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14 juin 2020

FLASH - Violences policières : quelle justice ? Quand la police nous envoie au tapis !

L'ETAT ASSASSINE !!! On aurait dit des chiens enragés, des flics chauffés à blanc prêts à tout pour nous défoncer la gueule et envoyer au tapis ! Plus d'an et demi après le début du mouvement des "Gilets Jaunes", où en sont les enquêtes sur les violences policières ? Comment la justice gère-t-elle ces dossiers ? 

Retour sur l’affaire du Burger King. Le 1er décembre 2018, Paris était en feu, des fonctionnaires de police pénètrent dans le fast-food et frappent à coups de matraque des "Gilets Jaunes" à terre. A l’époque, ces images, filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, ont choqué la France. Derrière les violences policières, la défaillance de la justice !

Plainte classée sans suite... Manon et Maxime, présents ce jour-là, ont porté plainte et attendent toujours justice. Mélanie, elle, allait rejoindre son mari à une manifestation parisienne lorsqu’elle a reçu un violent coup dans la nuque avant de perdre connaissance. Elle explique qu’elle marchait tranquillement, dos aux policiers, quand l’un deux l’aurait frappée sans raison. Pourtant, sa plainte contre X a été classée sans suite… Ceci dit, l’indépendance de l’IGPN est très, très faible et Coluche a dénoncé les violences policières en 1980




Violences policières : quand l'État ne tient plus ses flics et AI tire la sonnette d'alarme !


IGPN : Plongée dans la fabrique de l’impunité

Pendant six mois, nous avons épluché des milliers de pages et analysé un par un 65 dossiers de l’IGPN. L’analyse globale met au jour des techniques récurrentes permettant à la police des polices de blanchir massivement les forces de l’ordre.

Dans son dernier rapport annuel, l’inspection générale de la police nationale se défend fermement d’être « la police des polices », mission qui « reste dans l’imaginaire populaire ». Sa directrice fait même assaut de transparence : son « ambition première » n’est pas de contrôler mais de « valoriser l’institution et ses agents ».

- Identification laborieuse des policiers
- Exploitation tardive des preuves
- Salir la victime pour légitimer l'acte

1 - L’Omerta : « Les enquêteurs se contentent des déclarations des policiers sans aller plus loin. Il n’y a pas d’investigations complémentaires pour les vérifier ». Ce fut le cas pour Mélanie, Gilet Jaune dont nous parlions ce matin qui s’est faite défoncer la tête par un CRS le 20 avril 2019. L’IGPN a entendu le matraqueur assermenté, mais pas Mélanie. Classement sans suite.

2 - Faire traîner en longueur : L’enquête sur la mort de Zineb Redouane est un cas d’école vu le temps qu’il a fallu pour identifier le tireur. Les CRS en plus de ne pas se désigner ont carrément refusé de donner les armes du crime à la justice. L’IGPN n’a pas bronché. Ou alors ce sont les caméras de surveillance (dont les fichiers sont écrasés au bout de 28 jours) qui ne sont pas exploitées quand c’est en défaveur de la police.

3 - Justifier l’injustifiable : Une des techniques les plus rodées de la police quand elle a commis un crime sur une personne qui ne présentait pas de danger est de lui dresser le portrait d’un ennemi d’Etat qui serait une menace ambulante pour la société.

« J’ai découvert que lorsqu’on se fait taper par la police, on se retrouve finalement accusé soi-même. ». Cette citation de Maria, dont les journalistes de Médiapart ont pu consulter le dossier de plainte à l’IGPN, résume ce à quoi s’exposent tous ceux qui osent porter plainte après avoir été victime de violences policières. A Marseille, le samedi 8 décembre 2018, jour de l’acte IV des Gilets Jaunes, la jeune femme et son compagnon rentrent chez eux après une journée de travail. Maria est soudainement victime d’un tir de LBD à la cuisse et, prise de panique, tente de s’enfuir. Elle est alors rouée de coups par un groupe de policiers, qui lui fracturent le crâne.

C’est à sa sortie de l’hôpital, une dizaine de jours plus tard, que commence le calvaire judiciaire raconté dans l’article de Médiapart : « L’autoprotection des policiers a commencé par une obstruction. La jeune femme de 19 ans se serait d’abord vu opposer deux refus de dépôt de plainte dans deux commissariats en décembre […]. Elle n’a pu le faire qu’en avril. […] Le procureur de la République de Marseille [ouvre alors] une enquête préliminaire pour « violences aggravées » par trois circonstances : elles auraient été commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique, en réunion et armées. ».

Or, cette première obstruction a laissé le temps de faire disparaître une partie des éléments qui auraient pu dénoncer la culpabilité des policiers. Le délai légal ayant été dépassé, les images de vidéosurveillance et les écoutes des échanges radio de la police ont été supprimées. De même, une partie des rapports informatiques faisant état des mouvements et des interventions des policiers lors de la journée du 8 décembre ont eu le temps de disparaître, sans que personne ne puisse justifier de cette disparition aux journalistes de Médiapart.

Tout au long de leur enquête, les journalistes révèlent ainsi d’autres dysfonctionnements majeurs, qui permettent d’éviter à tout prix que la culpabilité des policiers soit reconnue. Bien que des témoignages et vidéos permettent, par recoupement ou par des indices bien visibles, d’identifier des groupes d’intervention et des agents en particulier, la commissaire de l’IGPN chargée de l’affaire demande explicitement à un chef de brigade qu’il envoie des photos de ses agents (non datées, avec visages floutés) « pour les disculper ».

De même, deux policiers, identifiés grâce à une atèle et un prénom, ne sont jamais auditionnés. Pire, l’enquêtrice laisse à l’un d’entre eux le temps de disparaître avant l’ouverture de l’enquête grâce à un congé maladie et des vacances prolongées. L’inspectrice ferme aussi les yeux sur des éléments qui montrent d’importants manquements à la loi chez les policiers : tirs sur des cibles en mouvement, tenues non réglementaires, absence de signes indiquant l’appartenance à la police…

Cette enquête approfondie des journalistes de Médiapart renforce ainsi la longue liste de situations où l’État, ordonnateur de ces violences policières, couvre ses agents pour continuer la répression et maintenir son pouvoir, au détriment des vies non seulement de ceux qui osent le remettre en cause, mais aussi de ceux qui ont le tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Le journaliste de Médiapart rappelle à raison qu’une semaine avant que Maria ne soit violemment agressée par la police à Marseille, c’est Zineb Redouane, une octogénaire, qui, dans la même ville, perdait la vie, tuée par des policiers. Et que dire du cas de Steve, jeune homme mort noyé dans la Loire suite à une charge de la police lors de la fête de la musique, ou de Lilian, adolescent blessé en janvier par des CRS, alors qu’il sortait en ville avec des amis ?

En mettant en lumière l’impunité totale des coupables, ces affaires continuent de mettre en lumière la réalité des violences perpétrées par l’État et sa stratégie de protection judiciaire de ses agents. Suite aux déclarations du procureur de la République, qui n’a vu aucun lien entre les blessures infligées à Zineb Redouane et sa mort, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a ainsi pu déclarer sur France Inter en mars 2019 : « Je ne voudrais pas qu’on laisse penser que les forces de l’ordre ont tué Zineb Redouane. Parce que c’est faux. ». Dans le cas de Steve, l’IGPN a d’abord nié l’existence d’une charge de police, avant que le gouvernement, face aux mobilisations massives, n’accepte de reconnaître timidement le « manque de discernement » de la police. Quant à Lilian, sa plainte a tout simplement été classée sans suite par l’IGPN….

AVERTISSEMENT - Si la police ne change pas de cap et continue ses violences policières, ça finira par péter très fort !

Source : Mediapart

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