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5 mai 2022

CARTON ROUGE - Quand les ruptures de stock des médicaments explosent !

L'alerte rouge est générale car notre santé est en jeu ! Vous avez un traitement de longue durée ou permanent, se fournir des médicaments en pharmacie devient un parcours du combattant et passer au plan B pourrait être possible si votre médecin trouve un médicament de substitution ou générique. 

Selon LCI, plusieurs centaines de médicaments et vaccins sont en rupture totale de stock et cela inquiète les patients notamment ceux qui souffrent de la maladie de Parkinson qui tirent la sonnette d'alarme.

A qui la faute ? A la mondialisation et organisation des laboratoires pharmaceutiques mais aussi des dysfonctionnements selon Le Parisien qui enrayent la production qui mériterait bien le carton rouge car cela joue sur notre santé.

La liste continue de s'allonger. Alors que des centaines de médicaments et de vaccins disparaissent des rayons des pharmacies et des hôpitaux, comment pouvons-nous expliquer aux patients que nous ne pouvons plus les traiter parce que leur traitement est "en rupture de stock"? Face à l'urgence de la situation, le collectif Parkinson et les neurologues lancent un cri d'alerte qui révèle Le Parisien - Aujourd'hui en France. Qui est concerné ? S'ils sont en première ligne, les patients atteints de la maladie de Parkinson sont loin d'être les seuls touchés par la pénurie. Toute notre pharmacopée est touchée. En 2017, le gendarme des médicaments (ANSM, Agence nationale de la sécurité du médicament) a reçu 530 rapports de traitements "essentiels" en rupture de stock ou de tension d'alimentation. Les médicaments anticancéreux sont une partie importante de la liste. La pénurie d'ImmuCyst, utilisée pour prévenir les récidives de cancer de la vessie, est telle que "600 patients ont eu cet organe retiré entre 2012 et 2017", insiste Yann Neuzillet, urologue à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine) Association française d'urologie - Les patients ont les moyens de se faire soigner en Suisse - "Nous réclamons un plan d'action urgent", alerte Didier Robiliard, le président de l’association France Parkinson.

Les antibiotiques et les vaccins ne sont pas non plus trouvés. "C'est le cas du BCG. Il existe un risque de retour de la tuberculose dans les zones défavorisées", s'inquiète Martial Fraysse, président de l'Ordre des pharmaciens d'Ile-de-France. Les médicaments antiépileptiques, les médicaments pour l'hypo ou l'hypertension sont en rupture de stock. Des traitements très courants tels que la cortisone chez les enfants prescrits en cas de laryngite ou de trachéite sont également indisponibles. "Pour vaincre, il faut bricoler en coupant les comprimés pour adultes," constate Martial Fraysse, ce qui indique un manque de 150 médicaments dans son propre dispensaire du Val-de-Marne. Même la vitamine B5, contre la perte de cheveux chez les femmes, n'est plus vendue ! Comment Les causes de cette pénurie de médicaments sont nombreuses. La pénurie n'est pas prêt d'être résolue et toutes les pharmacies sont touchées au niveau national.

Première raison, la délocalisation de la production : 70% des ingrédients actifs, les molécules à la base des traitements, sont fabriqués aux États-Unis ou en Asie, comptant un petit nombre de sites. Au moindre petit problème dans une usine, c’est la catastrophe et la machine se bloque. C’est ce qui s’est passé avec Sinemet, un traitement contre la maladie de Parkinson utilisé par plus de 40% des patients français. La seule unité de production aux États-Unis a dû fermer ses portes, juste pour revenir à la normale. La rénovation de son site de fabrication au Canada a entraîné "une baisse importante de la production", selon Sanofi Pasteur. "Le laboratoire a fini par fermer son usine en juillet 2017 pour non-rentabilité ", selon l'urologue Yann Neuzillet.

Le phénomène est aggravé par le principe du flux tendu et de la baisse des matières premières. Pour éviter les pertes, limiter les coûts, les laboratoires réduisent leurs stocks autant que possible, tandis que la demande globale et les exigences de qualité augmentent. Et lorsque les quantités sont trop limitées, ils préfèrent vendre aux pays les plus offrant. Ce qui n'est pas le cas de la France qui paie les pots cassés. "C'est une préoccupation réelle pour nous", déclare l'ANSM, qui répertorie sur son site les produits les plus importants qui manquent. Existe-t-il des alternatives ? Le ministère de la Santé déconseille de se fournir sur Internet, au risque de tomber sur des produits d'origine douteuse ou contrefait. "Les patients doivent consulter leur médecin généraliste", insiste le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments en neurologie au sein de l'ANSM. Il vous dirigera vers des traitements alternatifs.

Mais parfois, ils sont eux-mêmes en rupture de stock. C'est le cas de la prednisolone. Cette cortisone pour enfants, désormais indisponible, remplaçait déjà la bétaméthasone. L’association française de la santé veut rassurer : "La continuité du traitement doit être assurée et nous y travaillons". L'agence tente en quelque sorte de combler les lacunes, en réservant des lots pour les cas prioritaires.

Récemment, par exemple, des vaccins antirabiques ont été retirés des pharmacies pour alimenter les centres hospitaliers. Cette situation a-t-elle déjà été connue ? Les cas de rapports de drogues en tension ou en rupture de stock ont ​​été multipliés par plus de 10 en moins de 10 ans. Ils sont passés de 44 en 2008 à 530 l’an dernier. "Vous réalisez que nous parlons de la 7ème économie mondiale, la France !" crie Martial Fraysse, également membre de l'Académie de pharmacie. "La pénurie n'est pas terminée. Nous sommes confrontés à un problème sans précédent, aux conséquences inacceptables pour la santé", a déclaré le sénateur (PS) Yves Daudigny, qui a présidé une mission parlementaire sur le sujet. 30 recommandations ont été émises, notamment la création d'un programme public de production de médicaments essentiels. Maintenant, une proposition de loi pourrait être présentée, annonce l'élu. Face au désarroi des malades, il devient urgent de trouver le bon remède voire un remède de cheval.

Article traduit sur Archy Worldys

DOCU - Médicaments : les profits de la pénurie

Fruit d’une enquête menée sur trois continents, une plongée édifiante dans les arcanes complexes de l’économie du médicament, mise à mal par la course aux profits des laboratoires.

Anti-inflammatoires injectables, anticoagulants, anti-infectieux, anticancéreux et même boules de coton font défaut. Comme de nombreuses autres en France, la pharmacie de l’hôpital de Rennes est en permanence sur le fil. Ces deux dernières décennies, les pénuries de médicaments et de produits sanitaires ont été multipliées par vingt en Europe. Tous les laboratoires ou presque étant concernés, les praticiens et les établissements de santé sont contraints de jongler avec les contingentements pour pallier les insuffisances. Certains doivent même se résoudre à prioriser les patients dans l’accès aux traitements, selon des barèmes établis par les agences de santé. Aux Pays-Bas, des pharmacies hospitalières se sont résignées à fabriquer elles-mêmes les molécules dont elles manquent cruellement, tandis que l’arrêt de la distribution de stylos injecteurs d’adrénaline en Espagne, pourtant fabriqués sur le territoire, a obligé les autorités de santé ibériques à ruser pour en importer…

Lobbying et délocalisations

Mises en lumière dernièrement par la pandémie de Covid-19, au début de laquelle l’absence de masques, de surblouses jetables ou de paracétamol s’est avérée criante, les pénuries de produits pharmaceutiques et sanitaires ont des causes multiples. Au-delà de la recherche de profits des grands acteurs du secteur, qui privilégient les molécules innovantes et délaissent les anciennes, moins lucratives, l’enquête de Xavier Deleu (Cannabis : quand le deal est légal, Plus vite, plus haut, plus dopés) et de la journaliste indépendante Rozenn Le Saint pointe le lobbying mené par les labos auprès des gouvernements et des autorités sanitaires pour conforter leurs marges, mais aussi les délocalisations de leurs usines dans des pays à bas coût de production, comme la Chine et l’Inde, où les exigences environnementales sont moindres. Menée sur les continents européen, asiatique et américain, et solidement documentée, cette plongée dans les arcanes de l’économie du médicament recueille la parole, poignante, de patients et de leurs proches, mais aussi de médecins et de spécialistes de la santé, qui ouvrent des pistes pour remédier à ces logiques dommageables pour la vie de millions de malades.

Vidéo complète sur Odysee

1 commentaire :

Sandy a dit…

Voici le mail que j'ai reçu le 15 janvier dernier....

Bonjour,

En réponse à votre message, je vous confirme que la spécialité
FEMSEPTCOMBI 50 µg/10 µg/24 h dispositif transdermique est en rupture de
stock suite à un problème d'approvisionnement.
Il s'agit d'une rupture de stock temporaire. Cependant, un retour de ce
produit dans les officines n'est pas envisagé à court terme.
Des alternatives thérapeutiques oestro-progestatives combinées existent
sous forme de comprimés.

Le laboratoire Theramex qui commercialise FEMSEPTCOMBI 50 µg/10 µg/24 h
dispositif transdermique, a communiqué auprès des professionnels de santé
(médecins et pharmaciens) par l'intermédiaire d'un courrier en date du 5
décembre 2018.

Soyez assurée que nous restons mobilisés sur cette problématique des
ruptures de stock.

Espérant avoir répondu à votre demande.

Cordialement,