Le Gulf Stream est un courant marin océanique de surface et chaud (appelé aussi tapis roulant) qui longe la côte américaine depuis le golf du Mexique et qui se dirige vers le nord-est de l'Océan Atlantique, poussé par les vents dominants du sud-ouest, en se refroidissant progressivement. Le Gulf Stream est parmi les courants les plus forts. Il déplace l’eau chaude des zones subtropicales vers les pôles. Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces qui libèrent de l'eau douce dans l'océan Atlantique peuvent bloquer le tapis roulant qui régule le climat sur l'Europe de l'Ouest. Si le Gulf Stream s'arrete, nous aurons un climat canadien limite artique avec des hivers tres rigoureux. D'ici 2050, nous échangerons nos voitures contre des motoneiges... Ce scénario catastrophe constitue une menace bien réelle car le réchauffement climatique est un fait inexorable...
SAINT-MALO (AFP) - Le changement climatique va affecter le Gulf Stream, ce grand courant océanique qui contribue à la douceur du climat en Europe, mais les scientifiques excluent désormais le scénario catastrophe d'un spectaculaire refroidissement du vieux continent.
Un retour de l'âge glaciaire en Europe provoqué par un arrêt du Gulf Stream n'est "pas envisageable", assure Paul Tréguer, directeur scientifique du programme européen Eur-Océans, présentant à Saint-Malo les derniers travaux de ce réseau regroupant 500 chercheurs d'une soixantaine d'instituts marins de 20 pays.
Les scientifiques font d'abord valoir que le Gulf Stream n'est pas le seul responsable des conditions climatiques particulièrement douces en Europe occidentale par rapport à la côte Est du Canada (Bordeaux est à la même latitude que Montréal).
Le Gulf Stream, qui prend sa source dans le golfe du Mexique, fait remonter dans l'Atlantique nord les eaux chaudes du sud, comme sur un tapis roulant par dessus les eaux froides des profondeurs, réchauffant ainsi l'atmosphère au niveau de l'Europe.
Mais il ne contribue que pour 20% à la douceur hivernale dans ces régions: ce sont les vents d'Ouest dominants, porteurs d'un air doux océanique, qui en sont responsables à 80%, estiment les experts d'Eur-Océans. Et la libération en hiver de la chaleur accumulée par l'océan l'été accentue cet effet.
Pour arriver à ces conclusions, ils ont fait tourner des modèles informatiques gavés de mesures relevées dans l'océan Atlantique par toutes sortes de capteurs et de robots sous-marins reliés à des satellites.
Dans ces conditions, les conséquences d'un ralentissement du Gulf Stream dû au réchauffement climatique, doivent être relativisées. D'autant que ce ralentissement devrait être limité.
Le groupe d'experts de l'Onu sur le changement climatique (Giec) table sur une hausse des températures de 1,4 à 5,8 degrés d'ici la fin du siècle. Un phénomène qui va adoucir l'eau de mer sous l'effet conjugué de la fonte des glaces du pôle et de l'augmentation des précipitations pluvieuses. Ces eaux moins salées, moins denses, vont rester en surface au lieu de plonger dans les profondeurs, et vont ralentir le Gulf Stream.
Mais il ne va pas pour autant s'arrêter, souligne Martin Visbeck, professeur à l'institut IFM-Geomar de Kiel, en Allemagne. "Il y a un consensus sur un ralentissement du Gulf Stream de 30% d'ici 2100", indique-t-il.
Donc, même si le Gulf Stream devait ralentir l'allure et véhiculer moins de chaleur, cela ne compenserait pas le réchauffement global, a-t-il estimé. "Les effets pourraient au mieux s'annuler", ajoute-t-il.
D'autant que la masse d'eau de mer qui va rester en surface dans l'Atlantique nord va limiter le rôle de l'océan en tant que "piège à carbone", principal gaz à effet de serre responsable de ce réchauffement. Car les eaux, en plongeant, entraînent avec elles dans les grandes profondeurs d'énormes quantités de gaz carbonique (environ 2 milliards de tonnes de CO2 chaque année).
En revanche, des changements sont prévisibles pour la faune sous-marine. Certaines espèces de plancton, caractéristiques des eaux chaudes, progressent ver le nord, d'autres, habituées des mers froides diminuent, explique Grégory Beaugrand, chercheur au laboratoire du CNRS de Wimereux (Pas-de-Calais).
Et les poissons qui se nourrissent de plancton, comme les morues, vont devoir s'adapter et remonter vers la Norvège. "C'est bon pour les pêcheurs norvégiens mais pas pour les autres, basés plus au sud de l'Europe," commente-t-il.
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