
Selon le député social-chrétien belge Georges Dallemagne (l'ancien médecin proche du ministre français de la Défense), les militaires en faction devant le Bataclan à Paris, lors des attaques terroristes du 13 novembre 2015, ne sont pas intervenus.
Interviewé par RTL Belgique, l'homme politique a déclaré :
"On sait que la police n'est pas intervenue alors qu'elle était sur place. Nous savons que la force Sentinelle, qui avait six soldats armés devant le Bataclan, n'est pas intervenue lorsque le carnage s'est produit au Bataclan" (...)Le député a regretté un manque de bon sens tandis que le ministre belge a confirmé que ses hommes ont reçu l'instruction d'intervenir dans un cas similaire. Selon une dépêche belge (5 juillet), le soir de l'attentat au Bataclan de Paris, le 13 novembre 2015, six militaires français du projet Sentinelle (lancé par le ministère français de la Défense) se trouvaient à l'entrée de la salle de concert.
"Ils ont considéré qu'ils n'avaient pas le devoir d'intervenir, parce que ce devoir n'était pas prévu dans leurs règles d'engagement. Leurs règles prévoyaient qu'ils ne pouvaient que se protéger. C'est complètement incroyable, hallucinant".
Ils ne sont pas intervenus car les circonstances [relatives aux attentats du Bataclan] ne correspondaient pas à leurs « règles d'engagement », selon le député du cdH Georges Dallemagne dans une déclaration mardi matin [5 juillet] sur la chaîne de télévision belge RTL".Un premier rapport du Nouvel Obs (6 mai 2016), a confirmé qu'il y avait 8 militaires. Ils étaient plus nombreux que les quatre terroristes présumés à l'intérieur du Bataclan. S'ils étaient intervenus, cela aurait permis de sauver des vies. Le rapport ne précise pas l'heure à laquelle ils étaient postés devant la salle de concert.
Le personnel militaire obéit invariablement aux ordres de ses supérieurs. La question qui se pose est la suivante : qui leur a donné l'ordre de ne pas venir au secours des personnes qui se trouvaient dans la salle de concert ? La police ou le ministère de la Défense ? Selon le Nouvel Obs, les militaires de la force Sentinelle n'ont pas eu le feu vert pour faire usage de leurs armes. "Les victimes seront secourues plus tard, sans le soutien de l'armée."
Il convient de noter que les quatre terroristes présumés étaient connus de la police. Il a également été confirmé qu'il y avait une connaissance préalable des attaques du 13 novembre 2015.
Selon le New York Times : « La plupart des hommes qui ont perpétré les attentats de Paris étaient déjà dans le collimateur des services de renseignement en France et en Belgique »,
Règles d'engagement
"Nous savons que la gendarmerie [française] n'est pas intervenue lorsqu'ils étaient sur place", a déclaré le député. "Nous savons que six soldats armés qui se trouvaient devant le Bataclan ne sont pas intervenus lorsque le massacre a eu lieu au Bataclan."
"Ils étaient d'avis qu'ils ne devaient pas intervenir, car cela ne faisait pas partie de leurs règles d'engagement. Ces règles stipulent qu'ils ne devaient que se protéger eux-mêmes. C'est absolument incroyable, hallucinant". - Le Soir et 7sur7.be (GR)
La justification de la non-intervention est en effet absurde. Le mandat du projet français Sentinelle, placé sous les auspices du ministère de la défense, est clair à cet égard : L'opération Sentinelle a été lancée en janvier 2015 à la suite des attentats terroristes contre Charlie Hebdo. Son mandat (défini le 13 novembre 2015) :
« Protéger les Français et assurer la sécurité en appui des forces de sécurité intérieure (FSI) dans les lieux les plus sensibles à Paris et en province ».
[original français] : "l'opération Sentinelle vise à protéger les Français et sécuriser, en appui des FSI, les sites les plus sensibles à Paris et en province.
Couverture médiatique
Pas un seul grand média français n'a reconnu le rapport belge citant un membre du Parlement belge. Les médias anglophones n'ont pas repris l'information.
Les rapports suggèrent que seul un groupe spécifique de policiers a été autorisé à entrer dans la salle de concert. Pourquoi ?
Ci-dessous la note du Ministère de la Défense définissant le mandat des Forces Sentinelles le 13 novembre 2015 :
Aujourd’hui, la force Sentinelle est constituée de 10 000 soldats – dont 6 500 en Ile-de-France et 3 500 en province. Au total, 50 unités de l’armée de terre ont été mises à contribution pour participer à cet effort. Retour sur cette montée en puissance.
Dans la nuit du 13 novembre 2015, l’armée a immédiatement renforcé les dispositif sécuritaires des forces de sécurité intérieure (FSI) sur les sites frappés par les attentats terroristes.
Dans les 48 heures qui ont suivis les attentats, 1000 hommes sont venus renforcer le dispositif Sentinelle d’Ile de France.
Puis en 72 heures, 2000 hommes supplémentaires portent les effectifs déployés en France à 10 000 hommes. En région parisienne, l’arrivée de ces renforts porte à 150 le nombre d’unités militaires déployées. Elles sécurisent plus de 350 lieux – en appui des FSI. En province, la vigilance reste maintenue et le 20 novembre, 500 hommes ont renforcé les 3 000 soldats déjà Lancée à la suite des attentats survenus à Paris les 7, 8 et 9 janvier 2015, l’opération Sentinelle vise à protéger les Français et sécuriser, en appui des FSI, les sites les plus sensibles à Paris et en province.