? Nous avons demandé à des experts d'expliquer la psychologie qui sous-tend les achats de panique.
Le fait de stocker donne aux gens un sens du contrôle
"L'achat de panique est sous-tendu par la peur de la pénurie", explique le Dr Gregory Warwick, psychologue agréé chez Quest Psychology Services. "Ce qui nous motive, c'est d'acheter en panique pour avoir l'impression de reprendre le contrôle de la situation".
Dans le cas d'une pénurie d'essence, faire le plein de sa voiture est le moyen de reprendre le contrôle, explique Audrey Tang, psychologue et auteur de The Leader's Guide to Resilience : "C'est 'je ne sais pas ce qui se passe ici, tout devient un peu fou, mais si je vais chercher mon essence, j'ai le contrôle'."
Le facteur de la peur
S'il est facile de critiquer les personnes qui font la queue pour faire le plein d'essence ou qui remplissent au maximum leur chariot de supermarché, n'oubliez pas qu'il ne s'agit pas nécessairement d'une réaction rationnelle.
"Je ne voudrais pas m'en prendre aux acheteurs en panique car, à bien des égards, ils ne font qu'apaiser leurs sentiments de menace et de peur", explique M. Tang. "La peur nous pousse à agir de manière irrationnelle. Lorsque nous ressentons de la peur, tout ce que nous voulons, c'est ne plus ressentir cette peur."
Qu'elle soit due à un danger réel de la vie ou à une "menace" psychologique - comme le fait de ne pas pouvoir acheter sa dinde de Noël - pour certaines personnes, la réponse au stress se ressent de la même manière.
Tang explique : "C'est une réponse physiologique à toute menace... le corps réagit de la même manière - le rythme cardiaque s'accélère, je transpire, j'ai des palpitations, je me sens très mal à l'aise."
La Dopamine, un puissant stimulant
La dopamine est "connue comme la substance chimique de la récompense, dans le sens où elle récompense les comportements qui nous font nous sentir mieux", explique Tang. "L'acte d'achat, l'achat proprement dit, nous donne ce petit coup de dopamine qui nous calme".
Et cela explique la bouffée de soulagement lorsque, par exemple, vous trouvez une station-service qui a encore de l'essence après avoir cherché pendant des heures.
Le comportement des imitateurs
Il y a aussi un élément de mentalité de mouton dans les achats de panique. Nous n'avons peut-être pas été touchés par les informations, mais lorsque nous voyons les files d'attente aux stations-services ou les rayons se vider, la perspective d'une pénurie semble soudain plus réaliste, même si l'on nous dit de n'acheter que ce dont nous avons besoin.
Le Dr Warwick explique : "Les informations contradictoires provenant du gouvernement et des médias qui nous disent de ne pas le faire, se juxtaposent à notre propre sentiment de voir tout le monde le faire et cela, à son tour, augmente notre panique et notre besoin de sortir et d'acheter en panique."
L'anxiété prend le dessus
"Je pense que l'achat de panique par certains et non par d'autres dépend en grande partie de la capacité des gens à gérer leur anxiété", explique le Dr Warwick.
Alors, que faire si vous vous sentez anxieux et que vous voulez faire le plein d'essence, même si vous n'en avez pas vraiment besoin ?
"Réfléchissez raisonnablement à la raison pour laquelle vous voulez de l'essence en premier lieu", dit le Dr Tang. Si ce n'est pas essentiel, pourquoi ne pas attendre que les problèmes d'approvisionnement soient maîtrisés et laisser le carburant aux employés clés et aux personnes qui en ont vraiment besoin ?
Et ayez un plan B en termes de transport, au cas où vous ne pourriez pas utiliser votre voiture, dit-elle : "Si vous faites cela, alors peut-être que l'envie d'acheter votre essence devient moins forte, et vous pourriez même avoir découvert une nouvelle façon de vous rendre au travail."
Si vous vous sentez plus anxieux que d'habitude, il peut être utile d'examiner votre régime alimentaire et de vérifier si vous dormez et faites suffisamment d'exercice.
Tang explique : "Toutes ces situations peuvent nous affecter. Le manque de sommeil peut affecter notre façon de traiter et de penser aux situations, et le fait de ne pas bien manger va nous mettre mal à l'aise et nous rendre nerveux. Il est si facile de confondre des signes de mauvaise santé physique avec des signes de mauvaise santé mentale."
INFO : Les liens inclus au début de l'article définissant le Fuel-Run datent de 2016
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire