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29 juillet 2017

L'urgence de ralentir

Comment, dans un monde où l’accélération s’impose en règle, des initiatives émergent pour redonner sens au temps et inventer de nouveaux modèles pérennes.

Nous sommes entrés dans l’ère de l’accélération globalisée. Vitesse et immédiateté sont devenues la norme de la société. Faisant naître un monde où l’humain perd ses repères et s’épuise. Nous avançons comme des somnambules vers une catastrophe écologique, économique et sociale, pourtant annoncée. Certains d’entre nous ont décidé de s’opposer – individuellement ou collectivement – à l’accélération de la marche du monde, en basculant dans la lenteur, pour réoccuper le temps, afin de « bien vivre ». En dehors du modèle dominant – à la marge et hors champ médiatique – ils contribuent peut-être déjà au nouveau monde de demain...


"Course suicidaire et inconsciente", selon Edgar Morin, l'accélération financière et technologique, déconnectée du rythme de l’homme, mène notre système à l'épuisement et vers des catastrophes tout à la fois écologiques, économiques et sociales. Mais alors que des algorithmes accentuent de manière exponentielle la spéculation financière hors de tout contrôle, aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre au diktat de l'urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel (Un monde sans humains ?) est allé à la découverte de ces initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.

Reprendre le contrôle


Au Rajasthan, le Barefoot College fondé par Bunker Roy recrute des femmes de milieux ruraux pour les former à l'ingénierie solaire ; les villes de Romans-sur-Isère et de Bristol ont mis en place une monnaie locale pour résister à la toute-puissance des banques ; à Ithaca, au nord de New York, des coopératives font leur preuve pour relocaliser l'économie... À rebours du "train fou" du modèle dominant, ces alternatives citoyennes, qui rejoignent les analyses de philosophes, sociologues, économistes et scientifiques, pourraient bien être les pionnières du monde de demain. Autant de gestes qui remettent l’homme au cœur du système.


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