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11 janvier 2022

CARTON ROUGE - Quand les "Nudes" explosent !

Revenge Porn, Doxxing, Sexting,... Des photos de filles à poil circulent sur les réseaux sociaux parfois à leur insu. Attention aux dégâts quand les parents ne surveillent pas leurs enfants quand ils sont sur les réseaux sociaux et internet avec leurs smartphones et ordinateurs ! Solution radicale : quitter les réseaux sociaux avant qu'il ne soit trop tard ! En cas de danger immédiat : déménagez et changez de numéro de téléphone & emails

C'est un phénomène qui a explosé lors du premier confinement, et qui continue aujourd'hui de se répandre sur le Net de manière foudroyante. Les échanges de « nudes » (photos nues) de jeunes filles, diffusés sans leur consentement, se sont énormément multipliés sur les réseaux sociaux et les messageries cryptées ces derniers mois. Ces photos, pour la plupart volées, sont partagées en toute impunité via des comptes « fisha » (« poster ou afficher » en verlan), qui les diffusent en boucle dans leur communauté. Ces contenus illicites font pourtant chaque jour des centaines de victimes, jetés en pâture devant des milliers d'internautes.

La police a peu d'effectifs pour poursuivre les auteurs et les messageries, comme Telegram, ne sont pas très réactives. Pour lutter contre ce phénomène de « Revenge Porn » et de « Doxxing », un collectif baptisé Stop Fisha a alors été créé en mars 2020 afin de traquer les comptes qui affichent des photos de jeunes filles nues. « Lors du premier confinement, des centaines de comptes fisha ont été créés en France. Après Snapchat, les titulaires de ces comptes ont migré vers Telegram où la modération est quasi inexistante ». Telegram est qualifié de Far West dont tous les coups sont permis et sans limites. De, explique l'association créée par un groupe d'étudiants, qui a déjà réussi à fermer plus de 850 comptes, et aidé près de 1 000 victimes de cyberharcèlement.

Les comptes « fisha », « véritable réseau d'exploitation sexuelle »

C'est donc principalement sur la messagerie cryptée Telegram que ce contenu est partagé, au sein de canaux de discussion réunissant parfois des milliers de membres. Des comptes sur lesquels des hommes, pour la plupart, se livrent à une « chasse au nudes sur Internet », puis les échangent entre eux, pas toujours gratuitement. « Le groupe le plus important répertorié sur Telegram rassemblait près de 233 000 membres et diffusait quasi quotidiennement des contenus intimes de jeunes filles, majoritairement mineures », révèle le collectif. « En général, plus le contenu publié est trash, plus le compte est suivi. Il arrive même que l'accès à certains comptes soit monétisé ». Autrement dit, les mecs raquent un max pour mater de telles photos

Lorsque des militants parviennent à identifier l'un de ces comptes, leur seule arme est d'avertir en temps réel. Pharos, le portail officiel dédié au signalement de contenus illicites sur Internet, ou pour signaler le compte directement sur la plateforme concernée (Telegram, Snapchat, Instagram et Tik-Tok,...) "En général, le fait de faire des signalements de groupe, ça porte ses fruits", expliquent ces derniers. de nouvelles "vigilantes" d'Internet, qui viennent de sortir un manuel Combattre le cybersexisme dans lequel elles tirent la sonnette d'alarme. « Les comptes fisha constituent un véritable réseau d'exploitation sexuelle, qui met en danger des centaines de personnes chaque jour. Il faut y mettre un terme », clame le collectif.

« Les plaintes sont très rares aujourd'hui »

Malheureusement, les auteurs de ces comptes font plus que diffuser des photos et vidéos volées à caractère sexuel. « Les images sont souvent accompagnées d'informations permettant l'identification de jeunes filles, de sorte que ces dernières sont également cyber-harcelées, et sont parfois même victimes d'agressions physiques », expliquait il y a quelques mois à 20 Minutes Hind Ayadi, militante à Garges- lès-Gonesse (Val-d'Oise), l'un des premiers à dénoncer ce phénomène. "Au-delà d'être un véritable slut-shaming de masse, ces récits constituent un réel danger pour les victimes, et peuvent mener au suicide", ajoute le collectif Stop Fisha.

Malgré l'explosion de ces actes de cybercriminalité, les plaintes sont pourtant très rares aujourd'hui. « Les jeunes filles sont envahies par un sentiment de honte et sont confrontées à la peur d'en parler à un adulte. Très souvent, ils ignorent que la diffusion de leurs photos sans leur consentement est un délit », déplore Justine Atlan, directrice de l'association e-Enfance , qui gère la plateforme anonyme et gratuite d'aide aux victimes de harcèlement Net Ecoute (3018). Cependant, il est indispensable de signaler ce contenu et, le cas échéant, de porter plainte. « La diffusion de contenus à caractère sexuel sans consentement est un délit passible de 2 ans de prison et de 60.000 euros d'amende », rappelle sur les réseaux sociaux Maître Eric Morain, avocat spécialisé dans la cyber-intimidation. Ne JAMAIS partager les photos à l'insu d'une personne sous peine d'être poursuivi pénalement selon l'article 9 du Code Civil.

Article traduit sur Paudal

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