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25 janvier 2020

Radar, la machine à cash

Après un an d'enquête, les journalistes d'Extra-Muros et de Reflets.Info révélent comment des entreprises privées ont fait main basse sur les juteux marchés public des radars et comment elles ont surfacturé de nombreuses prestations. Tout cela avec la complicité passive de l'Etat.

Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Jusqu’alors, aucun documentaire ne racontait les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros », raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices.

Des journalistes du collectif Extra Muros et du journal Reflets.info ont enquêté pendant près d’un an. Ils sont remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les gilets jaunes. Ils ont réussi à interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées.

« Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la communication officielle, c’est l’omerta. Malgré tout, nous sommes arrivés à montrer comment des entreprises privées ont surfacturé l’État, et comment celui-ci a laissé faire. »

Négligence ? Incompétence ? Favoritisme ? Le documentaire révèle des éléments troublants et s’appuie notamment sur un rapport confidentiel du ministère de l’intérieur. Au cœur de leur enquête, on trouve aussi le tout nouveau commissaire européen, Thierry Breton. Deux informations judiciaires sont ouvertes pour favoritisme et prise illégale d’intérêts.


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