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15 juin 2017

C'est l’esclavage des temps modernes chez Amazon !

Avec le lancement de la Voix Internationale des Travailleurs d’Amazon (VITA), nous avons été inondés de messages des travailleurs d’Amazon exposant les conditions extrêmement difficiles imposées par la société dans ses milieux de travail à travers le monde.

Le PDG d’Amazon Jeff Bezos est capable de faire plus de 25 000 dollars chaque minute par l’exploitation des travailleurs d’Amazon dans tous les pays, les forçant à travailler dur sous une constante supervision et à travailler de longues heures payés au lance-pierres, les soumettant à une constante surveillance par la direction, et les virant au moindre signe d’opposition.

Une travailleuse d’Amazon aux États-Unis a dit à la Voix internationale des travailleurs d’Amazon qu’elle avait été renvoyée pour avoir porté un t-shirt d’un ancien emploi qui arborait le logo d'un syndicat. La direction de l’entreprise l’a questionnée, menacée puis l’a virée pour insubordination.

Elle a dit qu'elle devait marcher de nombreux kilomètres tous les jours : "Mes mains étaient enflées après les quarts de travail. Je devais scotcher mes pieds pour prévenir les ampoules."

Un autre travailleur a qualifié le travail d'esclavage des temps modernes.

Un jeune travailleur aux États-Unis a dit qu’il y a quelques années, un travailleur perdu la vie dans une chute. "Quelqu’un est tombé du 2e étage d’une tour et cela a pris 4 heures à Amazon pour le chercher, juste pour trouver qu’il était mort. Je ne sais pas si cette histoire a même été couverte par les nouvelles."

Ce travailleur a expliqué : "c’est le chaos dans ces entrepôts. À ma dernière année, je me suis blessé au dos et ils m’ont quand même fait travailler et je ne pouvais presque plus marcher. J’ai pris un congé juste pour prendre soin de moi et ils étaient en colère que j’aie été voir mon propre médecin."

Un travailleur au Royaume-Uni a dit que la compagnie pénalise les travailleurs qui se blessent.

"Quelqu’un se blesse au travail ? Un chef est averti et il contacte les premiers secours. Ils prennent ensuite une déclaration et demandent à la personne si elle retourne au travail ou à la maison. Retourner à la maison entraîne une pénalité d’un demi-point."

À travers le monde, la compagnie force ses employés à travailler à un rythme très rapide, épuisant et souvent dangereux. Le travailleur britannique a dit : "Il m'arrive encore d'entrer en collision avec des gens qui se dépêchent… maintenant c’est plus vite, plus vite, plus vite. Il faut être constamment en mouvement pour respecter les objectifs."

Une troisième travailleuse, immigrante au Royaume-Uni, a dit qu’elle s’était fait crier après pour avoir parlé à un travailleur pendant que les deux continuaient de travailler. "Nous ne sommes pas des robots qui ne font que regarder des étagères", a-t-elle dit. "Nous n’allons pas en prison, nous allons au travail et je crois que nous avons le droit de parler au travail !"

Les camionneurs qui travaillent pour des compagnies associées à Amazon se plaignent également des conditions de travail brutales et l’humiliation que leur fait subir la société.

Un camionneur du Royaume-Uni a expliqué comment Amazon lui a dit sans l'avertir qu'il ne pourrait pas entrer dans l’usine en portant un sweat à capuche. Puisqu’il en portait deux ce jour-là sans t-shirt en dessous, la société l'a forcé à se déplacer dans l’usine sans chandail pour le punir.

Il a dit : "Ces compagnies se moquent de leurs camionneurs et nous travaillons comme des chiens pour presque rien. Après avoir travaillé une semaine de cinq longues journées, après les déductions et l’essence nous ramenons à la maison moins de 200 livres sterlings (250 dollars) par semaine."

Un camionneur américain a exprimé des sentiments similaires : "Ne me parlez pas de leurs emplois en livraison. Nous ne sommes même pas considérés comme des employés d’Amazon alors nous ne recevons AUCUN des avantages sociaux, mais toute l’expérience de longues journées avec des salaires trop bas."

Des contractuels d’Amazon trient des colis dans la rue au milieu de Manhattan.

Ces abus ne sont pas simplement le produit de l’avarice d’Amazon, ils sont le produit du système capitaliste, lequel assure aux sociétés le droit de soumettre leurs travailleurs à une rude exploitation.

Plus les travailleurs travaillent fort et moins ils ont de libertés au travail, plus les profits d’Amazon seront élevés.

Plusieurs travailleurs ont dit appuyer le lancement de la Voix internationale des travailleurs d’Amazon, laquelle sera un centre d’opposition pour les travailleurs d’Amazon de partout et un lieu pour ces travailleurs servant à partager leurs histoires et exposer la société et l'exploitation de ses travailleurs.

"Ce que vous faites est merveilleux", a écrit un travailleur du Royaume-Uni. "Je crois que c’est une vidéo super", a dit un autre aux États-Unis, en faisant référence à la vidéo d’une minute publiée par la Voix qui a été vue par des dizaines de milliers de travailleurs d’Amazon dans le monde entier. Un autre a écrit : "Je crois que tous ceux qui ont vu cette vidéo l'ont trouvé très bien."

"J’étais au bord du coup de chaleur et Amazon m’a forcé à continuer de travailler"

"J’ai travaillé là, pour Amazon, pendant un an et j’étais traité comme un vulgaire déchet", a dit le jeune travailleur. "Un jour, j’ai souffert d'un très gros coup de chaleur et j'essayais de rester hydraté. J’étais à ma 7e bouteille d'eau à l’heure du repas et ça ne suffisait pas. Tout le monde disait à mon centre de traitement des commandes que c’était plus chaud que d’habitude et les gérants ne faisaient rien à propos de cela."

La seule préoccupation de la société était de livrer ses marchandises et de faire un max de profits.

Le travailleur a ensuite ajouté : "Je me suis presque évanoui en triant. J’ai été amené à Amcare, l’équipe médicale de la société, et on m'a dit que je ne pouvais être là que 20 minutes puisque je devais retourner travailler, même s'ils savaient que j’étais sur le bord d’un coup de chaleur. Ils ont même dit que j’étais sur le point de subir un coup de chaleur. J’ai donc quitté Amazon cette nuit-là et je n’y suis jamais retourné, car j’ai senti que ma vie était plus importante que de mourir à l’ouvrage. Si j'étais mort à ce moment, j’aurais été la quatrième personne à mourir à ce centre de traitement, et disons que je ne voulais pas cela."

"Pourquoi ne pas partager les bénéfices du progrès industriel, au lieu d’accepter notre sort comme esclaves pour les riches ?"

Un ancien travailleur d’entrepôt au Royaume-Uni a expliqué : "J’ai travaillé dans un entrepôt à Manchester comme manutentionnaire pour XPO/Missguided dans des conditions très similaires à celles que décrivent les travailleurs d’Amazon. Les travailleurs étaient dénigrés par un tas de politiques dictatoriales et poussés à la limite de leur endurance physique et mentale. Quelques travailleurs se sont évanouis à cause du surmenage et burn out."

Il a ajouté : "Pourquoi la société ne partage pas également les bénéfices du développement de la production ? Après tout, ce sont les travailleurs qui ont construit les entrepôts, et les moyens de production et d’opérations, pas Bezos. Pourquoi ne pas partager les bénéfices du progrès industriel, au lieu d’accepter notre sort comme esclaves pour les riches ? La condition sociale aujourd’hui est épouvantable et étant donné les forces productives disponibles, entièrement médiévale."

Non au nationalisme! Travailleurs d’Amazon unissez-vous internationalement!

Un travailleur du Royaume-Uni a envoyé un message à la VITA pour rapporter les conditions stressantes et dangereuses à son lieu de travail. Le travailleur a remercié la VITA d'avoir exposé la richesse de Bezos, mais a dit qu’une partie du problème est que les travailleurs anglais sont maltraités pendant que les travailleurs polonais sont privilégiés.

La VITA a répondu :
"Les riches veulent que vous fassiez concurrence aux travailleurs d’origines nationales différentes pour empêcher que les travailleurs ne s’unissent et combattent les vrais ennemis: les riches. Nous sommes socialistes, ce qui veut dire que nous sommes pour l’unité internationale de la classe ouvrière, indépendamment de l’origine nationale. Les travailleurs anglais ont beaucoup plus en commun avec les travailleurs de la Pologne qu’ils en ont avec David Cameron et les travailleurs polonais ont beaucoup plus en commun avec vous qu’ils en ont avec les oligarques polonais, également. Imaginez la puissance que pourraient avoir les travailleurs d’Amazon s’ils s’unissaient aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Pologne, en Allemagne, au Mexique, en Chine, en Inde et partout, dans une lutte commune pour l’égalité sociale. Divisés par la nationalité, les travailleurs sont impuissants. Mais unie à travers le monde, la classe ouvrière est une puissante force qui peut changer le cours de l’histoire."
Le travailleur a répondu avec un signe d'approbation.

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