Racket, attaques, intimidations, menaces, dégradations, violences en classe,... Y a rien de tel quand des élèves sèment la terreur au sein des établissements scolaires.
Des élèves s'en prenant aux professeurs pendant les cours quand un fait ne leur plaît pas et à qui la faute ? Les réseaux sociaux qui s'emballent dont quelqu'un a émis une fatwa pour l'éliminer (Samuel Paty en a fais les frais en 2020). Autrement dit, la laïcité à l’école faisant face à une guerre civile à bas bruit risque de prendre cher si rien est fait !
La « terrible solitude » des enseignants face aux menaces et aux attaques figurait parmi les problèmes soulignés.
Alors que la situation s'aggrave, le rapport sénatorial publié le 6 mars exhorte l'État à engager une « démarche proactive » et le ministère français de l'Éducation nationale à « reprendre le contrôle » pour rétablir la sécurité et se défendre contre l'islamisme radical avant qu'un drame majeur n'arrive.
Les sénateurs François-Noël Buffet et Laurent Lafon, co-rapporteurs du rapport, ont constaté une recrudescence des violences dans les établissements scolaires et pointé un « décalage entre les chiffres du ministère de l'Éducation et la réalité du terrain. »
« Les chiffres du ministère de l’Éducation nous indiquent que 0,2 % des enseignants du collège et du lycée déclarent avoir été menacés avec une arme [au cours de l’année scolaire 2021-2022]. »
« Cela peut paraître très peu, mais cela représente près de 900 enseignants. C'est quatre par jour », ont-ils déclaré.
Au cours de la même année, le nombre de démissions d’enseignants a augmenté de 36 pour cent par rapport à l’année scolaire précédente, tant dans l’enseignement primaire que secondaire.
« Le constat le plus frappant est la terrible solitude vécue par les membres du personnel éducatif face à un quotidien marqué par des tensions et des conflits », a déclaré Buffet.
Lafon a constaté une « méfiance » croissante entre les enseignants et leur hiérarchie administrative, qui a conduit à l’édification d’un « mur » entre eux et les autorités compétentes.
Buffett a souligné que « la communauté éducative est prise dans la violence ». Il a cité de multiples « formes de pression et d’agression » – des « insultes misogynes » aux agressions physiques.
Il a également souligné le fait que plus de la moitié des enseignants français choisissent de s'autocensurer lorsqu'ils sont confrontés à des parents en colère et à des élèves qui ne sont pas d'accord avec les programmes scolaires.
« Ils choisissent de ne pas aborder certaines œuvres, certains sujets », a expliqué le sénateur. Avant des sorties culturelles programmées, par exemple, « certains parents appellent pour savoir [le sujet], ce qui sera sur scène, s'il y aura des gens nus. »
Il en va de même pour les directeurs d'école, qui sont souvent confrontés aux parents dans leurs bureaux, tandis que les soi-disant conseillers pédagogiques voient les sanctions remises en cause à la fois par les parents et les élèves, parfois accompagnés d'avocats.
Selon les sénateurs, l'islam radical est un problème majeur au sein de la population scolaire. L'islamisme « devient monnaie courante », ont-ils déclaré.
Ils ont également noté une augmentation de « l'utilisation par certains élèves de la menace proférée à l'encontre d'un enseignant pour le faire passer pour un Paty. »
Samuel Paty était un enseignant décapité à Paris en 2020 par un musulman radicalisé et son meurtre a incité le Sénat français à lancer son rapport à la demande de la famille de la victime.
Les sénateurs ont déclaré que la situation actuelle était le produit de la montée du communautarisme ethnique et des politiques identitaires, favorisant la manifestation de « l’islam radical », ajoutant que « certaines nouvelles formes de spiritualité ne doivent pas être ignorées. »
Ils ont également noté que ces problèmes étaient amplifiés par les réseaux sociaux « où les rumeurs sont instrumentalisées par les groupes de pression ».
Les deux sénateurs ont formulé 38 recommandations, notamment l'élargissement de l'interdiction du port de symboles religieux ostentatoires aux événements prévus après les heures de cours, dans le cadre d'un effort visant à rétablir l'autorité des éducateurs.
Ils ont également suggéré l’introduction d’une nouvelle charte, dans laquelle les parents devraient promettre que les décisions des écoles « ne peuvent être contestées et n’ont pas à être justifiées. »
Les deux coauteurs du rapport recommandent également l'installation de caméras de vidéosurveillance à l'extérieur des écoles « sans l'accord du conseil d'administration [de l'école] » et suggèrent l'établissement d'un lien de communication direct entre les écoles et la police.
En outre, ils ont suggéré d’améliorer la formation du personnel éducatif, soulignant la crainte qu’un certain nombre de jeunes enseignants puissent être influencés [négativement] par la montée de termes tels que « laïcité ouverte » ou « laïcité plurielle », ainsi que par des débats publics qui confondent laïcité et tolérance.
RAPPORT : L'école de la République attaquée : agir pour éviter de nouveaux drames.
L'ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel menacé de mort appelle à « ne surtout pas céder à la panique »
« Au début, j'étais dans le déni. » Philippe Le Guillou est l'ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel du XXe arrondissement de Paris. En février, après avoir demandé à une élève de retirer son voile, il a été la cible de menaces et d'intimidations. Le 27 mars, le rectorat a annoncé sa démission.
Dans une interview accordée à nos confrères du Figaro, publiée le mercredi 27 novembre 2024, il revient sur cette affaire, qui rappelle celle de l'assassinat de Samuel Paty, professeur de collège assassiné par un islamiste radical à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre 2020 et dont le procès se déroule en ce moment même.
« Il a été reconnu coupable, c'est important »
« Sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les élèves sont allés très loin dans les insultes et les menaces. Je n'ai pas regardé internet car ce n'est pas du tout dans ma culture, mais mon entourage m'a alerté sur tout ce qui y circulait. Ils étaient beaucoup plus inquiets que moi », témoigne Philippe Le Guillou, qui révèle avoir été encouragé à démissionner par le rectorat : « C'était une demande du rectorat. Il ne m'a pas dit explicitement que j'étais en danger mais voulait s'assurer du risque zéro. A mon avis, cette recommandation avait plus à voir avec la mort de Dominique Bernard [professeur de lettres assassiné le 13 octobre 2023 à Arras (Pas-de-Calais)] qu'avec le danger réel de ma situation. »
Ibni-Akram Assoumani, qui avait appelé sur les réseaux sociaux à « brûler vif » le proviseur du lycée, a été condamné lundi 18 novembre par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 600 euros, à un stage de citoyenneté et à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à Philippe Le Guillou. Une peine jugée légère par certains, que le proviseur relativise auprès de nos confrères du Figaro : « Il a été reconnu coupable, c'est important [...] mais j'ai compris que cette peine était faible et qu'elle envoyait un message négatif aux personnels de l'Education nationale. »
« Les enseignants et les chefs d'établissement doivent être soutenus »
Face à ce type de situation, il appelle les enseignants, les surveillants et les chefs d'établissement à « surtout ne pas baisser les bras ». Mais pour y parvenir, les enseignants et les directeurs doivent être soutenus, quel que soit le sujet, par leur hiérarchie.
Pour l'avenir, l'ancien proviseur souhaite « conserver une certaine forme d'anonymat. J'ai même renoncé à un projet de livre parce que la maison d'édition insistait pour que je montre mon visage sur la couverture. Tout cela est lourd. Je ne crains pas une fatwa mais je crains de tomber sur un fou qui me reconnaîtrait par hasard. »
Les écoles françaises sont gangrenées par l'islamisme
Il y a vingt ans, l'histoire d'une bande d'adolescents français protestant qu'ils avaient été « choqués » par leur professeur leur montrant une peinture de 1603 représentant cinq femmes nues aurait provoqué l'hilarité dans tout le pays, et non la peur. « Qu'est-ce qu'ils ont à se plaindre ? » aurait été le mot d'ordre universel. Pourtant, les enseignants du lycée Jacques Cartier d'Issou, à l'ouest de Paris, savent depuis des années qu'il n'en est rien. Le scénario qui s'est déroulé la semaine dernière dans une classe de littérature française s'est produit de très nombreuses fois à travers le pays, dans le même type d'écoles publiques. Au cours des trois dernières années, deux enseignants ont été assassinés par des élèves ou des amis d'élèves, avec l'aide de nombreux parents censés s'indigner d'une quelconque atteinte à la stricte « morale » religieuse.
La scène qui s'est déroulée est la suivante, nous dit-on : une fille s'est levée pendant le cours pour s'opposer à l'utilisation du tableau (l'original se trouve au Louvre). Un groupe d'élèves l'a soutenue bruyamment, en insultant le professeur. Le cours s'est terminé dans une grande discorde. L'heure suivante, plusieurs élèves s'en prennent au chef de classe, traitant le professeur de littérature de « raciste » ; le lendemain, une mère menace le chef de classe d'un procès.
Alors que l'affaire fait la une des journaux télévisés locaux puis nationaux, Gabriel Attal, le nouveau ministre militant de l'éducation nationale, se rend dans l'établissement pour parler fermement des atteintes à la laïcité française et des perturbations scolaires, et promet que les contrevenants seront sanctionnés. Le personnel enseignant lui a rappelé qu'il s'agissait du 16e incident de ce type enregistré au cours des deux mois précédents. En octobre, l'agression mortelle à Arras d'un autre enseignant, Dominique Bernard, par un ancien élève tchétchène, a suscité l'indignation : elle a réveillé la colère des Français face à ce qui est de plus en plus évident : les échecs d'intégration de poches de communautés dans un pays qui avait jusqu'à récemment une tradition séculaire d'assimilation heureuse.
Une variante très rigide de l'islam, dérivée du wahhabisme, a été activement encouragée par des organisations islamistes radicales comme Al-Qaïda et les Frères Musulmans depuis la fin des années 1970, modifiant les traditions de la communauté musulmane en France, et celles de leurs pays d'origine. L'historien colonial Pascal Blanchard, l'une des têtes pensantes du Musée de l'immigration de Paris, qui a beaucoup travaillé sur des documents contemporains, note avec quelle facilité la première vague de travailleurs maghrébins venus reconstruire la France d'après-guerre dans les années 1950 et 1960 s'est intégrée dans les communautés mixtes des logements sociaux. Les indépendantistes algériens étaient aussi laïques que leurs alliés communistes français : trois décennies plus tard, le même régime a mené une guerre civile sanglante contre la terreur islamiste, qui a fait plus de 200 000 morts. Il n'est pas surprenant que la chaîne d'information Al-Jazeera, et son incarnation AJ+, qui ressemble à un TikTok orienté vers les jeunes, s'attaque presque quotidiennement au prétendu « racisme » français : ses sponsors semblent considérer la laïcité française et la liberté de choix qu'elle favorise, qu'ils semblent ne pas comprendre, comme leur ennemi le plus mortel.
La guerre existentielle menée sans relâche contre la culture et les libertés occidentales devrait servir d'avertissement à la Grande-Bretagne : l'intégration n'est pas une « oppression » mais un cadeau fait aux populations qui ont choisi de vivre dans nos sociétés ; une promesse de réussite et de bonheur dans le système économique et politique qui a rendu cette promesse possible. La gauche française, comme la gauche britannique, s'est ralliée à un discours qui sert ceux qui veulent le détruire, et le danger est que leurs alliés centristes, qui ont besoin de leurs votes, refusent d'être mis en garde. À mesure que les gouvernements, des Pays-Bas au Danemark en passant par l'Italie et les États-Unis, sont confrontés à la colère de l'opinion publique face à une intégration bâclée, la droite radicale, qui n'a peut-être pas de meilleures réponses, mais qui semble au moins reconnaître la réalité, remportera de plus en plus de victoires.
En cas de danger immédiat, il faudra changer d'école
sans oublier de quitter également les réseaux sociaux avant qu'une vie
soit mise en jeu. Si possible, déménager pour quitter le secteur et
changer les cordonnées personnelles (numéros de téléphone, adresses
postales, emails,...). Préférer le privé pour une meilleur scolarité et sécurité alors que le public dérape !
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