Premier et seul documentaire à ce jour sur l'histoire des Anonymous, le film de Brian Knappenberger s'avère être en plus très bon, dressant un portrait certes passionné et plutôt en phase avec cette communauté en ligne d'hacktivistes, mais sans complaisance pour autant, n'hésitant pas à pointer le doigt là où ça fait mal, posant les bonnes questions sans forcément chercher à y répondre, laissant le champ libre à la réflexion et rendant grâce à un sujet complexe et insaisissable car toujours en mouvement. Élément important, ce n'est pas une succession de témoignages masqués, la plupart sont à visages découverts : spécialistes, hackers, journalistes, mais aussi des Anonymous dont l'identité à été découverte et qui font l'objet de poursuites judiciaires aux USA, en raison de leurs actions contre l'église de scientologie, Paypal et Mastercard. Des sources de l'hacktivisme aux dernières actions des Anonymous, "We Are Legion" est au final un document très riche mêlant témoignages et archives à tambour battant, à la fois pédagogique et pointu, montrant les forces et les limites de ce mouvement.
Internet va vite, très vite, c’était il y a un siècle, au début des années 2000, un an avant la naissance de Wikipédia, six ans avant Wikileaks, Chris « Moot » Poole (à l'âge de 15 ans) fondait 4Chan, la « poubelle » du Net. Un petit garçon gentil, propre sur lui, créait le site le plus dégoûtant du monde, l’opposé de Facebook où la CIA peut vous espionner à loisir : total anonymat, un lieu horrible mais où les gens peuvent être complètement honnêtes. C’est dans ce terreau que se développa la culture des Anonymous, culture du troll, culture de la liberté d’expression dans sa forme la plus absolue.
Des premières actions collectives petit à petit se mirent en place jusqu’en 2008 où le mouvement s’attaqua à l’église de scientologie. Mike Vitale, du projet Chanology : « Anonymous était comme ce gros gamin à l’école qui a une piètre estime de lui-même et qui un jour donne un coup de poing dans la gueule de quelqu’un et se dit “woaow, putain, je suis vraiment fort”. »
Puis ce fut Telecomix et le rôle joué lors du printemps arabe, l’opération Payback contre les géants Mastercard et Paypal suite au blocus contre Wikileaks, le soutien au mouvement des indignés… Joshua Corman, stratège en securité et philosophe : « des inconnus jeunes, sans visages, ont un impact géopolitique, c’est a la fois hilarant et terrifiant de réaliser cela. » Mercedes Haefer : « la dizaine de milliers d’ados en colère font sacrément peur à ceux qui ont du pouvoir, car ils ont prouvé au gouvernement que leur opinion n’avait plus d’importance car quelqu’un était sur Internet en train de botter des culs. »
We Are Legion est l’histoire d’une prise de conscience, de l’émergence d’une communauté d’activistes défendant la liberté d’expression, mais surtout l’émergence d’un contre pouvoir dans la société de l’information, sans doute la première ligne de front entre nous et les durcissements des politiques de surveillances des citoyens par les états ou des sociétés privées comme Amesys, dans un contexte de crise économique et politique qui favorise la montée du fascisme dans toute l’Europe. Face aux totalitarismes, à la culture individualiste distillée par Facebook, les anonymes de 4chan se lèvent en masse et prônent le collectif et l'intérêt général.
Internet va vite, très vite, c’était il y a un siècle, au début des années 2000, un an avant la naissance de Wikipédia, six ans avant Wikileaks, Chris « Moot » Poole (à l'âge de 15 ans) fondait 4Chan, la « poubelle » du Net. Un petit garçon gentil, propre sur lui, créait le site le plus dégoûtant du monde, l’opposé de Facebook où la CIA peut vous espionner à loisir : total anonymat, un lieu horrible mais où les gens peuvent être complètement honnêtes. C’est dans ce terreau que se développa la culture des Anonymous, culture du troll, culture de la liberté d’expression dans sa forme la plus absolue.
Des premières actions collectives petit à petit se mirent en place jusqu’en 2008 où le mouvement s’attaqua à l’église de scientologie. Mike Vitale, du projet Chanology : « Anonymous était comme ce gros gamin à l’école qui a une piètre estime de lui-même et qui un jour donne un coup de poing dans la gueule de quelqu’un et se dit “woaow, putain, je suis vraiment fort”. »
Puis ce fut Telecomix et le rôle joué lors du printemps arabe, l’opération Payback contre les géants Mastercard et Paypal suite au blocus contre Wikileaks, le soutien au mouvement des indignés… Joshua Corman, stratège en securité et philosophe : « des inconnus jeunes, sans visages, ont un impact géopolitique, c’est a la fois hilarant et terrifiant de réaliser cela. » Mercedes Haefer : « la dizaine de milliers d’ados en colère font sacrément peur à ceux qui ont du pouvoir, car ils ont prouvé au gouvernement que leur opinion n’avait plus d’importance car quelqu’un était sur Internet en train de botter des culs. »
We Are Legion est l’histoire d’une prise de conscience, de l’émergence d’une communauté d’activistes défendant la liberté d’expression, mais surtout l’émergence d’un contre pouvoir dans la société de l’information, sans doute la première ligne de front entre nous et les durcissements des politiques de surveillances des citoyens par les états ou des sociétés privées comme Amesys, dans un contexte de crise économique et politique qui favorise la montée du fascisme dans toute l’Europe. Face aux totalitarismes, à la culture individualiste distillée par Facebook, les anonymes de 4chan se lèvent en masse et prônent le collectif et l'intérêt général.
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