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22 juin 2020

DOCU - Quand un navire sert de refuge pour échapper au virus

Croisière autour du monde : l'incroyable destin d'un navire en pleine épidémie. Cela rappelle la fin du film 'Resident Evil 4' lorsque les survivants trouvaient refuge sur un tanker pour fuir les zombies à leurs trousses. Les passagers du "Magnifica" n'ont pu quitter le navire placé en quarantaine vu que la compagnie de croisière et le capitaine ont pris la décision radicale de confiner tout le monde en raison de la progression foudroyante du virus infectant plusieurs dizaines de milliers de personnes par jour. Confinement oblige, le navire n'a pas pu accoster en raison de la fermeture des ports et frontières.
En exclusivité, les caméras de Zone Interdite ont suivi cette incroyable aventure épargnée par le coronavirus. Une odyssée qu'il y a quelques mois encore, personne n'aurait pu imaginer. Le 6 janvier 2020, au départ de Marseille (Bouches-du-Rhône), 2 200 passagers dont 900 Français embarquent à bord du "Magnifica" pour une croisière extraordinaire de 4 mois autour du monde. Des plages brésiliennes aux glaciers argentins d'Ushuaïa, des monolithes de l'Île de Pâques, aux plages de rêve de Tahiti, des fjords de Nouvelle-Zélande au canal de Suez, ce sont plus de 40 escales dans 23 pays différents que s'apprêtent à découvrir les heureux passagers. Cette croisière va être exceptionnelle à plus d'un titre : lorsque le monde entier va se trouver confiné à cause du coronavirus, le navire ne pourra plus faire escale, 42 jours sans voir la terre pour les passagers. Par chance : aucun malade sur le navire, alors entre spectacles, cinémas, piscines et restaurants, la croisière va continuer à s'amuser.

Pour Christophe, policier et sa femme Odile, directrice d'une association sociale, cette croisière était l'occasion de faire découvrir le monde à leurs deux enfants, Soliane, 5 ans, et Eoghan, 6 ans. Ils avaient réservé plus d'un an à l'avance. Mais Keegan, le petit dernier est né peu avant le départ. C'est donc finalement à cinq, dans une cabine de 22 m2 et avec une toute autre organisation qu'ils vont vivre cette aventure hors du commun.

Cette croisière est plus que la réalisation d'un rêve pour Corinne et son mari Laurent, compagnon frigoriste. Leur vie bascule il y a cinq ans, lorsque Corinne contracte une maladie grave au cerveau. Désormais handicapée, elle se bat chaque jour pour continuer à marcher et à parler. Ce voyage, c'est son idée. Avec Laurent, elle est bien décidée à profiter de toutes les escales pour faire de ce tour du monde, une revanche sur la vie.

Stéphan et Jessica vivent ensemble depuis 19 ans. Ces deux coiffeurs marseillais, passionnés de croisière, rêvaient de ce tour du monde depuis dix ans. Choix de la cabine, organisation des excursions, valises entières de médicaments, ils pensaient avoir tout prévu, mais comme pour les autres passagers, l'annonce de l'épidémie a d'abord été un choc.

C'est à Sydney, en Australie, aux deux tiers de la croisière, que le rêve a failli basculer. En raison de la pandémie mondiale liée au coronavirus, la compagnie décide de placer le navire en quarantaine. Le "Magnifica" entame dès lors une traversée d'un mois et demi sans escale pour revenir à Marseille, son point de départ. Changements d'itinéraire, ravitaillement en haute mer, la croisière va connaître bien des rebondissements. Mais surtout, comme aucun passager n'est touché par le virus – alors que la planète entière se confine – les passagers du "Magnifica" seront les derniers au monde à vivre normalement. Aller au cinéma, dîner au restaurant, faire la fête... à bord tout reste possible. Entre les passagers va naître une incroyable solidarité et la croisière va se révéler encore plus extraordinaire que prévu !
Le navire était autorisé à accoster à Hobart, mais le capitaine Leotta ne prenait aucun risque.

"Nous avons décidé qu'il était bien préférable pour nos passagers de rester en sécurité à bord", a-t-il déclaré. "Et certains de mes passagers de mon navire se sont dits que c'était presque la fin du monde vu qu'on était tous seuls en mer, isolé du reste du monde et à l'abri du virus qui faisait rage sur terre. L'apocalypse !"

À ce moment-là, le monde était devenu un endroit beaucoup plus petit.

"Il était clair qu'il n'y avait pratiquement nulle part où aller", a déclaré le capitaine Leotta.

"Lorsque le navire est arrivé à Sydney", a déclaré le capitaine aux passagers, "la croisière mondiale était terminée - ils rentraient chez eux. Devant eux, cinq semaines de jours de mer, remontant 19 000 km vers l'Europe."

Andy Gerber n'a pas pu fêter ses 70 ans au Steak House comme prévu. Au lieu de cela, il l'a célébré à bord du navire en regardant les lumières alléchantes de Sydney. Alors, comment se sentait-il?

"Au début, c'est terrible", a-t-il dit. "Mais après le choc, nous étions reconnaissants au capitaine d'avoir décidé de ne pas nous laisser descendre à terre, car cela signifiait que nous étions à 99,9% non-infectés par le coronavirus."

La vie à bord du Magnifica pour Andy Gerber a été agréable, malgré le manque d'excursions à terre.

"Il y a encore beaucoup à faire si vous le souhaitez. Gym, jeux, spectacles, cours de danse, discothèque, cinéma,.... Nous avons deux piscines et un temps parfait, beaucoup à manger et à boire et nous nous sommes fait beaucoup d'amis - surtout pendant toutes ces journées en mer", a-t-il déclaré.

Alors que le Magnifica s'approchait de Fremantle en Australie-Occidentale, il a navigué dans une tempête politique. Le navire avait prévu de ne faire le plein et le ravitaillement qu'à Fremantle - pas de débarquement possible.

Comme l'a dit le capitaine Leotta : "Nous nous sommes retrouvés dans une situation (mondiale) où le coronavirus a fait confiner plusieurs centaines de milliers de personnes aux 4 coins du globe."

"C'était le contraire. Nous sommes devenus comme une famille - nos invités et notre équipe ensemble. L'esprit a été magnifique."

Article traduit sur Cruise Passengers
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