Le nombre de morts de les crues soudaines historiques en Espagne continue de monter, cinq jours plus tard. Le chiffre a atteint 215 lundi matin après que les sauveteurs ont trouvé une femme non identifiée qui avait été attrapée par la montée des eaux dans un parking souterrain d'une zone commerçante de Sedaví, à Valence. La grande majorité des décès (211) ont été enregistrés dans la région orientale de Valence ; trois autres ont été enregistrés en Castille-La Manche et un dans la province de Malaga, dans la région sud de l'Andalousie.
Ce sont précisément les parkings et tunnels souterrains inondés qui sont devenus la priorité absolue des opérations de recherche, car de nombreuses personnes restent portées disparues. Les autorités ont également commencé à avertir la population du risque d’épidémies, notamment du tétanos, une infection bactérienne qui provoque des spasmes musculaires. Le Premier ministre régional de Valence, Carlos Mazón, a exhorté lundi les habitants des zones touchées et les personnes qui s'y sont rendues pour apporter leur aide à se faire vacciner “en cas de blessure ou de saignement lors des travaux de reconstruction”
Des centaines de personnels ont été déployés dans la province de Valence, la les plus durement touchés par la catastrophe naturelle, avec des instructions pour se concentrer sur cette pêche. À l'aide de machines lourdes, des travaux sont en cours pour drainer deux grands parkings des centres commerciaux des villes d'Aldaia et d'Alfafar à la recherche de nouvelles victimes. Mais il existe de nombreux parkings dans les immeubles résidentiels et les supermarchés où les sauveurs n'ont pas encore pu entrer.
Après quatre jours de pompage d'eau avec leur équipement le plus puissant, l'Unité Militaire d'Urgence (UME) était prête dimanche à pénétrer dans les deux étages souterrains de l'énorme parking détruit du centre commercial Bonaire de la commune d'Aldaia (33 300 habitants). Le parking compte 5 700 places, dont environ 2 800 sont situées aux deux sous-sols. Des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux sur l'existence de dizaines de centaines de cadavres dans ce parking ont fait de l'opération de recherche une tendance mondiale sur la plateforme X. Des sources policières ont indiqué lundi matin que 50 voitures avaient déjà été inspectées avec des drones et qu'aucun corps n'avait été retrouvé jusqu'à présent. Ces sources ont également critiqué les rumeurs circulant en ligne.
Devant le parking du centre commercial Bonaire, personne ne donne officiellement d'informations, mais tous les pompiers sur place sont désireux de nier le grand nombre de canulars sur la situation. “Ils disaient qu'il y avait 600 morts ici, imaginez à quel point nous étions bouleversés lorsque nous sommes entrés dans le parking hier”, raconte l'un d'eux, membre d'une équipe de bénévoles de Logroño. “C'est vrai que nous avons trouvé des poussettes et tout était très sombre, mais pour le moment il n'y a rien. Nous avons divisé les recherches par secteurs, nous avons brisé les vitres des véhicules, nous avons touché le sol avec des bâtons et nous n'avons trouvé aucun cadavre.”
Des sources de l'unité militaire de l'UME ont indiqué qu'il est possible que le deuxième étage souterrain n'était pas opérationnel au moment des inondations, car il n'est utilisé qu'à des dates très importantes et chargées comme Noël. Si c’est le cas, il n’y aura peut-être pas de voitures là-dedans. Mais l'intérêt des médias sociaux pour cet endroit particulier a attiré de nombreux médias nationaux et internationaux, dont les journalistes ont été postés presque toute la journée dans l'un des magasins du centre commercial. Dimanche, deux participants lors de la manifestation à Paiporta contre la visite de responsables espagnols a parlé “des morts réduites au silence” à Bonaire comme d'un exemple clair de manipulation de l'information par les autorités.
La deuxième zone à l'honneur est le parking d'un autre centre commercial voisin, le MN4, situé dans la ville d'Alfafar. Là, cinq camions de pompage et deux remorques travaillaient d'arrache-pied dimanche matin pour extraire des millions de litres d'eau d'un parking de deux étages de 1 600 places. En 48 heures, ils avaient réussi à réduire le niveau de l'eau d'un mètre, a expliqué un ouvrier au sol. À 18 heures, les ressources avaient été doublées et 12 camions de pompage et du personnel supplémentaire de Malaga, Fuengirola et Marbella étaient au travail. Un pompier craignait que la grande quantité d'eau qu'ils pompaient et les nouvelles précipitations n'effondrent le système d'égouts et ne retardent les travaux d'extraction.
À Sedaví (10 600 habitants), des ouvriers pompaient également de l'eau d'un parking inondé du centre-ville après avoir reçu une alerte selon laquelle entre 12 et 15 personnes pourraient avoir été coincées à l'intérieur de leur voiture. “Il semble que quelqu'un ait vu des gens entrer mais ne les ait pas vus sortir. Pour le moment, nous ne le savons pas, c'est une spéculation, une remarque qui nous a été transmise mais tant que nous n'aurons pas compris, nous ne le saurons pas avec certitude”, a expliqué un officier de l'équipe de secours des pompiers de Madrid, José María González. Entre 50 et 60 personnes, dont des pompiers, des soldats, des gardes civils et des policiers, ont été déployées sur le site.
Le parking, situé à côté du bâtiment de l'Hôtel de Ville, dispose de deux sous-sols et d'environ 200 places de parking. Lorsque les eaux de crue ont commencé à recouvrir les rues de la ville mardi, de nombreux citoyens se sont précipités sans réfléchir pour sortir leurs voitures de leurs parkings, ce qui est devenu un piège mortel. L'équipe de secours a réussi à vider 75 % du parking dans la nuit de samedi à dimanche. “Nous avons pu atteindre le premier niveau mais nous pompons toujours de l'eau pour arriver au fond du parking. Heureusement, nous n'avons pas encore trouvé de victimes, mais il y a beaucoup de voitures là-bas”, a ajouté le pompier. “Nous espérons que pendant la matinée nous pourrons accéder à l'arrière du parking et vérifier s'il y a des gens coincés”, a-t-il conclu.
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